Jean Guidoni : « Je me sens tellement chanceux de pouvoir continuer »

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Jean Guidoni revient avec " Eldorado(s) ", son 17 album. Photo Jean-Baptiste Millot

Musique/Jean Guidoni. Trois ans après « Avec des si », Jean Guidoni revient avec « Eldorado(s) ». Un 17e opus co-écrit avec Arnaud Bousquet sur les belles mélodies de Romain Didier.  Des chansons poétiques, intimes et bouleversantes à découvrir en live au Café de la Danse à Paris, le 24 juin prochain.

Jean Guidoni : Rencontre avec un artiste essentiel avant son concert parisien le 24 juin, au Café de la Danse

Trois ans après « Avec des si« , concocté pour la première fois avec la complicité de l’auteur Arnaud Bousquet, Jean Guidoni renoue avec ce dernier pour « Eldorado(s) » qui sort officiellement aujourd’hui. Un 17ème album studio dans lequel on retrouve avec plaisir l’ami de longue date Romain Didier, compositeur de mélodies d’une subtile élégance et co-réalisateur avec Thierry Garcia.

D’« Eldorado » qui donne son titre à ce bel opus, à « Brève rencontre » en passant par « Trivial Killer », « Les enfants de la nuit », « Ici maintenant », « Je n’existe pas »...le timbre chaud et toujours prenant de Guidoni nous emporte sur les traces d’un cabaret berlinois aujourd’hui disparu, d’un voyage pour deux coeurs en transit, dans les effluves d’une première gitane… jusqu’à l’émouvante déclaration « Regarde mon amour« .

Rencontre avec un artiste essentiel avant son concert parisien le 24 juin prochain, au Café de la Danse.

L’album ouvre sur le bref et ironique « Quand j’étais riche  » ?

Jean Guidoni : A l’origine, le texte devait être plus long mais nous avons trouvé que c’était mieux comme ça. L’idée était d’évoquer ces amis envolés, sans amertume mais avec un peu d’humour.

Comment se sont passées les retrouvailles avec Romain Didier qui avait notamment composé toutes les musiques de l’album « Paris-Milan »?

Jean Guidoni : Nous nous sommes rencontrés pour la première fois au Festival de SPA en Belgique. A l’époque, il ne chantait pas encore. Lorsque je lui ai parlé au téléphone, il m’a simplement répondu qu’il aimerait être sur le projet. Avec Romain, tout est naturel et facile. C’est un mec « normal » !



La chanson « Les enfants de la nuit » est presque politique, non ?

Jean Guidoni : C’est une sorte d’état des lieux avec des lueurs d’espoir. Même si c’est utopique. Je ne me suis jamais positionné comme un donneur de leçons mais j’ai eu envie de parler des choses telles qu’elles pourraient être. D’évoquer la fin des combats.

En parlant de la fin des combats, vous avez parfois exprimé votre envie de tirer votre révérence artistique. Apparemment, ce n’est plus d’actualité ?

Jean Guidoni : Après « Paris-Milan », j’ai songé à tout arrêter. J’en avais marre et je ne supportais plus la compétition. A un moment, je disais même que je vieillissais à chaque spectacle. Aujourd’hui, j’essaie de ne plus trop m’écouter. Je me sens tellement chanceux de pouvoir continuer.

Vous pouvez nous parler de cette collaboration avec le label EPM ?

Jean Guidoni : Encore une fois, tout s’est fait assez naturellement. Le hasard a fait que lorsque Christian de Tarlé (directeur d’EPM) a su que j’étais libre il m’a proposé d’enregistrer un album après la sortie, il y a quelques mois, du coffret « Y’a un climat » ( 5 CD de 1977 à 2022).

Dans cette anthologie, il y a notamment l’Olympia 1981, un inédit ?

Jean Guidoni :Tout avait été enregistré mais je n’avais jamais écouté la bande. Lorsque nous l’avons retrouvée, j’ai eu envie d’en faire quelque chose. J’ai été surpris par la qualité du son en direct. On entend même les applaudissements. Cela donne une énergie supplémentaire.

La chanson « Regarde mon amour » est sans doute la plus personnelle de l’album mais vous avez laissé la plume à Arnaud Bousquet. Par pudeur ?

Jean Guidoni : C’est difficile de faire une déclaration d’amour. J’ai eu besoin d’un autre regard. Si je l’avais écrite tout seul, ce qui était mon souhait au départ, j’aurais sans doute été plus pudique.

Dans « Eldorado », vous évoquez votre passion pour le cabaret berlinois ?

Jean Guidoni : Ce cabaret a vraiment existé mais au 20 Motzstrasse on trouve désormais une épicerie. Aujourd’hui, les clients viennent là pour acheter des tomates bio !

Pourquoi avez-vous ajouté un s à « Eldorado« sur la pochette de l’album ?

Jean Guidoni : Parce qu’on ne sait pas où il est et que chacun peut avoir le sien. Il ramène à des choses qui nous ont construit.

Entretien réalisé par Annie Grandjanin


  • Album « Eldorado(s) » (EPM/Universal Music), sortie officielle le 18 avril 2025.
  • Coffret « Y’a un climat », (Universal/Polydor/EPM). 94 titres (1977-2022). Disponible depuis décembre 2024.
  • En concert au Café de la Danse le 24 juin 2025, à 19h30, 5 Passage Louis-Philippe, 75011 Paris.

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Annie Grandjanin