lisa ekdahl
cc Anders Thessing
La fée suédoise Lisa Ekdahl vient apaiser la France. Un nouvel album « More Of The Good » et une dizaine de concerts devraient rafraîchir les esprits tendus.

Lisa Ekdahl propose une œuvre utile. Il y a une musicalité précieuse, en cela qu’elle ne cherche jamais l’esbroufe. On est en terre protestante, pas du côté des églises baroques. Lisa colorie sans déborder, car elle place ailleurs son idée de la liberté

lisa ekdahl
Lisa Ekdahl

Certains artistes reflètent leurs tourments, ou ceux de l’époque. L’approche cathartique, ou simplement « défoulatoire », peut avoir du bon. Mais elle est finalement monnaie courante. D’autres, plus rares, choisissent de répondre à la noirceur. Non pour la nier, ni pour l’anéantir (on n’est pas stupides), mais juste pour la remettre à sa place, pour lui dire qu’elle n’a pas tout gagné d’avance.

Lisa Ekdahl fait à l’évidence partie de cette famille. Enfant heureuse des années 70, hippie-bohème sur les bords, elle n’a jamais cherché à épater la galerie avec des performances ruisselantes. Son truc, ce serait plutôt d’induire chez l’auditeur une détente, un confort, une lumière intérieure. Inspirer la paix. Respirer l’harmonie. Si vous trouvez que c’est futile, regardez BFM TV dix minutes, et reprenez la lecture au paragraphe suivant.

Voilà. Nous disions donc : Lisa Ekdahl propose une œuvre utile. Alors bien sûr, la fleur a des stratégies pour répandre son pollen. Il y a des chapeaux, des robes, des colliers, dont elle se pare comme une petite fille amusée. Il y a du charme. Mais surtout, il y a une musicalité précieuse, en cela qu’elle ne cherche jamais l’esbroufe. On est en terre protestante, pas du côté des églises baroques. Lisa colorie sans déborder, car elle place ailleurs son idée de la liberté.
À ses débuts, elle a écrit des chansons folk en suédois, qui ont bien marché aussi dans le reste de la Scandinavie. « Vem Vet » (1994) dépasse les 10 millions de plays sur Spotify. Entre deux albums en suédois, il y a eu les deux albums de reprises jazz avec le Peter Nordahl Trio, qui l’ont faite connaître en France (« When Did You Leave Heaven », « Back To Earth »). Puis une parenthèse bossa-nova avec Salvador Poe… Depuis dix ans, ces différentes racines musicales tendent à se rejoindre dans un nouveau répertoire écrit par elle, en anglais.

Avec un son chaleureux, moelleux, son dernier album défend l’idée qu’il y a « more of the good than the bad » (plus de bien que de mal) dans ce bon vieux monde. Ce qui explique sans doute que la planète entière ne ressemble pas encore aux vitrines des Champs-Elysées. Ce qui explique aussi qu’il existe des voix comme la sienne, des phrases bienfaisantes, des musiciens qui ne chargent pas la barque, et des gens pour aller les apprécier en concert. On y sera.
 – Album Lisa Ekdahl « More Of The Good » (SonyMusic). En tournée française cette semaine : à Thionville le 20 mars, Lille le 21, Rouen le 23, Amiens le 24, Paris (Olympia) le 26, Nantes le 27, Joué-les-Tours le 28, Bordeaux le 29.  http://lisaekdahl.com

– Lire aussi: Musique. Constance Verluca, une pop faussement naïve très addictive : https://www.weculte.com/portraitdujour/musique-constance-verluca-une-pop-faussement-naive-tres-addictive/

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