Télé. Le Paradis peut attendre pour un riche Américain (Don Ameche) qui meurt et va au Purgatoire. Sa vie ayant été très turbulente, il doit d’abord se justifier auprès du gardien de l’Enfer. Il a été marié mais a trompé son épouse à maintes reprises, pourtant belle et charmante (la magnifique Gene Tierney). Pourquoi a-t-il eu ce besoin presque constant de séduire autant de femmes ? NOTRE AVIS (****) : Tourné en Technicolor, « Le ciel peut attendre » (1943) est un très grand Ernst Lubitsch, une merveille d’émotion, de romantisme et d’humour. A voir, lundi 28 novembre 2022 sur Arte -20:50.
« Le Ciel peut attendre » : l’avant-dernière réalisation en Technicolor d’Ernst Lubitsch, une merveille d’émotion, de romantisme et d’humour
L’HISTOIRE
Ayant atteint le Purgatoire après sa mort, un Américain richissime, Henry Van Cleve, s’explique sur les nombreuses tentations auxquelles il a succombé. Il aimait les femmes autant qu’il adorait Martha, la sienne. Il voulait transgresser ce qui n’était pas autorisé, bien vivre, manger, aimer… Une fois sa fin venue, peut-il avoir droit au Paradis ? Seul, le gardien de l’Enfer, sorte de Commandeur, va en décider.
NOTRE AVIS (****)
Pour son avant-dernière réalisation, Ernst Lubitsch, aidé du Technicolor, offre une merveille d’émotion, de romantisme et d’humour. L’acteur Don Ameche, séduisant mais réaliste donne à ce Don Juan américain une interprétation nuancée et très touchante. L’inoubliable Gene Tierney, tellement belle, nous oblige à cette question : pourquoi la trompe-t-il avec des femmes qui ne lui arrivent pas à la cheville ?
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« Le Ciel peut attendre » a un côté ancien et moderne à la fois, comme au théâtre, en plus somptueux. Sans donner de leçon de morale, loin de sentiments guimauve, ce film très subtile, est une des meilleures comédies romantiques du cinéma.
A la question de Satan, sorte de Commandeur, « Comment êtes-vous mort ? », notre Don Juan répond « Satisfait, car j’avais mangé tout ce qui m’était interdit, j’en ai eu de la fièvre et je me suis réveillé. Tout autour de moi on parlait en chuchotant, disant du bien de ma personne. J’ai compris que j’étais mort ». A la fin, le gardien de l’Enfer donne sa sentence « Vous avez trahi, menti, fait souffrir… mais vous avez aimé… Allez, au Purgatoire ! ». Le Paradis peut attendre.
Jane Hoffmann
- A voir : « Le Ciel peut attendre » (1943) d’Ernst Lubitsch avec Don Ameche, Gene Tierney, Charles Coburn, musique d’Alfred Newman. Lundi 28 novembre 2022 sur Arte -20:50