« Je t’accuse » : Suzane lève le poing contre les violences sexuelles

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"Je t'accuse" : Suzane signe une chanson manifeste contre les violences sexuelles. Photo 3eme Bureau/Wagram

Musique/« Je t’accuse« . Avec « Je t’accuse », Suzane fait bien plus que livrer une chanson : elle offre un manifeste, une clameur contre l’injustice. En révélant son propre drame, la chanteuse libère une parole intime et collective à la fois, dénonçant l’inaction face aux violences sexuelles et sexistes. Forte, engagée et solidaire, Suzane choisit de ne pas se taire et signe une déclaration de guerre à l’indifférence, à l’impunité, au silence complice.

« Je t’accuse » est plus qu’une chanson : c’est un cri, un appel. Celui de ne plus se taire. Celui de se lever ensemble. Celui de réclamer enfin justice

Il y a des chansons qui marquent, qui bousculent, qui réveillent. « Je t’accuse », le nouveau titre de Suzane, est de celles-là. Avec une intensité rare et une urgence poignante, la chanteuse révèle pour la première fois avoir été victime d’un viol, et transforme sa douleur en une arme de lutte massive contre les violences sexuelles et sexistes.

« Le procès Pélicot a contribué à libérer ma parole », confie Suzane. En évoquant son propre drame, elle brise un silence lourd, intime, mais aussi collectif. Car « Je t’accuse » n’est pas seulement une histoire personnelle : c’est un cri qui rassemble, un hymne pour toutes celles qui n’ont jamais été entendues.

Préambule d’un quatrième album attendu à l’automne 2025, ce titre coup de poing dénonce frontalement l’inaction d’une société qui regarde ailleurs, et d’un système judiciaire souvent incapable d’offrir justice aux victimes. Les chiffres sont glaçants : entre 2012 et 2021, 86 % des plaintes pour violences sexuelles et 94 % des plaintes pour viol ont été classées sans suite, selon l’Institut des politiques publiques. Faute de preuves.



Dans « Je t’accuse », Suzane convoque la rage et l’espoir. Son texte frappe juste, sans détour. Il parle de l’humiliation, du chemin sinueux pour obtenir réparation, du combat incessant pour que la parole des victimes soit enfin entendue — et crue.

Le clip, réalisé par Andréa Bescond — elle-même figure engagée contre les violences sexuelles — est une œuvre militante en soi. Devant la caméra, des visages connus et anonymes : Muriel Robin, Catherine Ringer, Charlotte Arnould, Caroline Darian (fille de Gisèle Pélicot), Clara Achour, Hélène Martinelli, Eve Simonet, Miranda Starcevic, Lyes Louffok… Tous unis dans une même revendication : dire que cela suffit.

« Je t’accuse » est plus qu’une chanson : c’est un cri, un appel. Celui de ne plus se taire. Celui de se lever ensemble. Celui de réclamer enfin justice.

Fidèle à son engagement, la chanteuse a choisi de reverser l’intégralité des droits éditoriaux de la chanson à la Fondation des Femmes. « Je t’accuse » est un acte politique. Suzane, aujourd’hui plus que jamais, chante pour toutes les voix qu’on a voulu étouffer.

Victor Hache


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Victor Hache