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Rentrée littéraire d'hiver : Régis Jauffret publie « Dans le ventre de Klara » (c) Melania Avanzato

Rentrée littéraire d’hiver. Au programme et sur les rayons des librairies, d’ici la fin février, pas moins de 482 romans et récits. Dans une première sélection, en toute subjectivité, We Culte en a retenu sept aussi sensationnels qu’indispensables… Bonne lecture à toutes et tous !


Rentrée littéraire d’hiver :  Au programme et sur les rayons des librairies, 482 romans et récits


L’ÉVÉNEMENT

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Rentrée littéraire d’hiver : « Dans le ventre de Klara » de Régis Jauffret

« Dans le ventre de Klara » de Régis Jauffret

Depuis un long moment, on le sait : avec Régis Jauffret, on a le plus grand dresseur de loulous, le plus efficace dynamiteur d’aqueducs des lettres françaises. Parfois, on se demande même si, la nuit, il ment…

Alors, quand arrive son nouveau, rien d’étonnant à ce que cela fasse événement. Ainsi en est-il avec sa nouvelle (formidable) production, « Dans le ventre de Klara ». Et, quand on referme ce livre, on se dit que, oui, il n’y a que Jauffret pour se lancer dans une telle histoire.

Après des microfictions et des textes sur ce père autrichien qui avait séquestré sa fille, sur DSK, sur « Papa » ou encore Gustave Flaubert, le romancier s’est lancé dans un projet fou, abrasif, totalement « borderline ». En effet, dans les lettres d’en France, seul Jauffret pouvait tenter de relever le défi.

Raconter, entre réalité et fiction, les neuf mois de grossesse de Klara, la mère d’Adolf Hitler qui deviendra le dictateur le plus féroce de tous les temps, l’incarnation du mal absolu. Le roman court de juillet 1888 à avril 1889 et, pour la première fois.


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C’est Klara Hitler qui raconte. Le récit d’une grossesse funeste, d’une jeune femme mise enceinte par « Oncle ». Une femme qui confie : « Assise au fond de ma tête, je suis le cocher minuscule aux rênes de nerf et de muscle qui pilote ce véhicule humain dont l’enfant est un voyageur vautré dans le ventre obscur… » Une femme qui rapporte les mots de son mari : « Promets-tu de mettre au monde un petit Hercule ? » Un roman furieusement violent, délicatement magnifique…

  • « Dans le ventre de Klara » de Régis Jauffret. Récamier, 258 pages, 21,90 €.

ET AUSSI

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Rentree litteraire d’hiver : « Neuf rencontres et un amour » de Jérôme Attal

« Neuf rencontres et un amour » de Jérôme Attal

Ce fut une brève rencontre. Une histoire éphémère entre Antonin Artaud, dramaturge, écrivain et poète français (1896- 1948), et Anaïs Nin, écrivaine-hispano-franco-américaine (1903- 1977)… Une histoire d’amour fou, plus exactement « dingue » qui, au romancier, chanteur et parolier Jérôme Attal, a inspiré « Neuf rencontres et un amour ».

L’auteur se garde de dater l’histoire, cependant quelques indices laissent penser qu’elle s’est déroulée au printemps 1933. Les deux vont se rencontrer une première fois au domicile d’Anaïs, qui fut l’amante d’Henry Miller et de sa femme Jude. Artaud, le poète maudit et fauché, est attiré par Anaïs, et vice-versa. Ils vont se voir à neuf reprises. Discutent, fument, quelques baisers rien de plus… Par la magie de l’écriture de Jérôme Attal, on a là le roman de l’amour passionnel.

  • « Neuf rencontres et un amour » de Jérôme Attal. Fayard, 272 pages, 20 €.
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Rentrée littéraire d’hiver : « Mon nom dans le noir » de Jocelyn Nicole Johnson

« Mon nom dans le noir » de Jocelyn Nicole Johnson

Une nouvelle voix venue de Charlottesville, Virginie. Elle s’appelle Jocelyn Nicole Johnson, enseigne l’art à l’Université de Virginie- nous arrive son premier roman, « Mon nom dans le noir » (paru originellement outre-Atlantique en 2021). A sa sortie, il fut salué par le « New York Times » qui rappelait alors que ce livre s’inspirait des émeutes de Charlottesville et de l’invasion du Capitole à Washington en janvier 2021.

