Mathieu des Longchamps : voyage musical entre « Le vert et le bleu »

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Mathieu des Longchamps revient avec "Le vert et le bleu", un album à la folk élégante et poésie introspective. Photo ©Filippo Lambertenghi

Musique. Avec Le vert et le bleu, Mathieu des Longchamps nous entraîne dans un voyage musical intime et envoûtant, entre folk élégante et poésie introspective. Ce deuxième album, entièrement en français, est une ode aux grands espaces et aux émotions profondes. Il sera en concert le 15 mai aux Trois Baudets à Paris, une occasion unique de découvrir sur scène cet artiste sensible et nomade.

Mathieu des Longchamps : Le vert et le bleu, son 2e album, marque un retour à l’essentiel entre folk élégante et poésie introspective

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Mathieu des Longchamps. Photo ©Filippo Lambertenghi

Mathieu des Longchamps n’est pas un artiste que l’on enferme dans une case. Son parcours, à l’image de sa musique, est une errance poétique entre les continents, un jeu d’équilibre entre ciel et mer, entre racines et liberté. Né à Montréal d’une mère chanteuse folk et d’un père guitariste flamenco et harpiste, il grandit au Panama, bercé par le ressac de l’océan et les bruissements de la jungle. Son existence est une invitation au voyage, une errance choisie qui nourrit chaque note, chaque mot de son œuvre.

Après un premier album solaire et métissé, Vivo en Panamá, qui dévoilait une identité musicale libre et vagabonde, Le vert et le bleu marque un retour à l’essentiel, une plongée dans l’intime. Cette fois-ci, le français est son unique terrain d’expression, et sa folk élégante et racée trouve un écrin acoustique délicatement ciselé. Enregistré aux légendaires Studios Ferber sous la direction de son fidèle réalisateur Stan Neff, cet album est un carnet de bord sensible et raffiné, où chaque chanson est une photographie, une escale dans l’univers intérieur de l’artiste.



Mathieu des Longchamps déploie une musique à la fois intime et universelle. On y retrouve son amour des grands espaces, son goût pour l’épure et son talent de conteur. Le vert et le bleu, titre éponyme et pièce maîtresse de l’album, incarne parfaitement cette quête d’harmonie entre nature et souvenirs, entre enfance et maturité. « C’est une chanson qui naît d’une image, celle d’une île tropicale vue du ciel. On y voit du vert et du bleu, et l’endroit précis où je veux vivre, juste entre les deux », confie-t-il.

Mais cet album ne se résume pas à la seule contemplation d’un paradis perdu. Il est aussi le reflet d’une réflexion profonde sur le monde d’aujourd’hui et la place de l’homme dans la société moderne. La vie des autres évoque avec justesse le risque de vivre par procuration, happé par les écrans et les illusions, tandis que Les humbles donne une voix à ceux qui n’en ont pas, à ceux qui cherchent à se libérer des carcans imposés. Dolce vita, elle, née dans le contexte des confinements, questionne l’éventualité d’une existence enfermée dans la peur et le renoncement.

La nostalgie traverse également cet album avec une douceur poignante. Nos bâtisses ressuscite l’attachement aux lieux, aux souvenirs d’enfance qui s’effacent mais laissent une empreinte indélébile. L’évocation de la maison familiale de Cadaqués, des draps blancs flottant aux vents marins, est d’une beauté simple et bouleversante. De même, Nos sentiers secrets raconte l’amour impossible, les chemins parallèles qui ne se croisent jamais.

Cependant, l’album n’est pas dénué d’espoir et de lumière. Pour de bon, écrite au bord du lac de Côme en hiver, est une bouteille à la mer, un message destiné à celui qui, quelque part, se sent seul. Tout sera pardonné célèbre la liberté et l’immensité de la route, rappelant que le chemin compte toujours plus que la destination. Et puis il y a la légèreté, cette insouciance qui éclaire les voyages et les rencontres : Étoile filante, un clin d’œil à l’interdit et aux regrets, et Voilà ma vie, un hommage vibrant à un ami parti vivre son rêve au Brésil.

En guise d’épilogue, Perdre son étoile clôt cet album comme une ultime confession, une métaphore de la séparation et du désarroi des enfants pris dans les tourments des adultes. Mais au-delà de la tristesse, un message subsiste : « L’espoir met des tableaux encore plus beaux, il faut garder l’essence et la flamme, qui rallume les flambeaux, nos flambeaux ».

À l’heure où son album voit le jour, Mathieu des Longchamps repart déjà sur les routes, caméra en main, guitare en bandoulière. Son deuxième documentaire, tourné en Uruguay, prolonge cette aventure musicale et humaine, questionnant encore et toujours le rapport au voyage, à l’autre, au monde. Parce qu’au fond, tout est lié, et chez lui, « tout est dans tout, et tout n’est qu’un

Mathieu des Longchamps se produira le 15 mai aux Trois Baudets à Paris, une occasion unique de découvrir en live l’univers poétique et vibrant de Le vert et le bleu.

Victor Hache

  • Album : Le vert et le bleu, Mathieu des Longchamps / Baronesa/ Sony Music France
  • Concert : le 15 mai aux Trois Baudets, 64 Bd de Clichy, 75018 Paris.

Image de Victor Hache

Victor Hache