Après un disque-hommage à Barbara, la chanteuse revient avec la Fauve, un album à l’esprit folk-pop, romantique et onirique, sur lequel figure, pour un duo, Benjamin Biolay.
Une fois encore, Daphné s’amuse à sortir des sentiers battus. Elle poursuit sa route singulière avec toujours un bel esprit folk-pop teinté d’élégance. Après l’album-hommage à Barbara, où elle reprenait treize de ses grands classiques, elle revient avec la Fauve. Un disque dans lequel elle revisite l’univers des contes et témoigne de son regard sur la nature animale de manière instinctive et poétique. Daphné réveille le fauve qui sommeille en elle, sauvage et romantique, sur des arrangements du compositeur de musique de film David Hadjaj. Elle nous entraîne ainsi au pays des « contes sorciers et des chansons réalistes », entre fantaisie, mélancolie et ritournelles oniriques.
La chanteuse, native de Clermont-Ferrand, a toujours eu une approche très vaste de la chanson faisant écho à mille rêveries, guidée par le plaisir de l’écriture et de la mélodie. « Mon principal travail, nous avait-elle confié lors d’un précédent opus, avant l’étape de monter sur scène et de faire un disque, c’est de me rendre disponible. Pour l’écriture et la composition, il s’agit d’être en état d’accueil. » Pour mieux s’ouvrir au monde et aux émotions qui la traversent. Daphné, au fil de ses disques, depuis ses débuts en 2005, évolue au cœur d’une poésie métaphorique aux climats en demi-teinte et aux paysages presque irréels. Une palette originale inspirée par tout un monde de couleurs qui parcourent ses albums – émeraude, carmin, bleu Venise.
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Des chansons qui sont comme autant de tableaux où elle chante et danse, légère, en liberté. La Fauve est de cette même veine, où on la retrouve habitée par la musique, comme l’était l’héroïne de Musicamor, titre phare du disque Carmin.
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Mystérieuse et rêveuse, parfois un peu trop sage, voix entre aigus et graves, elle se promène dans des atmosphères de ballades. Un écrin qui permet à l’imaginaire de s’envoler dans de douces ambiances. L’album s’ouvre par la voyageuse Rocambolesque Morocco, tandis qu’Où est la fantaisie ?, aux accents jazzy, s’accompagne de mandoline et de yukulélé. Dans Flores Negras, elle se glisse dans la peau d’une cavalière en osmose avec son cheval. Plus loin, elle joue avec les mots, rêvant d’amour entre ciel et mer (100 Voiliers en l’air).
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Registre sentimental encore avec Mon amour feu ou avec Strabisme des jours heureux. Il y a aussi des chansons plus sombres comme Ne pardonne pas trop, sur la maltraitance et les femmes battues : « Tu verras qu’il ne faut rien attendre / et tu iras où l’herbe est tendre », chante-t-elle, émouvante. Enfin, il y a la présence de Benjamin Biolay, avec lequel Daphné a un beau duo, Ballade criminelle, dialogue autour d’un conte noir et inquiétant évoquant le sujet de l’atavisme. Un répertoire sensible, reflet d’une délicieuse folie poétique, que Daphné s’apprête maintenant à défendre sur scène.
Album la Fauve, chez Naïve. Tournée à partir du 28 mars. Concert le 7 avril, à la Cigale, Paris 18e.
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