joni mitchell documentaire arte
20 novembre 1968 : Portrait de l'artiste canadienne Joni Mitchell assise sur le sol, sa guitare acoustique sur les genoux. Cette image est issue d'une séance de photos pour le magazine de mode "Vogue" © Jack Robinson / Archive Photos / Getty Images

Télé. Arte diffuse ce soir un beau portrait de la chanteuse Joni Mitchell, dont la folk intimiste a conquis une Amérique éprise de liberté dès la fin des années 1960. Un documentaire qui revient sur le parcours d’une artiste sans concession, dont la voix mêlée de spleen et de colère a marqué son époque. A voir vendredi 26 août sur Arte – 22:20, suivi à 23:15 du concert de l’auteure de « Both Sides Now » au festival de l’Ile de Wight en 1970.


Joni Mitchell : une voix insoumise de l’Amérique désenchantée


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Joni Mitchell à sa fenêtre dans sa maison de Laurel Canyon, Los Angeles, 1970 © Henri Diltz

Sa voix douce et cristalline fut l’incarnation de toute une génération et d’une nouvelle Amérique qu’elle n’a jamais cessé de chanter. Silhouette longiligne, chevelure blonde, sourire radieux et guitare acoustique en bandoulière, Joni Mitchell s’est imposée grâce à une folk poétique et introspective, qui marqua la fin des années 1960. A l’image de son deuxième album « Clouds » (1969) et du titre « Both Sides now », qui lança la carrière de la chanteuse canadienne.

Après des études d’art à Calgary (Alberta), elle s’est installée à Toronto (Ontario) où elle fit ses premières scènes, s’accompagnant à la guitare. Elle se produira ainsi en duo avec  Chuck Mitchell, qu’elle épouse en 1965, dont elle gardera le nom, mais pas l’enfant. Divorcée, elle quitte son Canada natal en 1967 pour tenter sa chance aux Etats-Unis, direction Greenwich Village, New-York, fréquenté par les plus grands artistes de la scène folk. Elle y croisera la route de Bob Dylan et de Judy Collins qui interprétera la première chanson à succès de Joni Mitchell, qui lui permis de se faire un nom.

Remarquée par l’ancien leader des Byrds, David Crosby, tous deux vont partir pour Los Angeles. Elle découvre alors la communauté hippie de Laurel Canyon, où résonnent la musique folk californienne et son esprit de liberté, incarnée par des artistes comme David Grosby, Stephen Stills, The Doors de Jim Morrison, Neil Young, Caroll King ou encore Graham Nash, avec qui elle aura une relation amoureuse.

Ses chansons sont le reflet de sa vie : elle y chante, ses peines et ses rêves mais aussi les questions sociales, les thèmes engagés faisant écho aux combats féministes, les violences conjugales ou la critique d’une société américaine trop conformiste à ses yeux. Mais peu à peu ses disques n’ont plus la légèreté poétique de ses débuts, même si un album acoustique comme « Turbulent Indigo » (1994) la remet sur le devant de la scène.

Joni Mitchell a fait l’admiration de nombreux musiciens, de Miles Davis, Jimi Hendrix, Prince, Eric Clapton ou Keith Richards. Elle a été une des premières musiciennes à mêler à sa folk des sonorités africaines ou jazz, prémices à la world music. Elle s’est frotté au jazz et au rock, collaborant avec les plus grands artistes des années 1970/80, comme Jaco Pastorius, Wayne Shorter, Pat Metheny, Neil Young et Peter Gabriel. Puis, dans les années 2000, elle s’est mise en retrait de la musique, préférant désormais se consacrer à la peinture, sa première passion.

Victime d’un AVC en 2015, qui l’empêche de se déplacer normalement, la légendaire artiste canadienne est aujourd’hui considérée comme l’une des musiciennes les plus importantes de sa génération. Elle a ouvert la voie à de nombreuses artistes féminines, comme Patti Smith, P.J. Harvey, Björk, Diana Krall, Katy Perry, Taylor Swift, Harry Styles ou Kanye West qui continuent de se réclamer de son influence.

We Culte (avec Arte)

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