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On a lu pour vous : "Dire vrai", un texte aussi bouleversant qu’implacable de Isild Le Besco (photo de couverture)

On a lu pour vous. Pour cette semaine de lecture, trois suggestions. On commence avec « Dire vrai », un texte aussi bouleversant qu’implacable de l’actrice-scénariste-réalisatrice Isild Le Besco qui s’inscrit dans le même registre que ceux de Vanessa Springora ou Camille Kouchner. On enchaîne avec « Le nom sur le mur », le nouveau livre d’Hervé Le Tellier (prix Goncourt 2020) qui mène enquête sur un résistant de la Deuxième Guerre mondiale dont le nom figure sur le mur de la maison qu’l vient d’acquérir. On boucle la semaine avec « A nos vies imparfaites », le nouvel et deuxième recueil de nouvelles de Véronique Ovaldé, « la reine du mot juste »… 


On a lu pour vous. Pour cette semaine de lecture, trois suggestions: Isild Le Besco, Hervé Le Tellier et Véronique Ovaldé


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On a lu pour vous « Dire vrai » de Isild Le Besco

ISILD LE BESCO : « Dire vrai »

Des aveux : « Je me suis jusqu’à maintenant principalement racontée par des images, des films que j’ai mis en scène, des peintures, des dessins… », et aussi : « Mes limites deviennent plus claires : on ne peut plus les enfreindre ». Isild Le Besco, 41 ans, est actrice, scénariste et réalisatrice- auteure, également : en 2018, elle avait signé un magnifique texte, « S’aimer quand même ».

En ce printemps, on la retrouve avec « Dire vrai », un livre fort et violent dans lequel elle se raconte. Tout y est. Sa famille avec des parents divorcés, quatre frères et sœurs dont l’aînée, Maïwenn, qui deviendra réalisatrice. Donc, Isild Le Besco a décidé de « dire vrai ».

Et c’est bouleversant, implacable, violent en ces temps où les femmes, avec Vanessa Springora, Camille Kouchner ou encore tout récemment Judith Godrèche, ont pris la parole. « Je détricote mon histoire et la redécouvre », écrit Isild Le Besco.

Des parents séparés donc, une fratrie laissée à elle-même. Des débuts dans le cinéma pour Maïwenn (avec Luc Besson) et Isild (avec Benoît Jacquot qui avait « œuvré » auparavant sur Judith Godrèche) placées immédiatement sous le signe de l’emprise.

« Dire vrai » est le livre d’une prise de conscience, d’un appel aux hommes pour qu’enfin ils se désolidarisent des agresseurs…

  • « Dire vrai » d’Isild Le Besco. Denoël, 178 pages, 18 €.

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On a lu pour vous « Le nom sur le mur » de Hervé le Tellier

HERVÉ LE TELLIER : « Le nom sur le mur »

Chercher une « maison natale », pas une villa de vacances ni une ruine « à rénover », encore moins une « maison d’architecte ». Le dire et le répéter à l’agent immobilier. La trouver au cœur du hameau de La Paillette, près de Dieulefit (Drôme). S’y installer et découvrir, un jour, sous le crépi, un nom sur le mur.

Voilà ce qu’a vécu Hervé Le Tellier, prix Goncourt 2020 pour « L’Anomalie », et qu’il relate dans son nouveau livre, « Le nom sur le mur ». Ce nom, c’est celui d’André Chaix, un patronyme que Le Tellier verra sur le monument aux morts du village.

Il s’interroge, s’intéresse au personnage : André Chaix est né en 1924, mort en 1944 tué par une division allemande. Il était « un résistant, un maquisard, un jeune homme à la vie brève comme il y en eut beaucoup », confie l’auteur qui ajoute : « Je ne suis pas l’ami d’André Chaix, et aurais-je d’ailleurs pu l’être, moi que presque rien ne relie à lui ? »

Alors, il a posé des questions, plongé dans les archives, consulté des photos, et assemblé des fragments d’une mémoire collective. Rapportée d’une plume élégante, l’histoire d’André Chaix, mort à 20 ans en résistant, met en lumière un personnage romanesque, et fait résonnance à celle de Piette, l’amie d’Hervé Le Tellier partie elle-aussi à 20 ans…

  • « Le nom sur le mur » d’Hervé Le Tellier. Gallimard, 178 pages, 19,80 €.
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On a lu pour vous « A nos vies imparfaites » de Véronique Ovaldé

 VÉRONIQUE OVALDÉ : « A nos vies imparfaites »

Romancière de belle réputation, elle est surnommée « la reine du mot juste » et aussi « la petite fée des lettres ». La cinquantaine souriante, Véronique Ovaldé a publié onze romans. Elle est également auteure de nouvelles-et vient de nous glisser son deuxième recueil dans le genre, joliment titré « A nos vies imparfaites ».

Au fil des pages, elle conte la vie en court, la vie des braves. Des personnages a priori sans rapport ni lien mais qui, par la grâce et la maîtrise de Véronique Ovaldé, sont reliés. L’un.e emmène vers l’autre, et ainsi de suite.

Ainsi, il y a Auguste, malchanceux chronique qui pressent que le jour où ça va tourner favorablement pour lui est pour bientôt. Il y a Eva qui se sent coupable d’avoir vendu son appartement bruyant à un… preneur de son.

Il y a Rachel chez qui un inconnu entre pour manger et lui tirer de l’argent- elle vient d’enterrer son mari, sert les restes du buffet des funérailles audit inconnu. Il y a Bob, cette jeune fille qui tient à ce prénom et renoue avec sa mère… sans oublier la chatte de la voisine, appelée Jean-Luc !

Des vies imparfaites, à n’en pas douter, pour un recueil-roman à l’allure de poupées russes. Des vies toutes évoquées par Véronique Ovaldé avec une légèreté imparable et emplie d’enfance et de vieillesse, d’amour et d’amitié.

  • « A nos vies imparfaites » de Véronique Ovaldé. Flammarion, 160 pages, 19 €.

Serge Bressan

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