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"Ruptures" : les bébés volés du franquisme" : une BD indispensable

Bande dessinée. La BD est un média qui permet d’aborder avec une grande fluidité les évènements parfois les plus douloureux, à l’image de « Ruptures : les bébés volés du franquisme ». En effet, un album se lit au fil de ses envies, en fonction de ses émotions. Il est très facile de faire « pause » ou de s’emballer pour dévorer quelques centaines de pages.


« Ruptures : les bébés volés du franquisme » : un album graphiquement riche, original,utile, indispendable et optimiste


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« Ruptures :les bébés volés du franquisme », magnifique album de Laure Siriex et Lauri Fernandez

On ne sait pas comment vous allez aborder « Ruptures : les bébés volés du franquisme », ce magnifique album de Laure Siriex et Lauri Fernandez, mais on est certain d’une chose c’est que vous allez être ému.

Le début de l’album raconte comment Maria, une jeune lycéenne doit quitter Paris en compagnie de son père pour aller au chevet de sa grand-mère Carmen, hospitalisée d’urgence à Barcelone. La vieille dame est désorientée et complètement perdue.

En retournant dans l’appartement de cette mamie au grand cœur, le père et la fille tombent sur une correspondance qui met à jour un lourd et douloureux secret de famille.

A partir de là, les deux auteurs de la BD entrouvrent la porte à une terrible période de l’histoire espagnole sous la dictature de Franco.

L’histoire prend une dimension très touchante puisque Maria vit depuis quelques jours avec la crainte d’être enceinte d’un garçon rencontré en soirée qui l’a fait boire et la largue après avoir trouvé entre ses cuisses ce qu’il avait espéré.

Les évènements s’entrechoquent et entretiennent un suspens et des incompréhensions lourdes de sens. C’est un drame qu’a vécu Carmen lorsqu’elle était jeune. Pourtant, ni son père, ni elle, sa petite fille n’avaient imaginé cela.

On voyage au fil des pages dans les horreurs de cette atroce régime totalitaire. Non seulement les libertés étaient bafouées sous le Caudillo, mais en plus, ces privations ont pris des formes impensables pour les gens civilisés.



Cet album est graphiquement riche et original. Grace aux jeux habiles des palettes de couleurs, le lecteur sait dans quelle époque il se trouve. Les aller-retours avec le passé nous plongent dans une indicible horreur.

Au final, et c’est bien le talent de ce livre, il reste une histoire bien ancrée dans les préoccupations de notre époque. La place des femmes, les choix de maternités, les difficultés entre les générations sont mises en exergues pour mieux servir le témoignage historique.

Aujourd’hui encore, l’Espagne reste influencée par ces heures sombres de son passé. C’est avec une certaine incrédulité que d’aucun le découvriront.

Cet album est utile, indispensable et optimiste. Avec quelques pirouettes scénaristiques bien construites, les destin de Maria et Carmen vont se rejoindre dans une vérité crue. Ce voyage en Espagne nous décroche des larmes, mais donne aussi un formidable espoir.

Christophe Ravet

  • A lire : « Rutpures », les bébés volés du franquisme – Laure Siriex, Lauri Fernandez. 160 pages couleur – Bang Ediciones – 25 €

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