the fabelmans
"The Fabelmans" : Gabriel LaBelle interprète Sammy Fabelman, l'alter ego de Steven Spielberg, adolescent qui se découvre une passion pour le cinéma (© Storyteller Distribution Co./UPI).

Sortie cinéma Le plus célèbre et le plus éclectique réalisateur contemporain raconte son adolescence et son amour du cinéma: avec « The Fabelmans » (ce mercredi 22 février sur les écrans), Steven Spielberg livre, à 76 ans, son film le plus personnel.


« The Fabelmans » : « « Réaliser « The Fabelmans » a été une des expériences les plus cathartiques de ma vie, la plus forte depuis le tournage de La Lise de Schindler » (Steven Spielberg) 


the fabelmans

« The Fabelmans » : le plus sincère et personnel des films de Steven Spielberg

Le scénario est donc tiré d’une histoire vraie –la sienne. « Rien n’a été inventé ex nihilo. Chaque épisode est basé sur une histoire vraie, même si certaines scènes ont été sorties de leur contexte et que d’autres ont été un peu, voire très exagérées », explique, dans une interview à Télérama, le réalisateur d’« E.T. L’Extraterrestre », des « Jurassic Park » et des « Indiana Jones », de « La Liste de Schindler » ou du remake de « West Side Story« .

Émerveillement

La famille Spielberg, dans le film, s’appelle la famille Fabelman, et le petit Steven Spielberg est rebaptisé Sammy Fabelman. Sa fascination pour le cinéma commence un jour de 1952 où, à l’âge de 6 ans, ses parents l’emmènent voir « Sous le plus grand chapîteau du monde », de Cecil B. DeMille, au Fox Theater de Philadelphie. Émerveillement immédiat.

Dès lors, c’est décidé, le gamin fera du cinéma. Le petit Sammy grandit, filme d’abord la collision de son train électrique avec la petite caméra de son père, puis fait tourner ses trois petites sœurs, puis ses copains et copines quand il rentre chez les scouts.

Les années défilent

Les différents déménagements de la famille, l’antisémitisme au lycée, les premières amours, les petits films qui deviennent de plus en plus élaborés et ambitieux, les caméras 8mm et Super-8, la rencontre avec John Ford: toutes ces années de l’adolescence de Sammy Fabelman/Steven Spielberg (interprété par un jeune acteur inconnu, Gabriel LaBelle), défilent avec émotion, tendresse et nostalgie.


LIRE AUSSI : « Emmett Till » : L’histoire vraie d’un crime raciste dans le Mississippi de 1950


Le réalisateur met l’accent sur le portrait de ses parents, un couple uni et amoureux mais qui finira par divorcer. Le père (Paul Dano), gentil et raisonnable, est un informaticien de génie, la mère (Michelle Williams), plus fantasque et épicurienne, est une pianiste de talent. L’un des moments les plus forts du film est celui où, grâce au cinéma (ou à cause de lui), Sammy découvre une réalité bouleversante sur sa mère qui bouscule ses rapports avec elle…

Le plus sincère et le plus intime

« The Fabelmans » a reçu 7 nominations aux Oscars, après avoir remporté 2 Golden Globes (meilleur film dramatique, meilleur réalisateur), les récompenses de la Hollywood Foreign Press Association, avant-goût des Oscars. Ce n’est pas le meilleur film de Spielberg et certains passages traînent en longueur (le film dure deux heures et demie), mais c’est le plus sincère et le plus intime, même s’il avoue avoir mis beaucoup de lui-même dans ses 34 longs-métrages précédents.

« Je ne suis jamais allé chez un psy, raconter des histoires est ma thérapie », dit-il. « Réaliser « The Fabelmans » a été une des expériences les plus cathartiques de ma vie, la plus forte depuis le tournage de La Lise de Schindler (1993) en Pologne, sur les lieux mêmes de l’extermination des Juifs d’Europe ».

Pendant le Covid

Spielberg a décidé de réaliser ce film après la mort de sa mère en 2017 à 97 ans et de son père en 2020 à 103 ans. « À l’instant où je suis devenu orphelin, j’ai ressenti une faille béante dans mon existence. C’est cette sensation de perte qui m’a vraiment motivé à raconter ma propre histoire », explique-t-il. Le scénario a été écrit pendant la crise du Covid, avec Tony Kushner qui avait collaboré avec lui sur les films « Munich » et « Lincoln ».

Pour autant, Spielberg voulait dépasser sa propre histoire en filmant cette famille: « Je ne voulais pas raconter une histoire qui ne concerne que moi. Je voulais que l’histoire résonne de manière collective afin que les spectateurs puissent reconnaître leur propre famille dans le film. Car il s’agit d’une histoire familiale qui parle des parents, des fratries, du harcèlement, des bonnes et des mauvaises choses qui se passent quand on grandit dans une famille qui reste unie… jusqu’au moment où elle ne l’est plus. Et c’est une histoire qui parle du pardon et de l’importance du pardon ».

Jean-Michel Comte

LA PHRASE : « Les films sont des rêves que tu n’oublies jamais » (la mère à son fils, avant d’aller voir « Sous Le Plus Grand Chapîteau du Monde »)


  • A voir : « The Fabelmans » (États-Unis, 2h30). Réalisation: Steven Spielberg. Avec Gabriel LaBelle, Michelle Williams, Paul Dano (Sortie 22 février 2023)

cinégong logoRetrouvez cette chronique ainsi que l’ensemble des sorties cinéma de Jean-Michel Comte sur le site Cinégong


 

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

Laissez un commentaires
Merci d'entrer votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.