les traducteurs film regis roinsard
Lambert Wilson, éditeur, et ses traducteurs © Trésor Cinéma/Mars Films

Télé. « Les Traducteurs » de Régis Roinsard est un thriller psychologique au scénario brillant. Une fiction réaliste où évoluent les traducteurs d’un best-seller mondial, qui montre ce que peut devenir une maison d’édition ayant d’énormes rentrées financières dirigée par un patron mégalo. A voir dimanche 7 août sur France 2 -21:05.


« Les Traducteurs » entre dangers et dérives du monde de l’édition


Dans son dernier film « Les Traducteurs », Régis Roinsard, réalisateur de « Populaire » avec Romain Duris (2012),  nous plonge dans un huis-clos hyper réaliste. Neuf personnages, traductrices et traducteurs internationaux, sont enfermés dans un hôtel-bunker doté du plus grand confort, pour traduire chacun dans leur langue le 3ème tome d’un best-seller planétaire « Dedalus ».


« Les traducteurs », un sujet de film ambitieux et rare dans le cinéma français. Le long métrage au scénario brillant, s’inspire d’une histoire bien réelle: la traduction d’« Inferno » de Dan Brown (Da Vinci code) pour une maison d’édition italienne où 12 traducteurs furent enfermés pour empêcher le piratage du livre.


Dans leur prison 5 étoiles d’où ils ne peuvent communiquer avec l’extérieur (téléphone portable confisqué, Internet interdit…) ils sont assis devant un ordinateur avec 10 feuillets par jour à traduire, remis par l’éditeur Eric Angstrom (Lambert Wilson). Une équipe de traducteurs bien rémunérés ayant signé un contrat de confidentialité, qui après avoir passé quelques soirées agréables va vivre un véritable cauchemar. Il faut dire que les dix premières pages traduites de « Dedalus » paraissent sur le Net pendant qu’un pirate réclame une rançon…

Dès cet instant, le film change de genre et bascule dans un thriller psychologique. Les gardes qui les surveillaient sont armés et l’éditeur, de patron bienveillant vire à gangster cupide et menaçant. Qui peut avoir trahi le contrat ? Chacun s’observe et tous sont des coupables présumés. La fin est imprévisible jusqu’à la dernière minute.



Un sujet de film ambitieux et rare dans le cinéma français : « Les producteurs sont frileux, les acteurs ont peu de choix… » explique Régis Roinsard (*). « On a le cinéma qu’on mérite… Mais les choses changent. Si ce film plaît, ça peut en entraîner d’autres. Je pense que ça va venir… Comme le disait Hitchcock, il faut faire plaisir au spectateur. »

Le long métrage au scénario brillant, s’inspire d’une histoire bien réelle: la traduction d’« Inferno » de Dan Brown (Da Vinci code) pour une maison d’édition italienne où 12 traducteurs furent enfermés pour empêcher le piratage du livre.

On découvre ainsi un monde de l’édition guidé par le profit, l’anonymat qu’exigent certains écrivains ou le rapport fait d’envie et de fascination qu’ont les traducteurs avec ces derniers. « L’époque est hyper narcissique et pourtant le mystère qui entoure certains grands écrivains perdure. » souligne le cinéaste.

lambert wilson les traducteurs
Lambert Wilson

Lambert Wilson est impressionnant en patron de maison d’édition, mégalo, brutal et manipulateur : « J’envie tellement les acteurs anglo-saxons qui acceptent des grands films historiques ou des Heroic fantasy… On va m’opposer la question de l’argent mais ce n’est pas simplement ça. Dans les séries anglo-saxonnes il y a une originalité d’écriture qui n’implique pas nécessairement une folie financière… Quelle débauche d’imagination et de propositions pour les acteurs… »(*).

Les comédiens sont formidables, Lambert Wilson et le jeune acteur britanniqueAlex Lawther (Alex Goodman, le traducteur anglais) en tête. Sans compter le plaisir de revoir enfin dans un rôle important Patrick Bauchau (l’écrivain anonyme de « Dedalus »).

On ne peut les citer tous, ils sont parfaits. Le film qui s’ouvre sur une librairie en train de brûler, donne envie de lire, de relire par exemple « A la recherche du temps perdu », le spectateur comprendra pourquoi. On n’en dira pas davantage pour ne pas briser le suspense.

Jane Hoffmann

  • A voir : « Les traducteurs » de Régis Roinsard – 1 h 45 min. Dimanche 7 août sur France 2 -21:05.
  • (*) Dans Linternaute.com

 

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

Laissez un commentaires
Merci d'entrer votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.