Le plein d’albums avec Solal Roubine, Air, Lass et Dick Rivers

Le plein d’albums. Au programme de notre sélection musique : Solal Roubine revient avec «Au revoir l’amour », un EP où il explore le sentiment amoureux avec une vraie sensibilité; Air fête les 25 ans de son cultissime album « Moon Safari », lequel n’a pas pris une ride; le chanteur sénégalais Lass sort « Passeport » et nous fait voyager entre musiques traditionnelles africaines et sonorités électro; quant à Dick Rivers, il fait l’objet d’une impressionnante anthologie « French Legend » qui rend hommage à ce pionnier du rock’n’roll made in France, mort à 74 ans en 2019.

Solal Roubine : « Au revoir l’amour » (Pias)

Qui a dit que les garçons d’aujourd’hui n’étaient pas romantiques ? Certainement pas Solal Roubine qui revient avec « Au revoir l’amour », son 2^e EP. « Amour », un mot dont n’a pas peur ce jeune auteur-compositeur-interprète dont les nouvelles chansons sont nées d’une séparation après 10 ans de relation, où il explore le sentiment amoureux avec une vraie sensibilité.

Il le prouve avec le touchant « Solo », un titre aux contours mélancoliques dans lequel il fait part de son spleen de se retrouver seul, lui qui avoue ne savoir « qu’aimer fort ». Dans « Toi et moi », il pleure sur son amour qui « fout le camp », tandis que dans « Game Boy », en duo avec Minette, il évoque son désir de fuir une relation toxique.

Originaire de la région parisienne (Issy-les-Moulineaux) Solal Roubine s’entoure de mystère et d’une certaine tristesse. Ce qui ne l’empêche pas de sourire à la vie malgré la morosité ambiante, pour oublier sa douleur et son mal-être. Il « attend » ainsi qu’un jour meilleur arrive pour revoir la lumière avec l’espoir que la flamme amoureuse renaîtra, tout en se rappelant que l’existence est bien plus belle qu’une « Vidéo », et rêve de tourner la page loin des « gens hype », pour se sentir à nouveau vivre.

Il y a quelque chose d’hypnotique dans l’univers mélodieux et tourmenté de Solal Roubine qui se livre ici avec une désarmante sincérité. Un registre indie pop original, poétique, émouvant et entraînant, qui devrait assurément le conduire sur la route du succès.

• Air : « Moon Safari, 25th Anniversary Edition » (Warner Music France)

En 1998 sortait « Moon Safari » un album interstellaire aux accents futuristes signé par le duo Air. 25 ans après, qui aurait pu croire que cet opus qui a propulsé les versaillais Nicolas Godin et Jean-Benoît Dunckel parmi les meilleurs représentants de la musique électronique mondiale, continuerait de faire événement ?

Si l’album a résisté à l’épreuve du temps, il le doit à un registre novateur parfaitement maîtrisé, et des mélodies entêtantes (« Sexy Boy ») devenues cultes que l’on retrouve avec plaisir dans « Moon Safari, 25 th Anniversary Edition ». Un répertoire qui n’a pas pris une ride, joué dans son intégralité par Air, pour la première fois sur scène à l’occasion de la tournée américaine et européenne du duo, qui se produira au Festival Day Off à la Philharmonie de Paris le 24 juin 2024.

LIRE AUSSI : Les 3 albums de la semaine : Noé Preszow, Delgres et Dick Annegarn

• Lass : « Passeport » (Wagram music/Chapter Two)

C’est à un véritable « Passeport » musical que nous offre Lass, avec ce deuxième album très solaire. Un voyage entre musiques traditionnelles africaines et sonorités électro, imaginées par le chanteur sénégalais dont la voix fine et puissante, enchante. Un registre dansant à l’image du single « Massamba », titre d’ouverture de cet opus empli de kora malienne.

Un disque qui explore l’héritage des musiques afro, de la rumba dakaroise (« Wessounga ») aux îles caribéennes (« Rano ») en passant par les ambiances de carnaval brésilien (« Xale »). Des chansons qui parlent d’amour, d’éducation et d’envie de faire la fête ensemble « malgré nos origines différentes ». Un album à découvrir en live le 23 mai au Café de la Danse, à Paris, et dans de nombreux festivals où Lass se produira cet été.

• Dick Rivers : « French Legend » (Warner Records)

Emporté par un cancer à l’âge de 74 ans, le 24 avril 2019, Dick Rivers restera l’une des figures du rock français aux côtés de Johnny Hallyday et d’Eddy Mitchell. En 60 ans de carrière, il a popularisé le rock made in France grâce à un timbre qui lui a permis d’aborder tous les registres, se faisaint rocker ou crooner, de ses premiers pas sur scène dans les années 1960, au sein du groupe Les Chats Sauvages, jusqu’à ses derniers concerts en 1998.

Avec la sortie de cette impressionnantes anthologie de 3 CD « French Legend », on réécoute avec plaisir ses hits et morceaux inscrits dans la mémoire collective, de « Twist à Saint-Tropez »  à « Nice baie des anges », « Faire un pont », « Viens me faire oublier », ou « Tu n’es plus là ». Un bel hommage à ce pionnier du rock ‘n’roll, dont les chansons et adaptations témoignent de son rêve américain.

Victor Hache