Dans The Happy Prince, son premier film en tant que réalisateur, l’acteur Rupert Everett incarne avec un réalisme fascinant l’écrivain anglais Oscar Wilde.
Des personnages d’Oscar Wilde, l’acteur anglais Rupert Everett en a interprété à plusieurs reprises au cinéma et au théâtre, peaufinant ses textes jusqu’à The Happy Prince, son premier film en tant que réalisateur
Il est des acteurs qui se délectent de performances. Rupert Everett est de ceux-là. Après des rôles romanesques, modernes ou en costumes de mousquetaires, il incarne Oscar Wilde dans The Happy Prince, son premier film en tant que réalisateur. Tel un ogre, il avale le prodigieux auteur britannique. Il est sa chair, il a sa parole.
Des personnages d’Oscar Wilde, l’acteur anglais Rupert Everett en a interprété à plusieurs reprises au cinéma et au théâtre, peaufinant ses textes jusqu’à «The Happy Prince, son premier film en tant que réalisateur, dans lequel il joue un Wilde vieillissant, abandonné de tous, ou presque, après son procès pour homosexualité. Dandy, brillant, provocateur, écrivain phare de la société londonienne du 19ème siècle, il fut jugé, condamné à vingt-deux mois de bagne. Conspué, méprisé, il restera seul. Et là, Rupert Everett est Oscar Wilde. Un battement de cil, un regard pointu qui dissèque chaque personnage autour de lui, les meubles des chambres qu’il occupe à Dieppe, Naples, ou Paris où il est en exil, les relations, les proches. Il jauge, soupèse, analyse sa solitude, son choix de vivre aux crochets de son épouse, quémande quelques livres sterling à son agent, à ses anciens amants. Wilde est l’opposé d’Everett, qui dans la vie est simple, souriant, longiligne. Il joue un Wilde au pas lourd, la carcasse fatiguée, vagabond désargenté souvent en train de se justifier, de convaincre, en proie à ses tourments, espérant argent, amour, amis. Il est émouvant dans sa quête d’amitié, par sa façon cruelle d’annoncer à un ancien amant pourquoi il en aime un autre, de vouloir retrouver ses deux fils…
Rupert Everett a étudié le théâtre à Londres, intégrant à l’âge de 19 ans la prestigieuse Royal Shakespeare Company
Né le 29 mai 1959 à Burnham (Norfolk), Rupert Everett est captivant dans tous ses rôles. De Another country (1983) de Marek Kanievska avec Colin Firth au Mariage de mon meilleur ami (1998) avec Julia Roberts, il séduit par son regard qui sait être caressant ou métallique, se plaisant à changer de registre. A l’image de La Revanche de Sherlock Holmes (2004) pour la télévision – avec Michael Fassbender – où il incarne le célèbre détective sans chapeau et sans pipe, mais en smoking la plupart du temps, noblesse oblige, ou bien pour la série de la BBC One The Musketeers (2014-2016).
Il a étudié le théâtre à Londres, intégrant à l’âge de 19 ans la prestigieuse Royal Shakespeare Company. Il enchaîne les films, des petits rôles aux grands rôles comme dans Etrange séduction de Paul Schrader, Prêt à porter de Robert Altman. Mais c’est Le mariage de mon meilleur ami en 1996 qui lui vaut un succès populaire mérité. Il y aura également Un Mari idéal (1999) d’Oliver Parker avec Kate Blanchett et Julian Moore et l’Importance d’être constant (2001) de Oliver Parker avec Colin Firth et Judy Dench. Deux films adaptés de l’œuvre d’Oscar Wilde, déjà ! On le retrouvera aussi dans Miss Peregrine et les enfants particuliers (2016) de Tim Burton avec Eva Green. La liste est longue, ayant tourné dans plus de 50 films.
Dans The Happy Prince, Rupert Everett est fascinant de réalisme, s’identifiant au personnage d’Oscar Wilde, prodigieux écrivain qui fut rejeté par la société conservatrice victorienne de l’époque: « Il a donné un visage à l’homosexualité dit-il et fait naître une culture gay.»
The Happy Prince, en salle actuellement, avec Rupert Everett, Colin Firth, Emilie Watson…
Lire: Cinéma. Colin Firth, acteur subtil en apparence très ordinaire: https://www.weculte.com/portraitdujour/5879/
