musée Jacquemart André
Musée Jacquemart-André : "Léda et le cygne" d'après Léonard de Vinci, vers 1510-1520, tempera sur panneau, 115 x 86 cm, Galleria Borghese, Rome © Galleria Borghese / ph. Mauro Coen

Exposition. Après un an de travaux, le musée Jacquemart-André à Paris, présente une quarantaine de chefs-d’œuvre de la prestigieuse Galerie Borghèse (Rome). Un partenariat exceptionnel entre deux institutions qui offre aux visiteurs l’occasion d’admirer les tableaux emblématiques des artistes de la Renaissance italienne et de la période baroque, du Caravage à Rubens, Botticelli, Raphaël, Titien, ou encore Véronèse, Antonello da Messina et Bernin.

Le musée Jacquemart-André a rouvert ses portes et présente une sélection des chefs-d’œuvre des peintres baroques de la Renaissance qu’on ne pouvait admirer qu’en allant à Rome. La Galerie Borghèse a fermé pour des travaux de restauration. Elle a donc prêté quelques-uns de ses nombreux trésors au musée Jacquemart-André, à Paris, après une remise en état de ses salles. Une occasion exceptionnelle d’admirer les œuvres prestigieuses des artistes emblématiques de cette fastueuse période italienne.

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Musée Jacquemart-André : « Garçon à la corbeille de fruits ». Le Caravage (Galleria Borghese / ph. Mauro Coen)

Une quarantaine de toiles sont exposées et quatre sculptures. Dans la première salle, trois portraits font face aux visiteurs, dont celui du « Garçon à la corbeille de fruits ». Peint par le jeune Caravage en 1593, il a 23 ans, ce garçon nous émeut encore aujourd’hui par son innocence sensuelle et l’énorme corbeille de fruits qu’il tient serré contre son ventre.

Les tableaux exposés sont tous des chefs-d’œuvre, un choix qui nous aide à mieux comprendre la passion pour l’art du cardinal Scipion Borghèse, qui aimait acheter des tableaux pour les contempler chez lui, en sa somptueuse villa romaine.

A la fin du XVIIème siècle, sa collection comptait 800 œuvre. Un autre tableau fascinant irradie, la célèbre « Dame à la licorne » de Raphaël. Là aussi, une très jeune fille qui prend la pose, le regard de côté, tenant entre ses mains une petite licorne, tel un chiot…



La grande et dernière salle est entièrement consacrée à Vénus, déesse de l’amour. L’une des toiles est la copie d’un tableau de Léonard de Vinci, qui a disparu, « Léda et le cygne ». Zeus, le roi des dieux dans l’antiquité, prenait diverses formes animales afin de séduire les femmes dont il était amoureux. Ici, il est le cygne enlaçant d’une aile la jeune femme voluptueuse, charmée.

Une sculpture de marbre du Bernin montre également le mythe de la recherche de l’amour, « Apollon et Daphné ». Cette dernière fut transformée par son père en arbre (un laurier) afin d’échapper au dieu. Le Bernin a capté cette métamorphose avec précision et émotion.

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« Suzanne et les vieillards », vers 1606-1607. Pierre Paul Rubens, huile sur toile, 94 x 67 cm, Galleria Borghese, Rome © Galleria Borghese / ph. Mauro Coen

Quant au tableau « Suzanne et les vieillards » de Rubens, il montre la jeune fille, venant de se dénuder, qui lève un regard réprobateur sur deux personnages libidineux qui l’observent. Suzanne n’est pas seulement une jeune fille trahie dans sa nudité par le voyeurisme (nous sommes en 1601-1602), on sent beaucoup de malveillance dans l’attitude des deux vieillards. Une toile moderne avant le Modernisme.

NOTRE AVIS ****

Le musée Jacquemart-André offre une collection universelle, une première historique où la peinture italienne et la sculpture ont marqué la différence avec les beaux-arts précédents.

Les grands maîtres n’ont eu d’égal que ceux du 20ème siècle qui ont rompu avec l’académisme, mais si le grand bond était visible, le plaisir de contempler leurs œuvres est bien différent. C’est la beauté face à l’audace.

dame à la licorne
Raphaël, « Dame à la licorne », vers 1506, huile sur toile appliquée sur bois, 67 x 56 cm, Galleria Borghese, Rome, © Galleria Borghese / ph. Mauro Coen

Les innovations artistiques venues des pays du nord ont influencé les artistes italiens. La peinture du portrait traduit alors la personnalité et non le statut social. Un bel hommage rendu aux collectionneurs qui ont eu le goût et les moyens d’acquérir ce qu’il y a de talentueux et de plus beau.

Jane Hoffmann

 

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