Télé. Arte diffuse cet après-midi, « L’aigle des Mers », un film d’aventure réalisé fin 1939 par Michael Curtiz, avec le séducteur et bondissant Errol Flynn. L’action se passe en 1585, sous le règne d’Elisabeth 1ère, reine d’Angleterre lors de la guerre entre son pays et l’Espagne. Dans ce long métrage en noir et blanc, nous assisterons à une superbe bataille navale, à un duel époustouflant, à du vrai cinéma épique. A voir mardi 26 janvier sur ARTE – 13 :35
Errol Flynn, séducteur et bondissant, se surpasse ici, c’est l’un de ses meilleurs rôles et l’un de ses plus grands films d’aventure, tout aussi excellent dans la romance, que dans la bravoure et dans l’humour. Il est la meilleure raison de voir ou de revoir « L’aigle des Mers »
Dans « L’Aigle des Mers » Geoffrey Thorpe (Errol Flynn) est un corsaire. La reine Elisabeth 1ère (Flora Robson) le charge d’attaquer les navires espagnols à la tête de son navire « l’Aigle des Mers ». Capturé pendant sa mission, il découvre que le roi d’Espagne Philippe II et l’ambassadeur Lord Wolfingham (Henry Daniell), complotent et décident d’armer quantités de navires contre l’Angleterre. Ce sera « L’Invincible Armada ».
Le scénario pourrait ressembler à celui du « Capitaine Blood » mais Michael Curtiz est un cinéaste perfectionniste et Errol Flynn un acteur consacré et adulé. Outre « Capitaine Blood » (1935) il a tourné « Les Aventures de Robin des Bois » (1938), soit au total onze films sous la direction de Michael Curtiz dont « Gentleman Jim » (1942) où il est un boxeur fantastique.
« L’Aigle des Mers » est fabriqué pour plaire au public et Curtiz s’est inspiré de la Seconde Guerre mondiale où Winston Churchill était chargé de galvaniser les troupes anglaises pour lutter contre les Allemands. La réalisation est soignée, les scènes époustouflantes telles la bataille navale en ouverture, entièrement tournée dans un gigantesque studio. Quant à l’évasion de Geoffrey Thorpe des galères, William Wyler s’en inspirera pour « Ben-Hur », le duel final le plus beau de l’histoire des combats au sabre, avec une chorégraphie virtuose où l’ombre des protagonistes double les acteurs, scène parmi les plus réussies du cinéma.
Errol Flynn, séducteur et bondissant, se surpasse ici, c’est l’un de ses meilleurs rôles et l’un de ses plus grands films d’aventure, tout aussi excellent dans la romance, que dans la bravoure et dans l’humour. Il est la meilleure raison de voir ou de revoir ce film. Pourtant, lui se sentait souvent médiocre acteur et pour améliorer son jeu, recherchait à chaque fois à être encore mieux. Il n’aura de cesse de changer de genre, aventurier toujours mais de toutes les époques. De plus, son sourire « canaille » le faisait adorer du public. Il aurait été un séduisant et athlétique James Bond. « L’Aigle des Mers » est une brillante démonstration du cinéma de Hollywood des années 1940-1950, et il est intemporel.
Jane Hoffmann
- Voir: « L’Aigle des Mers » de Michael Curtiz avec Errol Flynn, Flora Robson, Brenda Marshall, Henry Daniell, musique de Wolfgang Korngold, certainement sa meilleure B.O. – mardi 26 janvier sur ARTE – 13 :35