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Mathilda sort son premier EP "Amore Sacro"

Interview/Musique. Après le single « It could have been » et « Hypersexual », Mathilda, chanteuse native de Cannes, revient avec l’envoûtant « Amore Sacro ». Un premier EP aux ambiances cinématographiques, teinté de trip-hop, de chants d’opéra, de poésie, de prières magiques et de sentiments amoureux aux contours mélodramatiques. Rencontre.


Musique. Mathilda sort l’envoûtant et glamour « Amore Sacro »


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Mathilda : un road trip très glamour

Mathilda, une voix presque irréelle à la Lana Del Rey. Une voix rare, ensorcelante, enveloppante, sensuelle, qui nous plonge dans un univers mystérieux, glamour, onirique,  délicat. Après la sortie au printemps de son langoureux et tubesque single « It could have been » et ses nappes de cordes romantiques et « Hypersexual », la chanteuse originaire de Cannes sort son premier EP « Amore Sacro ». 5 titres, où cette Christophe au féminin – pour qui elle a écrit « Brest », où le beau bizarre est décédé – se love dans des ambiances cinématographiques teintées de trip-hop, de chants d’opéra, de poésie et de prières magiques. Un mini album qui ouvre grand les portes de l’émotion et laisse place aux sentiments amoureux aux contours mélodramatiques : « c’est mon côté méditerranéen » sourit-telle. Avec « Amore Sacro » Mathilda réussit à nous prendre dans ses filets et touche en plein cœur. L’occasion pour We Culte d’aller à la rencontre de la chanteuse que l’on verra le 9 décembre en première partie de Feu ! Chatterton à la Coopérative de Mai à Clermont-Ferrand et de Cali en Belgique cet hiver, en attendant la sortie de son premier album attendu pour fin 2022.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours. A quel moment avez-vous eu envie de vous lancer dans la musique ?

Mathilda : Je suis née à Cannes, ensuite j’ai grandi dans différentes villes différentes, comme à Clermont-Ferrand, où j’ai passé mon adolescence, car mon père travaille dans le monde du foot. Du coup, j’ai dû le suivre dans ses déplacements. Mais, je reviens toujours à Cannes, où j’ai toute ma famille. Ma mère a fait beaucoup de danse. Ma tante est directrice de l’événementiel au Palais des Festivals, à Cannes. J’ai toujours eu la chance de pouvoir assister à des spectacles, que ce soit de la danse, de la musique, du théâtre, ou au festival du film. Ma grand-mère faisait aussi du théâtre. J’ai toute une partie de ma famille qui baigne dans ce milieu artistique. C’est un chemin que j’ai pris tout naturellement, parce qu’il n’y avait pas de plan B et il n’y en a toujours pas d’ailleurs ! (rires). Je ne vois pas trop quoi faire d’autre, en fait.

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Mathilda : « Le déclic, ça été Christophe, qui a été un ami très proche pendant trois ans »

Il y a eu aussi votre rencontre avec Augustin Charnet Du groupe Kid Wise et votre collaboration au sein d’After Marianne…

Mathilda : After Marianne, ça s’est terminé il y a trois ans. On était à Toulouse, j’avais trois garçons de Kid Wise avec moi, dont Augustin, qui a réalisé les chansons de l’EP et compose avec moi. J’ai été encouragée par ma manageuse Julie, à faire mes propres chansons, ce qui me terrifiait avant de porter un projet seule, avec ma voix, en français, sans me cacher derrière des amis. Après, le déclic, ça été Christophe, un ami très proche pendant trois ans.

Christophe, dont vous dites que « le peu de chose que je sais de ce métier, c’est lui me l’a enseigné »

Mathilda : C’est vrai. Il a été un soutien sans faille. A chaque fois que j’avais une maquette, je lui envoyais dans la seconde et j’avais une réponse la nuit, très construite. Il me disait pourquoi il aimait ou non, les sons qu’il fallait fouiller. Des réflexions super intéressantes. Il a été une des personnes les plus généreuses et bienveillantes qu’il m’ait été donnée de rencontrer. Il nous a invités avec After Marianne, à venir chez lui à Paris, alors qu’on était encore à Toulouse. Le soir de cette première rencontre, il m’a proposé de chanter le morceau « Océan d’amour » sur son album de duos, que j’ai aussi interprété avec lui sur scène. Après, cela, on ne s’est plus quittés…



De quel univers rêviez-vous pour votre 1er EP « Amore Sacro » ?

