Festival. Les Emancipéés avec deux « é é s » pour réaffirmer ce besoin d’égalité qui anime depuis ses débuts la manifestation, fêtent leur 5e édition. Le festival a réussi a s’imposer dans le paysage, porté par le désir d’offrir aux spectateurs l’idée d’un pas de côté artistique. Pour les artistes invités, c’est une formidable opportunité de s’affranchir de leur domaine de prédilection, et de s’aventurer vers d’autres territoires. C’est cette autre liberté sur laquelle l’événement pluridisciplinaire qui a dévoilé sa programmation hier, va mettre l’accent du 21 au 27 mars à Vannes, avec pas moins de 23 rendez-vous et 11 créations, à travers le théâtre, la lecture ou la chanson. Une manière pour les organisateurs de rendre hommage aux écritures, fil rouge du festival.
Les Emancipéés : le festival qui met l’accent sur les libertés artistiques
Miossec sera là avec son spectacle autour de « Boire », son premier album, ainsi que Sandra Nkaké, qui présentera « Elles », un concert en trio, constitué de chansons composées exclusivement par des femmes (Joni Mitchell, Nina Simone, Björk, Emiy Loizeau…).
Maxime Le Forestier, lui, présentera ses grands succès et ses nouvelles chansons extraites de son album « Paraître ou ne pas être ». Une façon de saluer « ceux qui ont déjà des carrières magnifiques et qui sont une partie de la bande-son de nos vies » confie Ghislaine Gouby, directrice des Emancipéés et de Scènes du Golfe, théâtres de Vannes et d’Arradon (Morbihan-56).
Nouveauté cette année, le festival entend accompagner les nouveaux talents de la scène des musiques actuelles, avec un moment baptisé «Belle jeunesse », qui mettra en lumière 4 jeunes artistes de la chanson : Laura Cahen, Clara Ysé, P.R.2 B et Yoa.
Les Emancipéés, comme à leur habitude, proposeront des rencontres particulières, comme avec le projet « Wonderful World », où l’on retrouvera Yann Arthus-Bertrand, Christian-Pierre La Marca et Julie Depardieu.
Autre création à découvrir, la lecture musicale du texte d’André Gide «Les Nourritures terrestres » par le comédien Jean-Luc Vincent et le jeune trompettiste vannetais Camille Duboisset. A ne pas manquer non plus, la création du metteur en scène Emmanuel Merieu, qui revient à Vannes, avec le projet théâtre et musique « Dark was the night» .
Christine Angot et Emmanuelle Béart seront, elles, à l’origine de la lecture du livre « Le Voyage dans l’Est ». La création « Trajectoires » sera l’occasion d’une rencontre entre la chanteuse L (Raphaële Lannadère) et la jeune écrivaine Cécile Coulon.
La comédienne Constance Dollé et l’écrivain Arnaud Cathrine, donneront voix ensemble autour de trois nouvelles du nouveau livre de l’auteur, « Débuts de Siècles ».
Parmi les autres spectacles, on citera les regards croisés de l’écrivaine Maria Pourchet et du journaliste Richard Gaitet. Laura Vasquez viendra lire des extraits de son roman paru en septembre, « La Semaine Perpétuelle ».
On retiendra également la présence de l’écrivaine Nancy Huston, qui lira un de ses ouvrages «Les Souliers d’or », accompagnée par le guitariste Claude Barthelemy. Saluons également la venue de Lydie Salvayre, Prix Goncourt 2014 pour son roman « Pas pleurer », rencontre qui sera animée par le journaliste Alexandre Fillon.
La comédienne et romancière Sylvie Testud sera présente avec la création « Le Sens des aiguilles d’une montre », lecture composée d’extraits de ses cinq romans. Quant au Bal littéraire, il fera son retour pour une soirée unique et la traditionnelle exposition sera consacrée aux photos décalées d’artistes (Clara Luciani, Brigitte, Cléa Vincent, Pomme, Bilal Hassani…) de la journaliste Florence Trédez.
Une programmation qui cette année met particulièrement en avant les artistes féminines. A l’image de l’affiche qui ne comprend que des noms de femmes, même si les hommes sont bien présents dans le festival : «C’est déjà un festival qui fait la part belle à la création féminine, mais cette année plus encore que d’habitude » reconnait Ghislaine Gouby. En ce sens, « on peut dire que c’est un festival féministe qui met en valeur les œuvres des femmes, c’est revendiqué comme tel. Mais c’est un féminisme apaisé, doux et qui n’est pas revanchard, mais déterminé. On peut poser des gestes forts, sans animosité».
Victor Hache
- A voir : « Les Emancipéés », du 21 au 27 mars 2022. Scènes du Golfe, Vannes et Arradon (Morbihan- 56).