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"La Bonne Année" : Lino Ventura et Françoise Fabian

Télé. « La Bonne Année ». Deux gangsters préparent un casse à Cannes. Ils font la connaissance d’une antiquaire qui tient la boutique jouxtant la joaillerie qu’ils veulent dévaliser. L’un d’eux tombe amoureux. Cet amour naissant va bouleverser leur esprit et leur cœur. Notre avis (***) : Un film signé Claude Lelouch aux dialogues jubilatoires dits par des acteurs brillants, dont l’inoubliable Lino Ventura. A voir mercredi 31 janvier sur Arte – 20:55.  


«La Bonne année» : Un Homme et une femme 7 ans après et des dialogues savoureux


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« La Bonne Année »: un film de Claude Lelouch aux dialogues jubilatoires

L’HISTOIRE

Libéré grâce à une amnistie de fin d’année, un gangster (Lino Ventura) prépare son prochain coup avec son complice de toujours (Charles Gérard) : voler un joaillier de luxe sur la Croisette à Cannes. Cette boutique est mitoyenne d’un magasin d’antiquités tenu par une belle jeune femme (Françoise Fabian).

Ils tombent amoureux l’un de l’autre malgré leur différences : elle est raffinée, indépendante, il est séduisant, taciturne. Les amitiés qu’il a trouvées dans son milieu lui pèsent, elle a beaucoup de cicatrices et désire une relation simple et vivre une histoire d’amour. Son plan de braquage est long, minutieux, il a l’esprit ailleurs.

Sortie en 1973, « La Bonne année » offre un rôle particulièrement inattendu à Lino Ventura, qui sait être amoureux et tendre. Comme toujours chez Claude Lelouch, sa caméra est légère et c’est le réalisateur de la Nouvelle Vague qui a su le mieux montrer les sentiments amoureux entre un homme et une femme. Les dialogues sont brillants, dits par des acteurs-stars du cinéma français (que Françoise Fabian est belle !).

Ce film est le passage de témoin entre deux époques car l’après 1968 est là: l’abandon des liens familiaux, l’individualisme arrivant et la société qui va basculer. L’année 1973 marque le début de la fin d’une certaine insouciance.



DES DIALOGUES SAVOUREUX 

Certains dialogues du repas de réveillon (un dîner mémorable) sont repris de «Un Homme et une femme» (1966) du même Lelouch, tels ceux d’après la messe de minuit où un des invités assène «Trouve-moi quelque chose de plus réactionnaire que les Dix Commandements». Réponse : «La Constitution de 1789», ou encore «Vous lisez les critiques de films ?» demande un des convives à Lino Ventura qui répond «Non» – «Mais comment choisissez-vous vos films ?» – «Comme je choisis une femme, en prenant des risques».

L’évidence n’est jamais loin, comme le dit encore Lino Ventura : «A un moment on a peur de se retrouver seul devant deux œufs au plat… ». Tout Lelouch est dans ces dialogues peaufinés, qu’on ne sait plus manier aujourd’hui.

A propos de son film, le réalisateur a dit qu’il est la synthèse entre «Un Homme et une femme» et «Le Voyou» ou « Il y a deux choses en lesquelles je crois, l’amour et l’action».

A retenir, un plan extraordinaire de plusieurs minutes, filmé par lui depuis un hélicoptère, qui suit une voiture sur un boulevard jusqu’à un bateau amarré. Même Stanley Kubrick était fan de «La Bonne année» et diffusait parfois le film pour ses acteurs avant de tourner, dont Tom Cruise pour «Eyes wide shut».

Vous avez dit nostalgie ?  Mais que c’est bon !

Jane Hoffmann

  • A voir : «La Bonne année» (1973) de Claude Lelouch avec Lino Ventura, Françoise Fabian, Charles Gérard, dialogues de Pierre Uytterhoeven, musique de Francis Lai. Mercredi 31 janvier sur Arte – 20:55

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