ennio morricone
Le compositeur de musique de films Ennio Morricone est mort à 91 ans

Disparition. Il était le compositeur de musique de films le plus célèbre au monde. Le légendaire Ennio Morricone s’est éteint à Rome à 91 ans, dans une clinique où il était hospitalisé à la suite d’une chute ayant provoqué une fracture du fémur.

L’œuvre tout en finesse du maestro Ennio Morricone avait pour particularité de ne pas prendre le pas sur l’image, mais au contraire de la magnifier en lui apportant un souffle lyrique, ajoutant à l’épopée des fresques historiques de Sergio Leone avec qui il travailla dès ses débuts

Ennio Morricone était un grand amoureux de la musique mais également un passionné de cinéma. En près de 60 ans de carrière, le musicien et chef d’orchestre italien a signé la bande originale de 500 longs métrages.

Né à Rome en 1928, il s’est fait un nom à la suite de sa rencontre avec le réalisateur Sergio Leone, pour lequel il écrira les partitions de plusieurs de ses films. Une collaboration légendaire qui donna naissance à des compositions mondialement connues, lesquelles contribuèrent à la popularisation du genre « western-spaghetti » imaginé par le cinéaste italien. De « Pour une poignée de dollars » à « Il était une fois dans l’Ouest » et son lancinant air d’harmonica joué par Charles Bronson, en passant par « Le Bon, la brute et le truand », ses musiques étaient bien plus que de simples illustrations sonores.

Devenues mythiques, elles ont marqué la mémoire de tous les cinéphiles et s’inscrivent au Panthéon des plus grandes compositions du 7ème art. L’œuvre tout en finesse du maestro avait pour particularité de pas prendre le pas sur l’image, mais au contraire de la magnifier en lui apportant un souffle lyrique ajoutant à l’épopée des fresques historiques de Sergio Leone.

Issu d’une famille de musiciens, il fut sensibilisé à la musique par son père Mario Morricone, trompettiste de jazz qui l’inscrira à l’Académie Nationale Sainte-Cécile, institution musicale de la capitale italienne. Il en sortira d’abord avec un diplôme de trompette, puis avec celui de composition, d’instrumentation et de direction d’orchestre en 1954. Il jouera dans des orchestres de jazz et se lancera parallèlement dans la musique classique et expérimentale, composant ses premiers arrangements pour des émissions de radio.

Il diversifie alors son travail et se tourne vers des musiques plus populaires qu’il écrira pour la chanson et la télévision. Très vite, son style où il aime expérimenter de nouvelle sonorités, séduit les artistes mais également les réalisateurs qui font faire appel  à lui pour la composition de leurs longs métrages. A commencer par Sergio Leone, un ami d’enfance, pour lequel il signe la musique de son premier western « Pour une poignée de dollars ».  Celui qui avait déjà composé des musiques pour Bernardo Bertolucci, Pier Paolo Pasolini, Dario Argento, Marco Bellocchio, connaîtra alors une reconnaissance internationale.

Après « Le Bon, la brute et le truand » et « Il était une fois dans l’Ouest », il écrira la musique de « Il était une fois la Révolution », tout en multipliant les collaborations. Avec Chet Baker, en 1962, il écrira quatre morceaux sur l’album « Chet is Back » ainsi que la chanson « Here’s to you » interprétée par Joan Baez pour « Sacco et Vanszetti » ou le célèbre thème « Chi Mai » qui illustre « Le Professionnel » avec Jean-Paul Belmondo. Il composera également la musique du « Clan des Siciliens », « 1900 », « Les Moissons du ciel », « Le Pré », « Cinéma Paradiso », « Il était une fois en Amérique » ou encore « Mission ».

Il a travaillé avec de nombreux réalisateurs, dont Brian De Palma, Henri Verneuil, Yves Boisset, Giuseppe Tornatore, Roland Joffé ou John Carpenter. Puis, il reviendra au western en composant la BO des « Huit salopards » de Quentin Tarantino, lequel adorait ses musiques qu’il utilisait souvent dans ses films.

Immense compositeur reconnu mondialement, Ennio Morrine fut honoré lors de la 79ème cérémonie des Oscars en 2007, où il reçu un Oscar pour l’ensemble de sa carrière. Films engagés, westerns, thrillers ou comédies, ses musiques se sont frottées à différents genres et ont marqué tout un pan de l’histoire du cinéma.

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Pour lui, la musique « absolue » était un langage à part entière, qui devait être au service des idées du réalisateurs : « C’est un art très compliqué. Lorsque la musique est écrite par le compositeur, elle n’est pas grand-chose. Lorsqu’il l’a confie à l’orchestre pour qu’il l’a joue, elle n’est encore rien. Elle n’existe vraiment que lorsqu’un public l’écoute. Ces trois étapes sont inévitables » disait celui qui à partir de 2001 s’est consacré à la direction d’orchestre en réalisant des tournées internationales avec des concerts symphoniques en Europe à Vérone, Paris à l’AccorHotels Arena ou Londres au Royal Albert Hall et dans le monde entier.

Texte Victor Hache

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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