Evasion/Les belles voitures anciennes. Dimanche 15 septembre, le Domaine Le Mezo (Morbihan) va accueillir un événement exceptionnel organisé par le Vannes Rétromobile Club. Ce rassemblement sera un véritable rendez-vous des passionnés de véhicules anciens et de collection, avec un programme qui promet d’attirer les amateurs de belles voitures. Une journée qui sera un moment festif et riche en découvertes pour tous les amoureux de modèles, classiques, de compétitions et de l’histoire automobile. Rencontre avec Eric Rouillon, Président du club.
Les belles voitures anciennes vont parader au Domaine Le Mezo dimanche 15 septembre
Une occasion unique
Pour les passionnés de voitures anciennes, ce rendez-vous sera une occasion exceptionnelle de voir de près des véhicules rares et de collection, d’échanger avec d’autres passionnés, et de découvrir l’histoire de la voiture. Le Vannes Rétromobile Club, avec son engagement pour la préservation de ce patrimoine, propose ici une rencontre incontournable pour les amateurs de véhicules d’époque.
Les voitures de collection du Vannes Rétromobile Club vont faire leur show au Domaine Le Mezo. Pouvez-vous nous en dire plus sur cet événement ?
Eric Rouillon : A l’occasion des 50 ans du semi-marathon Auray-Vannes, on aura 50 voitures qui vont défiler devant les coureurs. Après cela, on rejoindra le Domaine du Mezo où elles seront exposées l’après-midi avec possibilité de faire des baptêmes pour ceux qui n’ont jamais eu l’occasion de monter dans des voitures d’époque. On a de très bons rapports avec le semi-marathon « Auray-Vannes », qu’on fait tous les ans. Cela donne un coup de main à l’organisation de cette association. Pour le Mezo, c’est une opération de communication importante afin d’associer un très beau château et nos véhicules qui font partie du patrimoine historique, technologique et culturel. Pour nous, c’est intéressant de promouvoir des véhicules anciens et de les faire connaître au public. Quand on organise des expositions, les visiteurs sont ravis de pouvoir parler avec les propriétaires, lesquels sont contents d’expliquer leur passion.
La présence d’une Fouillaron de 1904 est impressionnante. Modèle rare et emblématique des débuts de l’automobile française, que représente cette voiture pour le club ?
Eric Rouillon : Un des membres de notre club s’appelle Eric Fouillaron. Son arrière-grand-père avait fabriqué cette voiture. Il l’a retrouvée dans une vente aux enchères il y a une dizaine d’années. Il en reste trois : une en Suisse, une en Hollande et la sienne en France. Elle date de 1904, elle a été parfaitement restaurée et est en état de fonctionnement. Elle roule à 30 km/h maximum, ce qui à l’époque était impressionnant. C’est une très jolie voiture à voir autant pour le travail du bois, que du cuir et des accessoires.
En plus des véhicules anciens, vous présenterez également des voitures de course et de rallye…
Eric Rouillon : Oui, parce que le Vannes Rétromobile Club est multimarques. Nous avons aussi bien des propriétaires de 2CV, 4CV que des propriétaires de Ferrari. On a beaucoup de voitures populaires des années 1950 et on a de nombreux collectionneurs qui ont des voitures de prestige, comme des Jaguar. On a même une Rolls Royce! On compte 130 adhérents et on gère 450 véhicules, car il y a des propriétaires qui en possèdent plusieurs.
Comment devient-ton amateur de voitures anciennes ?
Eric Rouillon : Ce sont souvent les gens qui ont été passionnés par leur Mobylette, leur Solex et aiment faire de la mécanique. Il y a aussi des amateurs de beaux objets qui ne sont pas mécaniciens mais qui apprécient l’esthétique de ces voitures des années 1950-60, qui sont souvent des œuvres d’art dessinés par les designers de l’époque. Il y a un peu une nostalgie du vintage ces temps-ci et on retrouve des véhicules qui ont fait rêver quand on était plus jeunes ou dans lesquels on a pu voyager avec nos parents. Il y a plein de raisons de s’intéresser à ces modèles.
Les voitures actuelles pourront-elles faire rêver demain ?
Eric Rouillon : C’est une excellente question car effectivement les voitures d’aujourd’hui n’ont plus tellement de caractère. Souvent, on est incapable de reconnaître leur marque. Dans le temps, une Peugeot avait son look ou une Alfa-Roméo, alors que maintenant il y a une banalisation. Pour le moment la définition d’un véhicule de collection doit avoir plus de 30 ans. Il commence à y avoir un débat justement pour savoir si on ne doit pas mettre la limite d’âge à 40 ans pour rester à des voitures des années 1970, lesquelles avaient encore une personnalité. C’est vrai qu’à partir des années 2000, on a peu de voitures très intéressantes, excepté peut-être pour des Ferrari ou des Porsche, mais pas pour les voitures de premiers prix.
Est-ce une passion onéreuse ?
Eric Rouillon : Il ne faut pas le voir comme cela. Vous pouvez très bien commencer avec une voiture ancienne de collection entre deux et quatre mille euros et faire l’entretien vous-même. Vous ne perdrez pas d’argent, sachant que vous allez investir dans une voiture, la mettre à niveau et au pire quand vous la revendrez, vous récupérerez ce que vous avez investi. Cela vous permet d’avoir accès à toute une série d’échanges et de contacts. Il faut partir de cette idée-là. Et cela fait travailler de nombreux corps de métier, comme les selliers, les mécaniciens, les carrossiers.
A titre personnel, qu’est-ce qui vous aimez le plus dans cet univers ?
Eric Rouillon : J’aime bien la convivialité, la facilité de contact. J’ai une MGB, mais j’ai eu une Traction Citroën avec laquelle je sortais le week-end. Quand je la garais, dans les deux minutes, il y avait 4 ou 5 personnes qui venaient autour pour m’en parler. J’apprécie aussi le côté aventure. Quand vous participer à un rallye avec une voiture ancienne, vous n’avez pas les mêmes garanties qu’avec une voiture actuelle. Il faut être à l’écoute des différents bruits, des vibrations. C’est beaucoup plus vivant.
Qu’est-ce qui, selon vous, rend la Bretagne et plus particulièrement le Morbihan si propice à cette passion pour les véhicules anciens ?
Eric Rouillon : On a un terrain de jeu extraordinaire. Il n’y a qu’à voir le nombre de clubs qui circulent pendant l’été qui sont souvent accueillis dans des structures hôtelières adaptées. Ce sont des gens qui veulent que leur voiture soit mise en valeur. De ce point de vue, je pense que le Domaine le Mezo est un très bon spot pour les rallyes touristiques.
Entretien réalisé par Victor Hache
- A voir : Rassemblement du Vannes Rétromobile Club le 15 septembre à partir de 12h30. Château du Mézo, 127 Le Mezo, 56880 Ploeren.