festival de la bd d'angouleme
Festival de la BD d'Angoulême ©Radio France - Claire-Sophie Caulay

Bande dessinée. Les détracteurs de la BD ont longtemps considéré qu’elle n’était non seulement pas de la culture, mais qu’elle relevait d’une lecture infantilisante. Au fil des années la bande dessinée a acquis ses lettres de noblesses et le 9ème art est devenu un genre à part entière, qui passionne des millions de lecteurs à travers le monde. En témoigne le festival d’Angoulême, qui chaque fin janvier rassemble des milliers de fans et a contribué depuis sa création à légitimer la BD. Une histoire que raconte le documentaire « Angoulême : 50 ans de bulles » qui revient sur la genèse de ce qui est devenu le temple de la bande dessinée en France. Un film de Mathilde Fassin bourré d’anecdotes et d’humour à découvrir vendredi 27 janvier sur France 4 -21:15.


Festival de la BD d’Angoulême : Si la BD est dans les gênes des Français, des Belges et des amateurs du monde entier, Angoulême est assurément leur paradis


festival de la bd d'Angoulême
Festival de la BD d’angoulême: fresque

Avec « Angoulême : 50 ans de bulles », Mathilde Fassin a réalisé un film instructif sur la naissance du festival de la BD d’Angoulême. Ce documentaire raconte la genèse de ce qui est devenu le temple de la bande dessinée. Il aborde tous les aspects de cet art à travers des entretiens avec des dessinateurs, ceux des débuts (ou leurs descendants), des fans qui viennent par milliers pendant 4 jours pour découvrir la perle : l’album qui deviendra célèbre, le manga inconnu, rencontrer un, ou plusieurs créateurs de personnages mythiques, se promener dans une ville hier encore inexistante et passer un week-end la tête dans les bulles.

LA NAISSANCE

Tout part de 1974 quand une bande de copains très inspirés, Francis Groux, Jean Mardikian, Claude Moliterni, décident d’organiser un salon de la BD en Charente. Pari gagné. Un demi-siècle plus tard, ce festival qui a commencé tout petit, a acquis aujourd’hui une renommée mondiale, donnant une véritable identité à la ville.

Le documentaire débute par la création et suit son évolution avec l’engouement du public qui ira croissant, jusqu’à atteindre 200 000 mille visiteurs, fans des bulles qui leur montent à la tête, contribuant ainsi à donner ses lettres de noblesse au 9ème art. Il s’en est passé des événements depuis 1974 ! A ceux, les tristes, qui répétaient que la BD n’était pas de la culture et ne comprenaient pas l’intérêt d’organiser un tel événement ici, Yves Poinot, président du festival de 1996 à 2005, fondateur du OFF, répondait avec humour « Il y a des églises dans chaque village mais il n’y a qu’un seul Vatican ».

Angoulême, le temple, vit désormais dans la fièvre fin janvier durant 4 jours. La ville est indissociable de son festival. Le succès commercial est lié à l’intérêt pour cet art multiforme, le cap des 900 millions d’Euros ayant été atteint en 2021. Saviez-vous qu’un album de BD sur quatre est vendu en France ? Ce festival rassemble du papier, des crayons, des bulles et toutes sortes d’animations et les rues de la cité prennent des airs de fête, étant parsemées de sculptures des héros emblématiques de la BD, comme Tintin ou Gaston Lagaffe, qu’on aperçoit parfois même sur les toits.

LE MANGA

Un genre très spécifique. Cet ovni d’origine japonaise représente 55% des ventes sur le total de la BD, à l’exemple de « Naruto » qui totalise 72 volumes. Merci à la télévision française du dimanche matin de nous l’avoir fait découvrir, il y a une quinzaine d’années, 47 millions de mangas ont été ainsi achetés en France. D’ailleurs, « Goldorak » est là qui veille du haut de ses 2 m 50, ce phénomène que le petit écran des années 1980 diffusait déjà en fin d’après-midi.



JE SUIS CHARLIE

Survient janvier 2015 et la tuerie à « Charlie Hebdo » causée par la parution de caricatures sur le prophète Mahomet. Fallait-il remettre le prix de la « Liberté d’expression » ? Son lauréat n’allait-il pas risquer sa vie ? Mais alors, faut-il faire silence ? Les organisateurs ont ainsi créé un prix spécifique qui chaque année rend au courage artistique d’un dessinateur ou d’une dessinatrice. Si « l’amour est plus fort que la haine », « l’humour est plus fort que la mort » diront les dessinateurs après les événements du Bataclan. Les badges « Je suis Charlie » seront épinglés sur les vêtements.

LA BD ET LE CINEMA

La BD a su inspirer le cinéma lui permettant de se développer au travers d’un univers qu’il a su saisir, avec des films comme « Tarzan », « Tintin et Milou », « Astérix », « Sin City », « Adèle Blanc-Sec », « Le Petit Nicolas », « Les Avengers » et tant d’autres. Tous les ans ou presque, au mois de décembre, les personnages de papier s’animent, deviennent chair, donnant aux plus jeunes l’occasion de vivre des aventures drôles, palpitantes, qu’ils n’oublieront pas. Les bulles devenues vivantes font briller les yeux.

Si la BD est dans les gênes des Français, des Belges et des amateurs du monde entier, Angoulême est assurément leur paradis, un rendez-vous immanquable dont la 50ème édition se déroulera du 26 au 29 janvier 2023.

Jane Hoffmann

  • A voir : « Angoulême : 50 ans de bulles » (2023), documentaire de Mathilde Fassin. Vendredi 27 janvier, France 4 -21:10
  • Festival de la bande dessinée d’Angoulême : du 26 au 29 janvier 2023. Plus d’infos ICI :

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