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"Indian Jones et le cadran de la destinée" : C'est la cinquième et dernière fois qu'Harrison Ford incarne le légendaire Indiana Jones à l'écran (©LucasFilm/The Walt Disney Company).

Sortie cinéma. C’est la fin d’une belle histoire, une série d’aventures palpitantes, une saga qui marquera l’histoire du cinéma. À 80 ans, Harrison Ford fait ses adieux à son personnage emblématique dans « INDIANA JONES ET LE CADRAN DE LA DESTINÉE » (ce mercredi 28 juin sur les écrans), cinquième et ultime épisode, inventif et survitaminé, des tribulations de l’archéologue baroudeur.


« Indiana Jones et le cadran de la destinée » : le dernier Festival de Cannes a rendu hommage à Harrison Ford en lui décernant une Palme d’or d’honneur, à l’occasion de la présentation du film hors-compétition


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« Indiana Jones et le cadran de la destinée » : Harrison Ford – (©LucasFilm/The Walt Disney Company).

On est en août 1969, le Pr Jones prend officiellement sa retraite au Hunter College de New York où il enseignait l’archéologie depuis une dizaine d’années. Il vit seul dans son modeste appartement (il a perdu son fils, sa femme l’a quitté), a 70 ans, et assiste un peu désabusé à la parade dans les rues de Manhattan en l’honneur des astronautes de la mission Apollo 11 sur la lune.

Cadran d’Archimède

Mais un événement l’empêche d’entamer une retraite paisible: la visite surprise de sa filleule Helena Shaw (Phoebe Waller-Bridge), à la recherche d’un artefact rare que son père a confié à Indy des années auparavant: le fameux cadran d’Archimède, un appareil qui aurait le pouvoir de localiser les fissures temporelles et de remonter le temps.

Arnaqueuse accomplie qui ne s’intéresse qu’à l’argent, Helena vole l’objet et quitte précipitamment le pays, direction le Maroc, afin de le vendre au plus offrant. Indy n’a d’autre choix que de se lancer à sa poursuite. Mais une autre personne convoite aussi l’objet: l’ancien nazi Jürgen Voller (Mads Mikkelsen), un vieil ennemi d’Indiana Jones qui travaille maintenant comme physicien dans le programme spatial américain…

James Mangold, spécialiste des films d’action

Après avoir réalisé les quatre premiers (1981, 1984, 1989, 2008), Steven Spielberg a songé à la suite depuis 2015 et a laissé les manettes de ce cinquième volet des aventures d’Indiana Jones au réalisateur James Mangold, habile spécialiste des films d’action comme COPLAND (1997) ou plus récemment WOLVERINE, LE COMBAT DE L’IMMORTEL (2013), LOGAN (2017) et LE MANS 66 (2019).

Le film pourrait s’intituler « INDIANA JONES À LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU », car non seulement il y est question de ce cadran d’Archimède censé déceler les failles spatio-temporelles, mais le personnage d’Indiana Jones –et son interprète Harrison Ford, donc– a vieilli et ne se sent plus en phase avec son époque.



Prologue de 25 minutes

« Je voulais que le personnage d’Harrison s’éloigne le plus possible d’Indy pour que le public ressente l’exaltation quand les circonstances l’obligent à coiffer à nouveau son chapeau », explique le réalisateur. « La fin des années 60 correspond à une époque où plus personne ne croit à des héros comme Indiana Jones. À bien des égards, l’aventure que nous avons concoctée est un règlement de comptes entre un héros de la vieille école et un monde moderne ambivalent de plus en plus cynique ».

C’est pourquoi le lancement de l’histoire en 1969 est précédé d’un prologue de 25 minutes situé en 1944, dans lequel Indiana Jones s’oppose aux nazis (et au sinistre Jürgen Voller). Pour cette longue séquence, on retrouve un Harrison Ford au visage rajeuni d’un quart de siècle grâce aux trucages numériques.

Harrison Ford jeune

« En la circonstance, réaliser une séquence complexe avec Indiana à son apogée combattant les nazis relevait du miracle », ajoute James Mangold. « Mais en même temps, cela permettait au public de se souvenir de quelque chose qu’il n’a pas vu depuis longtemps. Je voulais avoir la chance de faire un film avec un Harrison jeune. L’ambitieux qui sommeille en moi voulait tenter sa chance. Alors nous avons écrit cette séquence d’aventure très élaborée en ouverture du film ».

Cela n’empêche pas les scénaristes et le réalisateur, ensuite, de lancer Indiana Jones/70 ans (Harrison Ford/80 ans) dans des aventures rythmées et très physiques: une poursuite à cheval à travers une parade de rue qui se prolonge dans le métro de New York; une autre poursuite frénétique en touk-touk dans les rues de Tanger; une plongée sous-marine en Grèce au milieu de murènes (avec Antonio Banderas); une virée en Fiat-500 en Sicile avant l’escalade d’une paroi rocheuse et l’exploration d’une cave remplie de cloportes; et un spectaculaire voyage en avion vers la fin du film.

Personnage féminin

Dans ces poursuites, cascades, bagarres et rebondissements divers et (un peu trop) nombreux, Indy est accompagné de sa filleule Helena, aventurière sans foi ni loi qui n’a pas froid aux yeux, au caractère presque aussi bien trempé que le meilleur personnage féminin de la saga, Marion (Karen Allen), premier amour d’Indy dans le premier film « LES AVENTURIERS DE L’ARCHE PERDUE » (le meilleur) et devenue sa femme à la fin du quatrième « LE ROYAUME DU CRÂNE DE CRISTAL » (le moins bon).

Pour ce rôle d’Helena, c’est l’actrice, réalisatrice et scénariste anglaise Phoebe Waller-Bridge, 37 ans, qui a été choisie. Elle est connue surtout pour avoir créé et écrit la série FLEABAG de 2016 à 2019, dans laquelle elle interprète également le personnage principal.

Palme d’or d’honneur

Elle déborde de dynamisme et apporte sa part aux moments d’humour du film mais on n’a d’yeux bien sûr que pour Harrison Ford, que l’on retrouve une dernière fois en Indiana Jones avec son feutre, son fouet, ses yeux clairs, sa cicatrice sur le menton, son petit sourire en coin. Le dernier Festival de Cannes lui a rendu hommage en lui décernant une Palme d’or d’honneur, à l’occasion de la présentation du film hors-compétition.

Lui-même ne quitte pas sans émotion ce personnage légendaire« Les gens avec qui j’ai travaillé sur le film vont me manquer –tout le monde chez Lucasfilm, chez Disney, Jim Mangold et les acteurs », dit-il. « Mais Indy ne va pas me manquer parce qu’il a rempli sa mission et je suis vraiment heureux d’avoir vu l’aventure arriver à son terme. Je me suis senti bien. Nous avions fait le film que le public méritait. Pour ceux qui ont été fans des premiers films, qui ont aimé les voir, qui les ont partagés avec leur famille, je suis sûr que nous allons leur en mettre plein la vue avec celui-ci ».

Jean-Michel Comte

LA PHRASE : « Je prends ma retraite » (Harrison Ford à Phoebe Waller-Bridge, au début du film).


  • A voir : « INDIANA JONES ET LE CADRAN DE LA DESTINÉE » (« Indiana Jones and the Dial of Destiny ») (États-Unis, 2h34). Réalisation: James Mangold. Avec Harrison Ford, Phoebe Waller-Bridge, Mads Mikkelsen (Sortie 28 juin 2023)
  • Retrouvez cette chronique ainsi que l’ensemble des sorties cinéma de Jean-Michel Comte sur le site Cinégong

 

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