festival avignon 2024
Festival Avignon 2024 : Le-festival OFF sur la place du Palais des Papes dAvignon

Festival Avignon 2024. On a choisi cette semaine deux valeurs sûres du Festival Off. Eric Bouvron et Jean-Philippe Daguerre sont de retour à Avignon avec leurs nouvelles créations « Paris- Istambul, dernier appel » et « Du charbon dans les veines ». En grands professionnels ils mettent en scène des textes qu’ils ont eux-même écrits. Le public ne s’y trompe pas et leurs spectacles affichent complet. A Avignon la chanson française tient une place importante dans la programmation. A l’image de Nawel Dombrowsky qu’on avait pu admirer déjà à Lyon dans Les femmes à la cuisine, sa précédente réalisation.

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Festival Avignon 2024 : « Paris-Istanbul, dernier appel » ©Vito Flamminio

« Paris-Istambul, dernier appel » d’Eric Bouvron

 

Eric Bouvron est tous les ans une des personnalités majeures du Off. Nous l ‘avions découvert et présenté dans We Culte en 2021 avec son génial Lawrence d’Arabie et retrouvé en 2023 avec Les braconniers et dans La truite, le spectacle musical du quintet Accordzéâm. Il crée cet année Paris Istambul, dernier appel qui s’inspire des récits et de la vie de la romancière turque Sedef Ecer. Celle-ci joue elle-même son propre rôle. Il est vrai qu’elle est comédienne depuis l’âge de trois ans, le cinéma en ayant fait une toute jeune star entre 1968 et 1974.

Pour construire ce récit Sedef Ecer s’est replongée dans ses textes et dans ses souvenirs. Elle a pu se remémorer  son enfance et nous faire découvrir sa relation avec sa famille et son pays. Les événements qui agitent la Turquie d’aujourd’hui vont rendre très difficile son retour au pays.

Elles sont trois actrices sur scène et chacune joue le rôle de plusieurs personnages. Leur talent et la virtuosité de la mise en scène assurent la clarté de ces changements.. Eric Bouvron a réussi ce nouveau projet passionnant sur le fond et vertigineux dans la forme.

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Festival Avignon 2024 : « Du charbon dans les veines » © Grégoire Matzneff

« Du charbon dans les veines » de Jean-Philippe Daguerre

Les spectacles de Jean-Philippe Daguerre font le plein tous les ans à Avignon. C’est un théâtre populaire qui peut s’engager dans l’histoire comme il l’avait si bien réussi avec Adieu Monsieur Haffmann qui avait triomphé aux Molières en 2018. Sa nouvelle création « Du charbon dans les veines », se déroule en 1958 à Noeux-les-Mines, une ville minière du Nord de la France. Sur la petite scène du Théâtre du Chien qui fume, Daguerre et son décorateur nous font circuler sans difficulté du bistrot au cabinet du médecin et même au fond de la mine.

On est en 1958 et la coupe du monde de football occupe toutes les conversations. C’est la grande époque de Raymond Kopa et Just Fontaine. Les immigrés sont alors polonais, et c’est pour certains un problème. Nous sommes dans un pays minier où la silicose est un sujet de préoccupation majeur.



C’est dans ce contexte que Daguerre nous raconte une émouvante histoire d’amour. L’accordéon, instrument populaire par excellence, va être très présent tout au long de cette histoire.

On est vraiment au cœur d’un théâtre très romanesque, riche en émotions et rigoureux sur l’histoire et la sociologie. Daguerre a fait appel à une belle équipe de comédiens où on retrouve Jean-Jacques Vannier dans un rôle majeur, lui qu’on connaissait dans ses seuls en scène plus humoristiques. La mise en scène est ingénieuse, précise et dynamique. Le public est enthousiaste. Et c’est grandement mérité.

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Festival Avignon 2024 : Nawel Dombrowsky (c)Thomas Bader

Nawel Dombrowsky [incarnée] à l’Arrache-Coeur

La grenobloise Nawel Dombrowsky a commencé par se former au théâtre et à la danse. Elle a commencé à chanter le répertoire des chanteuses réalistes mais aussi Piaf et Ferré au Lapin Agile, le cabaret montmartrois d’Aristide Bruant. Elle a ensuite fait appel à  Yanowsky,  un auteur-compositeur, qui lui a créé un répertoire très contemporain et souvent très engagé. Car cette artiste a des points de vue à défendre et on l’a vu chanter Jean Ferrat devant des milliers de manifestants sur la Place de la République à Paris.

A Avignon elle propose un nouveau répertoire dont elle a écrit les textes. La musique a été composée d’abord par Nolwenn Tanet, sa fidèle pianiste, mais aussi par Louis Ouvrard, son violoniste. Ce trio se retrouve sur la scène de l’Arrache-Coeur  pour un spectacle totalement réussi.

Nawel y chante des textes profonds et d’autres plus légers. Deux d’entre eux sont devenues de superbes clips. Cheyennes est une chanson féministe qui met en scène des indiennes d’Amérique du Nord. Enfant vieille âme chante l’enfance de façon bouleversante. On trouve aussi en vidéo sa Chanson Gnan Gnan qui est une sorte de point d’étape réjouissant, peut-être autobiographique,  dans la vie d’une quarantenaire.

C’est avec tous ses talents de chanteuse, de comédienne et de danseuse que Nawel interprète ces chansons. Elle nous offre un spectacle varié, profond et émouvant.  La chanson française a trouvé là une très grande artiste.

Yves Le Pape

  • Paris Istambul, dernier Appel à l’Ancien Carmel d’Avignon, à 19h (relâche le 15 juillet
  • Du charbon dans les veines au Chien qui fume à 14h50 (relâche le 17 juillet)
  • Nawel Dombrowsky [incarnée] à l’Arrache-Coeur à 13h30, relâche le 16 juillet

 

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