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"Zaï Zaï Zaï Zaï" Fabrice (Jean-Paul Rouve) est pris à partie par un vigile à la caisse de son supermarché car il a oublié sa carte de fidélité (©Cécile Mella/Apollo Films).

Sortie cinéma. Pour avoir oublié sa carte de fidélité au moment de passer à la caisse d’un supermarché, un homme est obligé de s’enfuir et devient l’ennemi public numéro-1. C’est le point de départ absurde d’un film burlesque et décapant, « Zaï Zaï Zaï Zaï », tiré d’une BD à succès et qui sort ce mercredi 23 février sur les écrans.


« Zaï Zaï Zaï Zaï » : un film absurde, burlesque et décapant


zaï zaï zaï zaïL’acteur principal (et omniprésent) de « Zaï Zaï Zaï Zaï » en est Jean-Paul Rouve, qui interprète le rôle de Fabrice, un acteur de films humoristiques et de comédies. Marié et père d’un garçon de 8 ans, il va faire des courses au supermarché mais, ayant changé de pantalon, oublie sa carte de fidélité.

Armé d’un poireau

Celle-ci lui est réclamée au moment de son passage en caisse et là, c’est le drame. La caissière, interloquée, appelle le vigile du magasin, qui n’accepte pas les explications de Fabrice et se montre menaçant. Fabrice n’a pas d’autre choix que de le menacer avec un poireau et de s’enfuir en voiture.

L’alerte est donnée, la police se lance à sa poursuite, la presse est prévenue. Fabrice n’a que le temps de passer chez lui en vitesse, d’embrasser sa femme et d’abandonner son poireau, avant de s’enfuir à nouveau. Il devient vite l’ennemi public numéro-1, recherché par la police, traqué par les chaînes d’information, lynché sur les réseaux sociaux…



BD réputée inadaptable

Le film est tiré d’une bande dessinée de Fabcaro, publiée en 2015 (Ed. 6 Pieds sous terre), gros succès de librairie (plus de 180.000 exemplaires) et qui a été adaptée au théâtre mais passait pour impossible à transposer au cinéma. « Le projet me paraissait fou et inatteignable », explique le réalisateur, François Desagnat, qui a cependant été convaincu par un producteur et a rencontré l’auteur de la BD.

« L’enjeu majeur était de retrouver l’hilarité provoquée par la lecture de la BD et de faire un film grand public qui, dans le même temps, soit libre, fou et absurde », ajoute François Desagnat.

Spécialiste de la comédie potache

Celui-ci, spécialiste de la comédie potache et décalée, parfois familiale, a six longs-métrages à son actif depuis 2003. Les trois premiers ont été co-réalisés avec Thomas Sorriaux: « La Beuze » et « Les 11 Commandements », avec l’équipe du Morning Live de Michaël Youn et de son frère Vincent Desagnat, et « 15 ans et Demi », avec Daniel Auteuil. Puis il a réalisé tout seul « Le Jeu de la Vérité » (tiré d’une pièce de théâtre à succès), « Adopte un veuf «  (avec André Dussolier) et « Le Gendre de ma vie » (avec Kad Merad et Julie Gayet).

Dès le début, ce « Zaï Zaï Zaï Zaï », c’est de l’humour à la carte (de fidélité): on rit ou on ne rit pas. Le spectateur est plongé dans un monde absurde et un humour non-sense et grotesque qu’il doit accepter ou refuser.

Atmosphère déjantée

S’il choisit de l’accepter, il se régale alors de l’atmosphère déjantée et de dialogues décalés de films comme « Hellzapoppin », « Y a-t-il un pilote dans l’avion? », « La Cité de la Peur », « Mais qui a tué Pamela Rose ? », ou les films des Monthy Python ou de Luis Bunuel, ou les sketches des Nuls et des Robins des Bois. « J’ai ressenti le plaisir que j’avais quand on tournait les sketches des Robins des Bois : j’ai retrouvé cette simplicité-là », explique d’ailleurs Jean-Paul Rouve.

À ses côtés le film bénéficie d’une jolie distribution: Julie Depardieu (qui joue l’épouse du fuyard), Ramzy Bedia, Yolande Moreau, Julie Gayet, Benjamin Biolay. Et si certains gags sont moins réussis que d’autres, plusieurs séquences sont hilarantes: quand Fabrice est brièvement recueilli en Lozère par une ancienne copine de lycée, quand plusieurs artistes créent une chanson pour soutenir le fuyard, quand la police organise une reconstitution de l’incident de la caisse…

Conte moderne au second degré

Parodie loufoque de films à suspense, farce ubuesque aux accents politiquement incorrects, le film a l’ambition de faire rire mais en dénonçant, tel un conte moderne au second degré, les absurdités de notre société et ses travers: chaînes d’info, réseaux sociaux, fake news, complotisme, obsession sécuritaire, dysfonctionnements de la police et de la justice, confusion des valeurs, uniformisation des comportements et des modes de consommation, sans oublier l’entre-soi étriqué du cinéma français.

La fin, avec film-dans-le-film et générique rigolo, achève de faire de « Zaï Zaï Zaï Zaï » un film qui sort de l’ordinaire. Et dont le titre est bien sûr tiré de la chanson de Joe Dassin « Siffler sur la colline » –mais pour ne pas spolier le gag, il est conseillé de ne pas regarder la fin de la bande-annonce…

Jean-Michel Comte

LA PHRASE

« C’est fou comme la vie est un long chemin d’où partent plusieurs petits chemins, et suivant le chemin que tu prends, tu arrives ailleurs qu’où tu serais arrivé si tu avais pris un autre chemin » (Jean-Paul Rouve).


  • A voir : « ZAÏ ZAÏ ZAÏ ZAÏ » (France, 1h22). Réalisation: François Desagnat; Avec Jean-Paul Rouve, Julie Depardieu, Ramzy Bedia (Sortie 23 février 2022)

cinégong logoRetrouvez cette chronique ainsi que l’ensemble des sorties cinéma de Jean-Michel Comte sur le site Cinégong


 

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