Dans son roman, Johnson raconte une Amérique touchée dans un futur proche par le chaos, les catastrophes climatiques et les pannes massives. Avec un petit groupe, une jeune femme noire, Da’Naisha Love, échappe aux suprémacistes blancs, et trouve refuge à Monticello, la plantation historique de Thomas Jefferson. La vie s’y organise. Au 19ème jour, la terreur approche…

  • « Mon nom dans le noir » de Jocelyn Nicole Johnson. Albin Michel, 226 pages, 20,90 €.
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Rentrée littéraire d’hiver : « Le Grand Magasin des Rêves » de Lee Mi-ye

« Le Grand Magasin des Rêves » de Lee Mi-ye

Le livre phénomène en Corée, nous avertit le bandeau qui ceint « Le Grand Magasin des Rêves », le premier roman de Lee Mi-ye. Après la K-pop qui emplit les oreilles de la sono mondiale, aurait-on là avec ce livre la perspective d’une K-littérature ?

Avec plus d’un million d’exemplaires vendus dans son pays, la jeune romancière (diplômée en ingénierie des matériaux et ancienne collaboratrice de Samsung Electronics) a imaginé une ville où l’on peut se rendre seulement quand on dort.

Là, le lieu le plus prisé est le Grand Magasin des Rêves, quatre étages, lumières étincelantes- on peut y acheter tous les rêves… et aussi des cauchemars, des songes prémonitoires ou consolateurs. Ce magasin, au fil des pages, on va le découvrir, le fréquenter avec la jeune Penny, réceptionniste au rez-de-chaussée…

  • « Le Grand Magasin des Rêves » de Lee Mi-ye. Editons Picquier, 308 pages, 22 €.
la fantaisie livre
Rentrée littéraire d’hiver : « La Fantaisie » de Murielle Magellan

« La Fantaisie » de Murielle Magellan

Pour décor et cadre de vie une tour dans une banlieue parisienne. Il y a Mona, elle sort péniblement d’une longue dépression. Elle est le personnage principal, central de « La Fantaisie », le septième et très réussi roman de Murielle Magellan, également cinéaste, scénariste et dramaturge.

Donc, Mona se lance dans une opération reconstruction, elle s’installe dans un minuscule appartement ; pour accéder au lit-mezzanine, les marches sont des casiers de rangement- l’un est scellé, elle y trouve un manuscrit que le précédent habitant, un jeune homme, a laissé vingt ans auparavant. Le texte est empli de drôlerie, d’humour. Elle a envie de retrouver l’auteur des mots. Le retrouvera-t-elle ? Vingt ans plus tard, que restera-t-il des rires, de la fantaisie ?

  • « La Fantaisie » de Murielle Magellan. Mialet-Barrault, 274 pages, 20 €.

jusqu'à ce que mort s'en suive

« Jusqu’à ce que mort s’ensuive » d’Olivier Rolin

Le roman de l’éblouissement, de l’intelligence… Un titre magnifique, « Jusqu’à ce que mort s’ensuive ». Un auteur de la meilleure réputation : Olivier Rolin qui, dans le passé, nous avait régalés avec, entre autres, « Le Météorologue » ou encore « Sibérie ». Cette fois, comme l’indique le sous-titre : « Sur une page des ‘’Misérables’’ », Rolin s’aventure dans les pas de Victor Hugo.

Et de deux personnages du chef-d’œuvre hugolien : Emmanuel Barthélémy l’ouvrier « gamin tragique » et Frédéric Cournet le marin géant truculent.

Avec ces deux-là, on est sur les barricades de l’insurrection parisienne de juin 1848, Barthélémy et Cournet ne sont pas des personnages de fiction, ils se battent du même côté, vont devenir des ennemis mortels. Un roman formidablement épique, furieusement révolutionnaire.

  • « Jusqu’à ce que mort s’ensuive » d’Olivier Rolin. Gallimard, 210 pages, 19 €.

10 villa gagliardini

« 10, villa Gagliardini » de Marie Sizun

« Les enfants ne regardent pas les maisons (…). C’est quand ils quittent la maison qu’ils la regardent », assurait Marguerite Duras dans « La Vie matérielle ». De ces mots, romancière et nouvelliste de grand talant, Marie Sizun s’est inspirée. Et est retournée dans le petit appartement qu’enfant, elle a partagé avec sa mère dans le XXème arrondissement parisien. Elle en propose un récit aussi délicieux que délicat, « 10, villa Gagliardini ».

« J’ai deux ans et je suis dans l’appartement. Ce qu’il y avait avant, je ne m’en souviens pas », confie l’auteure. Elle écrit : « C’est mon écorce, ma coquille, mon nid… Il est mon enfance et quelque chose de plus, comme un secret ». Inévitablement, se souvenir des belles choses- ce que fait et écrit élégamment Marie Sizun.

  • « 10, villa Gagliardini » de Marie Sizun. Arléa, 256 pages, 20 €.

Serge Bressan

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