Asaf Avidan – Le chanteur israélien sort Gold Shadow. Sublime et poignant album à la pop-rock mélancolique où l’on retrouve l’étrangeté et la beauté de sa bouleversante voix androgyne. https://doublenote.wordpress.com/Asaf Avidan aime se dépasser pour mieux se renouveler. Lors de sa dernière tournée en solo, Back To Basics, le chanteur israélien avait choisi de revenir à la simplicité et à l’essence même de ses chansons, s’accompagnant à la guitare acoustique, entouré de sons électro issus des ordinateurs. Un répertoire où s’exprimaient l’étrangeté et la beauté de sa voix féminine qui prenait tout l’espace, comme aux Folies Bergère en septembre. On était loin des ambiances folk-rock de son groupe The Mojos avec lequel il s’est imposé lors de ses premiers pas sur scène en France il y a six ans. Après une longue tournée en Europe et aux États-Unis, il revient avec Gold Shadow.

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Une création sombre, lumineuse et vibrante
https://www.facebook.com/asafavidanmusic Pour Asaf Avidan la voix est l’outil le plus précis de l’émotion. La ressemblance avec Janis Joplin est frappante parfois comme dans le morceau d’ouverture, Over My Heart. Juste quelques influences assumées qui ne l’empêchent pas d’être à l’origine d’un répertoire unique éminemment sensible où il fait part de ses sentiments de manière personnelle.
Un disque qui évoque le thème de la rupture amoureuse, reflet d’une poésie mélancolique emplie d’espoirs perdus. Un chant fragile et bouleversant où il cherche la lumière et sa vérité au milieu du champ de bataille de ses détresses sentimentales : « Dans l’ADN de l’art il y a de la tristesse, dit-il. C’est une façon aussi de s’évader. » Un registre où il trouve son équilibre artistique entre « or et ombre » sans que ses tourments viennent plomber l’atmosphère. Ils semblent au contraire offrir un moteur à sa création, sombre, lumineuse, toujours vibrante. Soit douze chansons folk-pop au blues intemporel à la fois moderne et classique flirtant parfois avec les ambiances jazz cabaret des années 1930 : « La musique n’a rien de figuratif, c’est comme une peinture abstraite, souligne Asaf. Toutes les chansons ont trouvé leur son de manière très naturelle. »
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Un style large aux nombreuses références, de Bob Dylan à Leonard Cohen, Shirley Bassey, Tom Waits… Un disque hommage aux aînés ? Plutôt une reconnaissance d’une transmission artistique qui traverse les générations : « J’ai maintenant suffisamment confiance en moi en tant qu’artiste pour ne plus avoir besoin de cacher ceux auxquels j’emprunte. Dylan s’est inspiré de Woody Guthrie, Tom Waits a emprunté à Screamin’Jay Hawkins. Tout le monde se construit sur des fondations. » Reste qu’Asaf propose un univers qui n’appartient qu’à lui, témoin d’un talent à fleur de peau, magnifié par une voix incroyable qui transperce l’air et les cœurs et émeut durablement. Vraie surprise de ce début 2015, Gold Shadow ne devrait pas avoir de mal à traverser le temps. Il s’inscrit déjà comme un futur classique de l’histoire de la pop-rock.
Album Gold Shadow, Polydor. Tournée jusqu’au 25 juillet, dont le 18 mars au Zénith de Paris et le 27 avril au Printemps de Bourges.
Lire aussi: Asaf Avidan, voix de feu d’un ovni de la pop-rock: http://www.humanite.fr/culture/asaf-avidan-voix-de-feu-d-un-ovni-de-la-pop-rock-513727



