Photo. Le FRAC de Bretagne à Rennes (35) présente « Parrathon », la première rétrospective en France depuis 15 ans consacrée au photographe Martin Parr. Une exposition qui retrace 40 ans de la carrière de l’iconique artiste britannique, au travers de 14 séries emblématiques de son œuvre composées de près de 500 photographies colorées et décalées, où l’ironie prédomine. Un joyeux pop-art, à découvrir jusqu’au 24 janvier 2021.
Martin Parr a montré les classes laborieuses du Yorkshire, la jet-set, les classe moyennes, jusqu’à l’élite. Toutes les strates de la société britannique ont servi de modèle au photographe. Il a aussi beaucoup voyagé et témoigné à travers la subjectivité de son objectif de l’essor du tourisme de masse et des nouvelles pratiques de loisirs à partir des années 1970
Pendant plus de 40 ans, à partir des années 1970, Martin Parr a photographié – à sa manière décalée – le mode vie du monde occidental, surtout britannique. Comme l’écrit à juste titre Thomas Weski, son biographe, « il est le chroniqueur de notre temps ».
Présentée au Frac de Bretagne et dans les jardins du Thabor à Rennes, « Parrathon » est la première rétrospective en France depuis 15 ans de l’œuvre photographique de l’artiste anglais natif d’Epsom dans le Surrey (Sud de l’Angleterre). Ses paysages montrent le monde de demain lequel est devenu celui d’aujourd’hui. Martin Parr qui a souvent considéré que les images publiées avaient un pouvoir écrasant utilise volontiers le terme de « propagande », mais l’artiste en atténue le sens avec un regard critique qui passe par la séduction et beaucoup d’humour. Le verni rouge carmin des mains tenant une tasse à thé de poupée, le cornet de glace surdimensionné d’Eastbourne, les enfants en bleu ciel barbouillés d’ice-cream ou encore la Reine vue de dos à l’inauguration de « The Draper’s livery Hall » (2014)… tout est recréé mais devient pourtant la réalité.
© Martin Parr / Magnum Photos
Martin Parr a montré les classes laborieuses du Yorkshire (1975), la jet-set (1997-2011), les classe moyennes (1986 -1989), jusqu’à l’élite (2010-2016). Toutes les strates de la société britannique ont servi de modèle à l’artiste. Il a beaucoup voyagé et photographié et témoigné à travers la subjectivité de son objectif de l’essor du tourisme de masse, utilisant les transports au budget de plus en plus accessibles, qu’on n’appelaient pas encore low cost.
Son travail s’intéressera aussi bien à l’évolution des modes de consommation, qu’aux façons de vivre des voyageurs découvrant la planète et toutes ses cultures. Certains ont cru voir dans ses photographies aux couleurs vives une approche critique de l’artiste. On s’apercevra plus tard que Martin Parr ne juge pas. Il témoigne de manière plutôt bienveillante de la diversité du monde et des nouvelles pratiques de loisirs, dont il s’amuse avec ses self-portraits (1991-2016) où il se photographie dans des décors exotiques. « Du milieu des années 1970 à aujourd’hui » souligne Etienne Bernard, directeur du Frac Bretagne, « c’est un demi-siècle résolument problématique en termes sociaux que décrit cette fresque d’une société occidentale – principalement britannique, mais pas que – façonnée par l’évolution des modes de consommation de classe, les vicissitudes politiques et les aléas économiques ».
Texte Jane Hoffmann
« Parrathon » rétrospective Martin Parr, à voir au FRAC de Bretagne (Fonds Régional d’Art contemporain) et dans les jardins du Thabor à Rennes (35) jusqu’au 24 janvier 2021