Interview. Alex Vizorek est sur les routes avec « Ad Vitam », un spectacle hilarant autour de la mort ! L’humoriste endosse le costume du conférencier philosophe pour faire mourir de rire son public. Des fans qu’il considère un peu comme des membres de sa famille. Et qu’il aime rencontrer lors de séances de dédicaces. Il est récemment venu signer à la Fnac de Tours et de Nantes le deuxième tome des aventures du « Petit suppositoire » dont le succès dépasse tous les pronostics.
Alex Vizorek : « Je m’émerveille chaque jour de ce qui m’arrive. Et je continue à bosser comme un fou pour que cela dure »
Vous semblez prendre beaucoup de plaisir lors des séances de dédicaces ?
Alex Vizorek : J’adore ! Mon livre est un conte pour enfants, les gens viennent en famille. J’ai assez peu de gosses à la sortie de mes spectacles qui viennent me dire ce qu’ils en ont pensé. Grâce au livre, j’ai beaucoup de retour de leur part. Cela m’amuse. Ils sont directs, candides, joyeux. Quand on est humoriste, on partage un bout de vie avec les gens. Certains viennent parce qu’ils me suivent le mardi à Télé Matin sur France 2, d’autres le soir sur RTL. Dès que je peux faire une séance de dédicace, dans la ville où je me produis, je le fais.
Aller à la rencontre des gens, c’est aussi être dans la vraie vie…
Alex Vizorek : J’ai l’impression en ayant réussi assez tard – j’ai commencé à être connu à 28 ans – d’avoir suffisamment connu la vraie vie. Un artiste qui réussit très jeune peut très vite être déconnecté. Moi, j’ai toujours travaillé, j’ai fait des études, des petits boulots. Je connais la valeur des choses et des relations. Je m’émerveille chaque jour de ce qui m’arrive. Et je continue à bosser comme un fou pour que cela dure. Alors, je n’ai jamais l’impression d’être déconnecté.
Vous avez coécrit avec Caroline Allan, « L’Histoire du suppositoire qui voulait échapper à sa destinée », illustré par Karo Pauwels. Le succès a été considérable. Plus de 60 000 exemplaires ont été vendus. Le deuxième tome vient de sortir « L’histoire du suppositoire qui visait la lune ». Vous attendiez-vous à un tel succès ?
Alex Vizorek : Non ! Tout est parti d’un gag il y a cinq ou six ans avec mes collègues de l’époque à France Inter. Tout le monde se marre. J’agrandis l’histoire dans ma tête. J’ajoute des gags. Et petit à petit, cela devient plus qu’une « punch line » ! J’en parle à Caroline Allan, une amie d’enfance, prof de français à Bruxelles. Elle a deux enfants. Je voulais avoir son avis de mère de famille. Elle a adoré. Et on a décidé de le coécrire ensemble. Karo Pauwels qui illustrait en direct l’histoire de « Pierre et le Loup » que je lisais accompagné par l’Orchestre de Chambre Est-Ouest, nous a rejoints. L’aventure a démarré comme cela.
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Avez-vous trouvé facilement un éditeur ?
Alex Vizorek : Je pensais que tous les éditeurs allaient se battre pour signer ce projet. Pas du tout ! Certains ont dû croire que c’était un gag, d’autres ne savaient pas où le classer. Elsa Lafon, éditrice chez Michel Lafon, a cru au projet. La maison d’édition n’en avait imprimé que 5 000. Le succès nous a littéralement surpris. C’est touchant d’avoir son nom sous le sapin de Noël. J’ai l’impression de transmettre quelque chose.
Alors que vous n’avez pas d’enfants…
Alex Vizorek : Dans le premier ouvrage, les deux filles, la co-autrice et l’illustratrice l’ont dédicacé à leurs enfants respectifs alors que moi, je ne l’avais destiné à personne. En revanche, j’ai dédié le deuxième, à tous les tontons et les tatas qui aiment bien raconter des histoires à leurs neveux ou à leurs nièces. Je suis heureux que mon histoire se balade dans des familles et que des enfants puissent développer le second degré.
Ce livre dit en filigrane aux enfants qu’on peut échapper à son destin ?
Alex Vizorek : Cela a l’air idiot, mais dans cette histoire de suppositoire qui veut s’échapper parce qu’il a conscience de son destin, il y a quand même des phrases de Friedrich Nietzsche.
Entretien réalisé par Christian Panvert
« L’histoire du suppositoire qui visait la lune » de Caroline Allan et Alex Vizorek, illustré par Karo Pauwels chez Michel Lafon.
Il y a bien longtemps, dans une pharmacie lointaine, très lointaine, Luc le suppositoire vivait paisiblement au milieu de ses congénères : les médicaments. Jusqu’au jour où il est jeté dans la trousse de secours de la spationaute Ariane. Serait-ce l’occasion, pour un petit suppositoire qui n’a jamais osé rêver, de s’approcher des étoiles ? Après tout, viser la Lune, cela ne lui fait pas peur…