L'Homme qui tua Liberty Valance
"L'homme qui tua Liberty Valance" : John Wayne, James Stewart et Woody Strode sur le tournage du film de John Ford en1962 © Getty / Michael Ochs / Archives

Télé/Cinéma. Avec « L’Homme qui tua Liberty Valance », John Ford revisite le western et témoigne de la fin d’une époque, où le mythe de l’Ouest américain disparaît peu à peu. Nous sommes en 1910, un train amène un sénateur et son épouse dans une bourgade qu’ils ont connue lorsqu’ils étaient très jeunes. Ils se rendent aux obsèques d’un ami de jadis et il fait à sa femme des confidences sur ces années-là. La région était infestée par une bande menée par Liberty Valance qui semait la terreur. Deux hommes se sont opposés à Liberty : l’avocat qu’il était alors et cet ami, décédé… Un film rare sur les écrans, porté par James Stewart, John Wayne et Lee Marvin, à voir sur C8 mardi 19 octobre- 21:20 


Télé. « L’Homme qui tua Liberty Valance » : quand l’Ouest écrit ses lois


L'Homme qui tua liberty Valance
« L’Homme qui tua Liberty Valance » de John Ford

« L’Homme qui tua Liberty Valance » avec James Stewart, John Wayne et Lee Marvin, est le mythe du western revisité par John Ford qui réécrit, en 1962, la fin de l’Ouest légendaire. L’amertume du cinéaste, la nostalgie, sont palpables, ses héros sont fatigués et consentent à des pactes inimaginables quelques années plus tôt.

Avec « Les Cheyennes », ce film est l’autre chef-d’œuvre de John Ford. Tourné en noir et blanc, il conte la triste fin d’une époque et prouve qu’il est le maître absolu du western avec Howard Hawks, moins social et plus joyeux. On assiste ici à la première partie du testament cinématographique de Ford, la seconde étant «Les Cheyennes».

L’Ouest américain disparaît peu à peu, ses valeurs primitives, ses pionniers courageux et ses bandits sauvages et déterminés aussi. Ils sont remplacés, trop vite, par les journalistes, les hommes de loi qui deviendront des politiciens. Mais ceux-ci apporteront également la démocratie avec un code différent. On ne règle plus ses comptes à coups de poings ou de revolvers, mais avec des lois.

En 1961, Ford a tenu tête à ses producteurs qui voulaient de la couleur et de grands espaces. Son film a été réalisé en noir et blanc, entièrement en studios (sauf une des premières scènes), dans des décors dépouillés comme le restaurant si emblématique de l’histoire. A noter, l’absence de fusillades, mis à part au commencement l’attaque de la diligence et le duel qui deviendra célèbre.



l'homme qui tua liberty valance

Et la magie fordienne opère. Le passage à la modernité, le train qui remplace les chevaux, la mort dans le noir du gangster Liberty Valence (Lee Marvin) qui symbolise le triomphe de l’homme de loi sur le courage et la façon expéditive de Tom Doniphon (John Wayne) …

L’avocat (James Steward) a gagné en débarrassant la ville de Liberty Valence. Devenu sénateur, il a permis que le désordre soit contenu à défaut d’avoir totalement disparu. L’industrialisation suivra inexorablement. La force du film vient des questions que se posent les spectateurs : « lequel a eu raison ? », « L’avocat ou le cow-boy-aventurier (John Wayne) ? » Aujourd’hui, notre époque pleine de lois cherche toujours la réponse…

Jane Hoffmann

  • A voir : « L’Homme qui tua Liberty Valance » (1961) de John Ford avec James Stewart, John Wayne, Lee Marvin, Vera Miles sur C8 mardi 19 octobre à 21 :20

  

LAISSER UN COMMENTAIRE

Laissez un commentaires
Merci d'entrer votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.