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« L’Heure d’été » est le récit d’une famille qui se déchire suite à un héritage. Olivier Assayas filme avec pudeur des héritiers dont la sensibilité différente les mettra devant un choix difficile : vendre – ou pas – une belle propriété avec ses meubles et tableaux de valeur. Un beau film d’auteur et une chronique intimiste sur la transmission, la relation entre l’art et la culture et notre rapport au temps qui passe.


Avec « L’heure d’été », Olivier Assayas revient à un cinéma intimiste évoquant avec pudeur et sensibilité la question de la transmission au sein d’une famille qui se déchire suite à un héritage


l'heure d'été
« L’heure d’été » : un film d’Olivier Assayas

C’est l’été, il fait chaud, Hélène Marty (Edith Scob) fête ses 75 ans dans la maison de famille héritée de l’oncle Berthier, peintre, amateur d’art, avec ses enfants et petits-enfants. Outre la propriété, celui-ci a légué deux tableaux de Corot, des panneaux d’Odilon Redon, des meubles de Louis Majorelle et de Joseph Hoffmann… On se croirait presque dans un film tiré d’un roman russe du 19ème siècle.

Après la mort de leur mère, ses trois enfants, Frédéric (Charles Berling), Adrienne (Juliette Binoche) et Jérémie (Jérémie Rénier) sont confrontés à un dilemme : faut-il vendre la maison, les œuvres d’art ? Frédéric l’aîné est contre, sa sœur et son jeune frère, vivant l’une aux Etats-Unis, l’autre en Chine, sont pour. Leur bonne entente va-t-elle résister, se fissurer ou éclater ?

Dans ce long métrage, Olivier Assayas a choisi de mettre en lumière une famille de la bourgeoisie, des intellectuels qui ont « réussi ». Adrienne est designer à New-York, Jérémie, manager pour la firme Puma en Chine. Mais il a aussi voulu évoquer la grande question que l’on se pose à propos des objets d’art. Doivent-ils rester dans les familles qui les possèdent et vivre ainsi avec les propriétaires, ou être dispersés dans des musées au sein d’un bâtiment à la déco uniforme semblable à celle de tous les musées internationaux, où seuls des gens curieux – ou pas – les regarderont à peine ?



Pour l’anecdote, les deux tableaux de Corot ainsi que les panneaux d’Odilon Redon étaient des copies mais les meubles de Majorelle et d’Hoffmann sont des originaux prêtés par le Musée d’Orsay, qui à l’origine lui avait passé commande du film.

Récit d’une famille qui se déchire suite à un héritage, à travers « L’heure d’été », le cinéaste traite avec élégance et sensibilité de la mémoire de ceux qu’on a aimé, de la transmission de l’art et de la culture et de notre rapport au temps qui passe.

Après « Irma Dep », « Demonlover », « Clean » ou encore « Boarding Gate », Olivier Asssayas revient à un cinéma intimiste. Il témoigne ainsi de la diversité de son style, faisant écho à une filmographie éclectique de près d’une vingtaine de longs métrages depuis ses débuts en 1986 avec « Désordre », « Les destinées sentimentales » (2000), « Cuban Network » (2019) sans oublier « Personnal shopper » (2016) pour lequel il a reçu le prix de la mise en scène au Festival de Cannes.

Jane Hoffmann

A voir : « L’Heure d’été » d’Olivier Assayas (2008), avec Charles Berling, Juliette Binoche, Jérémie Rénier, Edith Scob, mercredi 22/04/ à 20 h 55 sur Arte

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Olivier Assayas

Olivier Assayas, la bio :

Né à Paris le 25 janvier 1955, Olivia Assayas a d’abord été graphiste puis critique de cinéma pour « Métal hurlant », « Les Cahiers du cinéma » et « Rock & Folk ». Il a fait découvrir les films de kung fu et dirigé un spécial cinéma d’Asie pour « Les Cahiers » au milieu des années 80, ainsi qu’un numéro « Made in USA » consacré aux cinéma américain.

Au Festival de Cannes 2011, il fut membre du jury présidé par Robert de Niro. En 2012, le Festival Paris Cinéma lui offre une rétrospective. En 2016, il obtiendra le Prix de la mise en scène  pour « Personnal shopper » au Festival de Cannes. Il a aussi écrit le scénario de « D’Après une histoire vraie » de Roman Polanski et pour son projet de film « Idol’s eye », il tournera avec Silvester Stallone, Robert Pattinson et Rachel Weisz. Le « New York times » a publié en 2017 une liste des 25 films du XXIème, appelés à devenir des classiques, plaçant « L’Heure d’été » à la 9ème place.

 

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