festivals annulés mesures de soutien
Les Francofolies de La Rochelle. Photo (LP/Guillaume Georges.)

En arrêt total, la filière musicale et le monde de la culture sont économiquement durement impactés par la pandémie du COVID-19. Face à cette crise inédite, Franck Riester promet des aides spécifiques pour « que personne ne soit laissé au bord de la route ». Radio France a annoncé un plan de soutien à la filière musicale et à la scène française. Le musicien Jean-Michel Jarre, président de la Confédération internationale des sociétés d’auteurs et compositeurs, souhaite  » taxer les Gafa », pour soutenir les artistes fragilisés par la crise sanitaire.

Artistes, labels, producteurs indépendants, tourneurs, programmateurs, diffuseurs de spectacles, intermittents… tous sont économiquement durement impactés par cette situation inédite engendrée par la pandémie du COVID-19, qui a obligé les acteurs du secteur à cesser toute activité

Festivals annulés en cascade, pas de concerts ni de spectacles avant plusieurs mois, sorties de disques reportées… la filière musicale et plus largement le monde de la culture est en arrêt total depuis le confinement et l’interdiction des grands rassemblements, pour lutter contre la pandémie de COVID-19. Des précautions sanitaires que chacun comprend, mais qui entraînent un véritable cataclysme financier dans le secteur de la musique, lequel génère 240 000 emplois pour un chiffre d’affaire de 8 milliards. Artistes, labels, producteurs indépendants, tourneurs, programmateurs, diffuseurs de spectacles, intermittents… tous sont économiquement durement impactés par cette situation inédite, qui a obligé les acteurs du secteur à cesser toute activité.

franck riester
Franck Riester, ministre de la culture

Invité de la matinale de la matinale de France Inter jeudi 16 avril, le ministre de la culture Franck Riester a indiqué que « l’obsession » du gouvernement « est que personne ne soit laissé sur le bord la route » . Des aides spécifiques vont être mises en place et il prévoit de passer « le fond de solidarité accessible aux artistes auteurs de 1 à 7 milliards ». Il a ajouté : « Et on a fait en sorte de modifier les critères d’accès à ce fond pour prendre en compte une période plus longue, mieux adaptée, sur douze mois plutôt que sur un mois. En ce qui concerne les intermittents du spectacle, des dispositifs ont été renforcés, qui vont leur permettre de bénéficier d’une sécurité supplémentaire. Enfin, le dispositif spécifique d’accompagnement pour les troupes et les théâtres va être annoncé dans les semaines qui viennent. « 

Franck Riester a par ailleurs évoqué la possibilité de « petits festivals » à partir du 11 mai, date prévue de l’allègement progressif du confinement. Une déclaration qui a suscité l' »incompréhension » du Prodiss, syndicat de la filière, qui lui demande « d’urgentes clarifications » : « Cette déclaration plonge l’ensemble du secteur du spectacle dans la plus grande confusion: festivals, producteurs de concerts, artistes et spectateurs sont dans l’incompréhension« , a réagi le Prodiss.

Face à cette situation inédite due au coronavirus, Radio France a annoncé un plan de soutien à la filière musicale et à la scène française. Dès lundi 20 avril, chaque soir de 21H00 à 22H00, Le printemps de Bourges, qui a été parmi les premiers festivals à être annulés, interviendra sur France Inter en diffusant les meilleurs moments des éditions précédentes, et une soirée speciale « Printemps imaginaire » aura lieu vendredi 24 avril, avec un concert « confiné » d’Izia et un DJ set de Rone. Tandis que le Mouv proposera des soirées spéciales rap mercredi et jeudi.

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Didier Varrod, directeur musicale des antennes de Radio France © RF/Christophe Abramowitz

Un dispositif similaire est également prévu pour les Eurockéennes de Belfort, les Francofolies de La Rochelle ou le festival Fnac Live à Paris. Même chose à France Musique avec des opérations de soutien en lien avec le festival normand « Jazz sous les pommiers » du 15 au 23 mai et des festivals étrangers comme Verbier, en Suisse : « L’idée est de « consolider la part de musique francophone », obligatoire sur les radios, mais aussi d' »augmenter la part de production française » pour que les droits d’auteur viennent compenser en partie les annulations de concerts et de festivals« , souligne Didier Varrod, directeur musical des antennes de Radio France. « L’ensemble de la filière est fragilisé et les revenus de la musique vont se tarir. C’est le rôle du service public d’assurer une continuité. 2020 ne peut pas être une année morte culturelle et musicale ».

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Jean-Michel Jarre. Photo ©: Aurélien Mahot

D’autres demandes se font entendre, à l’image du musicien Jean-Michel Jarre, qui souhaite voir « taxer les Gafa » pour soutenir les artistes en difficulté suite à la crise de la  pandémie : « Il faut une juste rémunération par les Gafa, ces géants du numérique se font du beurre sur le dos du virus, n’ont jamais autant gagné d’argent. Sinon, en 2021, c’est 50% des acteurs culturels qui vont disparaître dans le monde » a lancé Jean-Michel Jarre, président de la Confédération internationale des sociétés d’auteurs et compositeurs (Cisac).  « Il faut que les gouvernements aident les artistes de manière urgente. L’Europe et la France ont un rôle à jouer, souligne-t-il. Le Covid-19 est avant tout une crise sanitaire, avec des malades à sauver. Mais en confinement, il n’y a bien souvent que deux activités, sortir pour chercher de la nourriture et consommer de la culture ».

Texte Victor Hache

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