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Livres de la semaine : Taras Chevtchenko, le poète-héros de l'Ukraine

Livres We Culte. Pour cette semaine de lecture, trois suggestions : on commence avec une anthologie de trente-deux poèmes écrits au 19ème siècle par le « poète héros de l’Ukraine » Taras Chevtchenko ; ensuite, on suit une grande romancière canadienne d’origine japonaise Aki Shimazaki pour un texte aussi délicieux qu’impeccable, et enfin, on plonge dans un « journal de nage » avec une Académicienne française, Chantal Thomas. A toutes et tous, bonne lecture !


Livres de la semaine: Taras Chevtchenko, Aki Shimazaki, Chantal Thomas


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TARAS CHEVTCHENKO : « Notre âme ne peut pas mourir »

TARAS CHEVTCHENKO : « Notre âme ne peut pas mourir »

Dans une belle préface écrite en 1964, le poète français Guillevic rappelait : « Taras Chevtchenko vécut pour l’indépendance de l’Ukraine démocratique et, pour cette cause, il ne cessa d’agir en révolutionnaire conséquent, participa à des organisations et des mouvements patriotiques. Il connut la prison, l’exil, la surveillance policière et l’interdiction de peindre et d’écrire ».

Ces temps-ci, alors que la Russie de Poutine a envahi l’Ukraine de Zelensky, les éditions Seghers nous offrent « Notre âme ne peut pas mourir » de Taras Chevtchenko (1814- 1861), considéré encore à ce jour comme « le poète héros de l’Ukraine ».

On lit des mots écrits en 1845, ils auraient pu l’être aujourd’hui : « Quand je serai mort, mettez-moi / Dans le tertre qui sert de tombe / au milieu de la plaine immense. / Dans mon Ukraine bien aimée, / Pour que je voie les champs sans fin (…) ».

Dans cette anthologie qui réunit trente-deux poèmes- de « Caucase » à « Testament » ou encore de « Sous les cerisiers » à « Mes pensées, mes pensées », Chevtchenko- en héros national- chante et vante la liberté et la dignité de son peuple. Une œuvre fondamentale du passé qui résonne, en bleu et jaune, furieusement dans l’horreur et le chaos du présent. A lire ou relire de toute urgence…

« Notre âme ne peut pas mourir » de Taras Chevtchenko. Traduction : Guillevic. Seghers, 130  pages, 14 €. (Les bénéfices de la vente de l’ouvrage seront reversés intégralement à l’AMC France-Ukraine pour soutenir son action humanitaire)



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Livres de la semaine : AKI SHIMAZAKI : « No-no-yuri »

AKI SHIMAZAKI : « No-no-yuri »

Elle est née au Japon, arrivée au Canada en 1981 et vit à Montréal depuis 1991. Elle écrit en français et, à 68 ans, elle présente un beau CV littéraire avec trois pentalogies et une trilogie dont le troisième tome nous arrive. Un joli titre, « No-no-yuri »– ce qui, en japonais, signifie « lys des champs ».

L’héroïne se prénomme Kyôko, elle a grandi au Japon dans une petite ville où vit toujours sa sœur Anzu. La trentaine resplendissante, Kyôko s’est installée à Tokyo voilà treize ans. Elle est secrétaire de direction dans une société américaine de cosmétiques, elle donne tout à son travail, apprécie son directeur et s’accorde quelques bons temps en changeant d’amant tous les six mois.

Et soudain, le directeur est débarqué, remplacé par son adjoint. La jeune femme est déstabilisée, comment va s’organiser à présent le travail avec ce nouveau « patron » ? Entre les deux, entre la jeune femme et le chef, s’installe alors une partition étrange, d’attirance et de rejet, de séduction. Ainsi, Kyôko va entretenir une relation avec son chef- dans l’entreprise, il ne manque pas de lui rappeler les rapports hiérarchiques et, à l’extérieur, lui l’homme marié, il profite de cette relation tout en refusant de quitter son épouse… Un texte magnifié par une écriture aussi délicieuse qu’impeccable.

« No-no-yuri » d’Aki Shimazaki. Actes Sud, 178 pages, 16,50 €.



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Livres de la semaine : CHANTAL THOMAS « Journal de nage »

CHANTAL THOMAS : « Journal de nage »

Récemment récompensée du prix Marguerite-Yourcenar, Chantal Thomas occupe depuis l’an passé le siège 12 à l’Académie française. Elle y a succédé à Jean d’Ormesson (1925- 2017). Romancière, essayiste, dramaturge, scénariste, spécialiste de la littérature et universitaire française, elle vient régulièrement dans les rayons des librairies.

Sa nouvelle livraison : « Journal de nage ». Un livre d’un peu plus de 150 pages… Son éditeur rappelle que, oui, il existe bien des journaux de voyage, de rêve, de deuil mais pas de nage ! Et pourtant quoi « de plus sensuel et inspirant que le plaisir du bain » ?

Dans ce texte, l’académicienne française se lance dans le grand bain- sans jamais toucher le fond de la piscine… « Au sortir du confinement, où le corps était vécu dans la séparation et la contrainte, j’ai tout à coup ressenti l’arrivée de l’été et la nage comme une libération bouleversante », écrit Chantal Thomas dans les pages de ce « Journal de nage » qu’elle a tenu durant l’été 2021.

Une fois encore, et comme elle l’avait déjà fait avec « Souvenirs de la marée basse » (2017), elle tente d’emplir d’une mémoire ce qui s’inscrit dans les lignes de la nage avec, pour fil conducteur, les mots de Franz Kafka : « Comme sont loin de moi par exemple les muscles de mes bras »

« Journal de nage » de Chantal Thomas. Seuil, 160 pages, 17 €.

Serge Bressan

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