Mathilda : Un des mots clé qui m’animent, c’est « cinématographique ». J’ai fait des études de cinéma avant de faire de la musique mon métier. C’est quelque chose qui me porte. N’étant pas une musicienne de formation, je pense beaucoup en termes d’images pour composer des chansons et de la musique. Parfois, cela m’arrive de couper le son d’une scène de film que j’aime particulièrement, pour essayer de composer une musique par-dessus. Avec Augustin, qui lui a une formation classique très solide, on a eu la chance de faire quelques petites BO. La musique à l’image est une chose qui me plaît énormément.

Quelles sont les actrices qui vous font fait rêver ?

Mathilda : Toutes les actrices que j’aime sont méditerranéennes, Sophia Loren, Claudia Cardinale… Ce genre de femmes fortes très féminines, et qui ne s’en excusaient pas, au contraire c’était presque une arme. Je les trouve inspirantes, d’autant plus avec ce qui se passe aujourd’hui autour de la féminité et du fait d’être une femme dans notre société.  J’aime les prendre pour modèle. Je trouve que c’est très courageux de pouvoir être aussi femme, paradoxalement. Ce sont des exemples.

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Mathilda : « Je pense beaucoup en termes d’images pour composer »

Et en musique, y a-t-il des artistes ou des groupes, dont vous admirez la trajectoire ?

Mathilda : En ce moment, je suis sur des choses très vintage. J’ai écouté tout Nancy Sinatra, Franck Sinatra, Elvis, le Velvet Underground… J’adore leurs arrangements que je trouve très riches, c’est un plaisir d’essayer de les comprendre et de les analyser en profondeur. S’agissant de la scène actuelle, j’aime le projet de WoodKid qui m’inspire pour le côté cinématographique, aussi bien en live que sur ses clips. J’aime la chanteuse espagnole Rosalía, qui est également une femme forte, dont l’univers mélange le flamenco et les productions plus modernes. S’agissant de la scène française, j’aime beaucoup Pomme, ce qu’elle fait est très joli avec ce côté dépouillé, les textes mis en avant, les mélodies simples qui peuvent traverser le temps.

Que voulez-vous dire avec la chanson « Hypersexual » ?

Mathilda : J’ai écrit cette chanson après une sorte de désillusion, quand je suis arrivée à Paris. On enchaînait avec ma manageuse des rendez-vous en maison de disques, où les gens s’attardaient plus sur ce à quoi je devais ressembler, que sur mes chansons. On me demandait de me teindre en blond platine, de porter des habits rouges en latex. C’était très perturbant. J’ai pris conscience que l’hypersexualisation était vraiment réelle et palpable. Cela m’a déçue et blessée. C’était presque humiliant d’arriver à des rendez-vous, avec des gens qui normalement sont censés vous conseiller sur la musique. L’apparence et l’image cela fait évidemment partie d’un projet aujourd’hui, mais cela devrait être d’abord discuté et ne pas être la première chose mise en avant. Avec le mouvement #meetoo, il se passe des choses dans la musique et les maisons de disques et tant mieux. J’espère que dans quelques années, cela ne sera qu’un mauvais souvenir.

 « It could have been » qui ouvre l’album est porté par des nappes de cordes langoureuses et romantiques. Ce style d’arrangements est assez osé aujourd’hui, non ?

Mathilda : Vous avez raison. On l’a composé avec Augustin, pendant le premier confinement qui était très strict. On a voulu faire une sorte de blues cinématographique très road trip, grands espaces. C’est un style qui est sublime, mais c’est vrai qu’il n’y a pas vraiment ce genre de musique aujourd’hui…

Entretien réalisé par Victor Hache

  • Mathilda « Amore Sacro » chez Jo&Co (disponible le 22 octobre)

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