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"A bout de souffle" : Jean-Paul Belmondo et Jean Seberg - DR

[Télé/Cinéma] En hommage à Jean-Luc Godard décédé mardi 13 septembre, France 5 bouleverse ses programmes et diffuse ce soir « A bout de Souffle », film phare de « Nouvelle Vague », qui lança la carrière du réalisateur. NOTRE AVIS (****) : un film avant-gardiste au style aussi moderne qu’indémodable qui changea le visage du cinéma et fera dire à François Truffaut : « Il y a le cinéma d’avant Godard et le cinéma après Godard ». A voir vendredi 16 septembre sur France 5 -21:00.


« A bout de souffle » de Jean-Luc Godard : la mort et rien d’autre


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« A bout de souffle  » de Jean-luc Godard : un film aussi moderne qu’indémodable Godard -DR

L’HISTOIRE 

Un jeune truand, Michel Poiccard (Jean-Paul Belmondo) vole une voiture à Marseille pour aller à Paris. En dépassant un camion sur la RN 7, il franchit la ligne centrale et un gendarme à moto le pourchasse pour le verbaliser. Michel le tue. A Paris, il retrouve Patricia (Jean Seberg) étudiante américaine à la Sorbonne, qui vend sur les Champs-Elysées le « New-York Herald Tribune ». Il voudrait renouer avec elle. Elle hésite car elle sent qu’il ne l’aime pas. La police l’ayant identifié comme étant l’assassin du gendarme, fait publier sa photographie dans les journaux. Patricia, amoureuse de lui, nie le connaître  lors de son interrogatoire. Michel doit pourtant se cacher, attendant de l’argent que des truands lui doivent. Il se réfugie chez l’amie d’un copain. Mais la veille de son départ pour l’Italie, Patricia le dénonce à la police, espérant qu’il partira seul. Sortant de sa cache, refusant de se livrer, il se fait tirer dessus.

NOTRE AVIS (****)

Avec « A bout de souffle », Jean-Luc Godard a pensé faire un « thriller » à l’américaine. Mais à la première vision, il dira « que c’était plus ou moins Alice au Pays des merveilles… »

Dans ce film, il improvisa presque tout. Il tournait dans les rues de Paris, écrivait sur des tables dans un bistrot et soufflait par moment le texte aux acteurs pendant les prises de vue. Jean Seberg, déjà très connue aux Etats-Unis depuis « Sainte Jeanne » d’Otto Preminger (1956), dira plus tard « C’était tellement contraire aux règles de Hollywood, presque sans maquillage, sans les spots, avec  le bruit de la rue ou du café, que j’en étais naturelle… »



« A bout de souffle » a séduit la jeunesse dès sa sortie en 1960 par son style vif, l’air de fanfaron de Jean-Paul Belmondo qui ne le quitte pas, déjà hors des normes. Il le restera dans tous les rôles « sérieux » qu’il interprètera plus tard. Il était à l’avant-garde de « Bullitt » (1968) où Steve McQueen reprend ce j’m’en foutisme des règles imposées mais que toutes les productions, américaines, anglaises (voir « James Bond ») et françaises reprendront et qu’on appellera « le cool ».

Godard a su ainsi briser l’illusion de la réalité. En bon cinéphile, il se réfère au cinéma américain mais y ajoute une touche existentielle. Il fut le précurseur d’un style aussi moderne qu’indémodable en donnant les clés d’une autre façon de filmer qu’on appelé « la Nouvelle vague ». Il est notre Tarantino à nous depuis longtemps déjà et nous l’avions oublié, ce qui fit dire à François Truffaut : « Il y a le cinéma d’avant Godard et le cinéma après Godard. « A bout de souffle est le chef d’œuvre qui a lancé sa carrière et qui a changé le visage du cinéma».

Jane Hoffmann

  • A voir : « A Bout de souffle » (1960) de Jean-Luc Godard sur une idée de François Truffaut, avec Jean-Paul Belmondo, Jean Seberg, photographie Raoul Coutard, musique Martial Solal, sur France 5 vendredi 16 septembre -21:00

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