« Le Colibri » : une belle histoire d’amour platonique à l’italienne

Sortie cinéma. C’est un tout petit oiseau qui dépense toute son énergie à rester immobile, en équilibre. « LE COLIBRI », film italien sur les écrans français ce mercredi 2 août, raconte le destin d’un homme à qui l’on a donné ce surnom car il résiste aux épreuves de la vie et, sans en avoir l’air, avance petit à petit malgré l’adversité.

« Le Colibri » : le film est l’adaptation d’un best-seller de l’écrivain italien Sandro Veronesi, paru en 2020

C’est au bord de la mer, où leurs familles sont voisines, que Marco rencontre pour la première fois Luisa, une belle fille un peu particulière. Tous deux sont au sortir de l’adolescence, l’amour montre le bout de son nez.

Mais le jour où ils se donnent rendez-vous pour aller plus loin que la simple amitié, la sœur aînée de Marco, Irène, 24 ans, se suicide en se noyant après avoir avalé des barbituriques. Marco en gardera un sentiment de culpabilité toute sa vie.

Amour platonique

Plus tard il deviendra ophtamologue, rencontrera et épousera une hôtesse de l’air, Marina (Kasia Smutniak), ils auront une fille. Mais Marco (Pierfrancesco Favino) restera toute sa vie amoureux de Luisa (Bérénice Bejo), tous deux s’écriront et se reverront, mais ne seront jamais amants.

Prêt à le protéger des pires coups du destin, le psychanalyste de Marina, Daniele Carradori (Nanni Moretti), va apprendre à Marco à faire face aux changements les plus inattendus de la vie et à traverser les épreuves. « Ne pensez pas à l’envie de vivre. L’important c’est de vivre », lui dit-il…

Adaptation d’un best-seller

Des morts, des suicides, des maladies, des naissances, des amours, des tromperies, des séparations, des secrets, des événements imprévus, des années qui passent, des destins perturbés: le film est l’adaptation d’un best-seller de l’écrivain italien Sandro Veronesi, paru en 2020. C’est une histoire riche en relations humaines et en liens familiaux, une saga qui donne naissance, dans le film, à de nombreux personnages, souvent sympathiques.

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Nanni Moretti (dont le dernier film comme réalisateur, « VERS UN AVENIR RADIEUX », vient de sortir), est ici le fil conducteur (voir la bande-annonce) d’une longue histoire qui dresse le portrait d’un homme qui ne prend pas toujours les bonnes décisions mais résiste à tout. « Il crée le désastre en voulant le bien », explique la réalisatrice, Francesca Archibugi.

Formidable Pierfrancesco Favino

Dans ce rôle principal, le formidable Pierfrancesco Favino (vu récemment dans « DERNIÈRE NUIT À MILAN ») porte sur ses épaules un film un peu trop riche en rebondissements, en événements dramatiques et en personnages mal dans leur peau. Mais riche aussi d’une belle histoire d’amour, longue mais platonique, à laquelle Bérénice Bejo apporte force et douceur.

Francesca Archibugi, 63 ans, s’était révélée au grand public avec ses deux premiers films, intimistes, « MIGNON EST PARTIE » (1988, avec Stefania Sandrelli) et « DANS LA SOIRÉE » (1990, avec Marcello Mastroianni et Sandrine Bonnaire), mais n’a pas réalisé de film important depuis. Pour « LE COLIBRI », elle a choisi une construction anti-chronologique du film, avec des retours en arrière et des personnages dont les histoires s’entrecroisent.

Cela ajoute à l’impression de densité de l’histoire (difficile d’adapter un roman de près de 400 pages) et de complexité du personnage principal. « La fragmentation du récit permet aussi de montrer les différentes facettes du personnage. Il n’est pas univoque. J’aime les films qui n’expliquent pas tout, qui laissent traîner des fils –et c’est au spectateur lui-même de faire les nœuds », explique la réalisatrice.

Jean-Michel Comte

LA PHRASE : « Oui, je t’ai menti, mais toi tu as fait pire: tu m’as crue » (Marina à Marco).

• A voir : LE COLIBRI (« Il Colibri ») (Italie, 2h06). Réalisation: Francesca Archibugi. Avec Pierfrancesco Favino, Bérénice Bejo, Kasia Smutniak (Sortie 2 août 2023)

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