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Cyril Mokaiesh rend hommage à Georges Moustaki

Musique / Interview. Chanteur de conviction(s), Cyril Mokaiesh est en piste depuis 2006. En cette année 2023, il rend hommage à Allain Leprest et Georges Moustaki. Des rendez-vous à ne manquer sous aucun prétexte !

cyril mokaiesh
Cyril Mokaiesh (c) Olivier Gluzman

L’un représentait l’urgence et la radicalité. L’autre incarnait la Méditerranée et une certaine idée de l’universalité. Le premier s’appelait Allain Leprest (1954- 2011) ; le second, Georges Moustaki (1934- 2013). Aux deux, Cyril Mokaiesh rend hommage.

Avec Clarika, Romain Didier et Enzo Enzo, il chante les mots de Leprest, on se balade avenue Louise-Michel, il y a un chien d’ivrogne ou encore un copain de mon père- et tout ça, accompagnés par un orchestre symphonique.



Seul, l’ancien champion de France juniors de tennis que fut Cyril Mokaiesh interprète aussi, sur scène et avec un album à venir, les chansons de Georges Moustaki. Leprest, Moustaki, deux univers honorés par celui qu’à ses débuts, un critique inspiré l’encensa parce qu’« il réussit à faire dialoguer Jacques Brel et Léo Ferré ». Ce qui est toujours le cas, lui qui chante le rouge, les passions et les hommes de demain !

Comment avez-vous fait connaissance avec le répertoire d’Allain Leprest ?

Cyril Mokaiesh. A l’occasion de l’album « Naufragés » que j’ai enregistré avec Giovanni Mirabassi et où nous reprenions des chansons de grands artistes que la vie n’avait pas choyée comme elle l’aurait… Il y avait des chansons de Daniel Darc, Philippe Léotard, Mano Solo, Stéphane Reggiani ou encore Jehan. Et aussi Allain Leprest. Nous étions en 2014. J’étais allé à Buenos Aires, j’avais emporté une clé USB sur laquelle il y avait trente chansons d’Allain Leprest. Je dois avouer qu’alors, je ne connaissais pas son répertoire, il était mort trois ans auparavant…

En écoutant ces chansons sur la clé USB, quelle fut votre réaction ?

Cyril Mokaiesh. Immédiatement, j’ai été pris par le volcan Leprest. Ce fut immédiat. Il y avait l’écriture, bien sûr, mais aussi une faille mise au service de la beauté…

… et vous vous êtes retrouvé dans l’aventure « Leprest symphonique » !

Cyril Mokaiesh. Ça fait déjà quelques années. Au début de l’histoire, il y avait Clarika, Romain Didier. Et aussi Sanseverino. Quand il a quitté, il a été remplacé par Enzo Enzo. On n’a pas de plan de tournée, on peut jouer quelques dates de suite et, au bout de deux mois, on reçoit un mail qui nous annonce une nouvelle date. C’est toujours un grand plaisir. Je dirai encore mieux : c’est un double plaisir. D’abord, parce qu’on chante les mots d’Allain Leprest. Ensuite, parce que ces mots, on les chante avec un orchestre symphonique. C’est un bonheur immense…



S’il vous fallait définir Allain Leprest…

Cyril Mokaiesh. … je dirais que c’est un poète. Avec ses excès. Il s’est laissé aller à quelques abus, il aimait festoyer… Il avait une tête d’enfant avec une âme qui a mille ans ! Je suis sûr qu’il était bon camarade…

Et ses chansons ?

Cyril Mokaiesh. Une chanson d’Allain Leprest était profonde, toujours. Il avait particulièrement aiguisé sur la vie, sur les petites choses de la vie. Il faut écouter « Dans le sac de la putain ». Il y a la puissance du tragique et l’esthétique poétique… 

Ces temps-ci, en plus du répertoire d’Allain Leprest, vous rendez hommage à Georges Moustaki…

Cyril Mokaiesh. … et il y a une certitude, il est moins remuant que Leprest !

Quelle a été, pour vous, la porte d’entrée au répertoire de Georges Moustaki ?

Cyril Mokaiesh. J’étais en vacances, il y a deux ans. Un ami me fait écouter une chanson qui commence ainsi : « Tu me diras que j’ai tort de chanter / La révolution et la liberté / Que tout ça ne sert à rien / Que ce n’est pas encore pour demain / Et pourtant dans le monde / D’autres voix me répondent / Et pourtant dans le monde… » Là, j’ai su immédiatement que j’avais un allié ! 

Souvent, on présentait Moustaki comme un nonchalant…

Cyril Mokaiesh. … c’était, et c’est encore, surtout quelqu’un qui vient dire ce que j’avais envie d’entendre. Des chansons solaires, lumineuses… Des chansons qu’on peut transposer à notre époque, qui correspondent parfaitement à ce que nous traversons aujourd’hui.

En quelques mots, Georges Moustaki…

Cyril Mokaiesh. … était la tendresse, les cris d’amour, les colères contenues. Il a posé une nouvelle manière de faire passer des images puissantes. Et Léo Ferré lui a dit, un jour : « Georges, tu murmures ce que je hurle… »

Serge Bressan


  • A voir : « Leprest symphonique » avec Clarika, Romain Didier, Enzo Enzo et Cyril Mokaiesh. Avec l’Orchestre Régional de Normandie, dirigé par Dylan Corlay. La Cigale, Paris. Dimanche 19 mars 2023 à 17h.
  • « Mokaiesh chante Moustaki » : 

-Les Emancipées. La Lucarne, Vannes (56). Lundi 27 mars 2023 à 21h.

-Théâtre de Verdure, Le Haillan (33). Samedi 10 juin 2023 à 18h.

-Théâtre de l’Atelier, Paris (75). Mercredi 28 juin 2023 à 20h30.


  • Album : « Moustaki. Le temps de vivre » de Cyril Mokaiesh. Sortie le 12 mai 2023.

Tracklist : La déclaration / Et pourtant dans le monde / Le métèque / Ma liberté / Le temps de vivre / Sans la nommer / Ma solitude / Il y avait un jardin / Milord / Portugal / Sarah / Les eaux de Mars.


 

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