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"Marcel !" : la petite fille (Maayane Conti) et sa mère (Alba Rohrwacher) sont très proches l'une de l'autre et mènent une vie de bohème (©Fabio Zayed/Rezo Films).

Sortie cinéma. Ce n’est pas entièrement autobiographique mais l’actrice italienne Jasmine Trinca a puisé dans ses souvenirs d’enfance et dans sa relation passionnelle et conflictuelle avec sa mère pour son premier long-métrage en tant que réalisatrice, « Marcel! », qui sort sur les écrans ce mercredi 27 juillet.


« Marcel ! » : l’actrice Jasmine Trinca signe un premier film sur son enfance


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« Marcel ! « : premier film ent tant que réalisatrice de l’actrice italienne Jasmine Trinca, sur son enfance ©Fabio Zayed/Rezo Films

Le film a été présenté hors-compétition au Festival de Cannes, dont Jasmine Trinca, 41 ans, faisait partie du jury. L’actrice et néo-réalisatrice a débuté au cinéma dans LA CHAMBRE DU FILS de Nanni Moretti, Palme d’or à Cannes 2001, puis a alterné films italiens et quelques films français (dont « SAINT LAURENT » de Bertrand Bonello en 2014).

Artiste de rue

Dans « MARCEL! », elle évoque ses relations parfois tumultueuses avec sa mère, qui l’a élevée dans la pauvreté après la mort de son père, décédé quand elle était jeune. Mais ce n’est pas un portrait fidèle, précise-t-elle: avec sa co-scénariste, « nous avons créé ce personnage à partir de ma mère tout en restant loin de celle qu’elle était vraiment, mais nous avons conservé ce sens de la distraction et cet absolutisme qui faisait que peu d’élus étaient admis dans son monde miteux ».

Dans le film, la mère (Alba Rohrwacher, qui elle aussi a fait ses débuts au cinéma dans « LA CHAMBRE DU FILS ») est une artiste de rue. Déguisée en aviatrice, elle fait le mime dans son spectacle qui s’appelle Pour toujours Marcel! (en français). Sa fille de 10 ans joue du saxo. Et le chien, Marcel, participe au spectacle.

Petite fille insomniaque

La petite fille (Maayane Conti) est insomniaque, peu bavarde, et aime passionnément sa mère, mais a l’impression que celle-ci lui préfère Marcel. Le chien mange des carottes, à table avec elles, assis sur une chaise. La mère lui brosse les dents. Il est l’objet de toutes ses attentions.

La vie quotidienne n’est pas facile. Le frigo est toujours vide. Mère, fille (et chien) survivent grâce au spectacle de rue et à la générosité des passants. Mais, un matin, Marcel suit un autre chien (ou une chienne?) et disparaît. La mère est bouleversée…



Relation mère-fille

« MARCEL! a une part autobiographique que j’ai choisi de réécrire afin de la transformer: elle est le résultat de notre mémoire –nous transformons la réalité et la faisons nôtre », explique la réalisatrice. « L’histoire est celle d’une petite fille qui grandit mais aussi d’une femme qui choisit un parcours thérapeutique analytique. (…) C’est une tentative de réécriture d’une relation mère-fille où la cruauté et la bienfaisance coexistent et qui est partagée par deux femmes en train de grandir ».

Première moitié agréable

La première moitié (jusqu’à la disparition de Marcel) est agréable, l’atmosphère est déconcertante et calme, originale. Nuits d’été italiennes et journées ensoleillées avec le bruit des cigales: le film a une jolie photographie, avec des tons orangés et bruns, de nombreuses scènes de nuit et majoritairement à l’extérieur.

Puis, à la mi-film, cela commence à traîner en longueur (malgré la brièveté du film, une heure et demie): un spectacle d’avant-garde rébarbatif, une fête foraine où mère et fille dansent sur Enola Gay, ou un interminable séjour dans l’hôtel d’une cousine avec chasseurs et sangliers, évocation de l’outre-tombe, musique japonaise et séance de spiritisme avec pendule.

Le chien, projection du masculin

Et Marcel, dans tout cela? « Pour moi, le chien est une projection du masculin. Le titre du film est un prénom masculin, alors que l’histoire ne parle que des femmes. L’absence du père est remplacée par ce chien », expliquait Jasmine Trinca dans une interview au mensuel Vanity Fair.



Malgré ses défauts, son premier film comme réalisatrice (version longue de son court-métrage « BEING MY MOM » en 2020, avec les deux mêmes actrices), esthétique et naïf, parfois maladroit parfois poétique, intello mais sympa, à moitié réussi, se laisse voir sans déplaisir.

Jean-Michel Comte

LA PHRASE : « Rappelle-toi que c’est à l’art que tu dois la vie » (la mère à sa fille).


  • A voir : « Marcel ! » (Italie, 1h33) Réalisation: Jasmine Trinca. Avec Alba Rohrwacher, Maayane Conti, Giovanna Ralli (Sortie 27 juillet 2022)

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