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Clint Eastwood dans son film "Chasseur blanc, cœur noir" ( (White Hunter Black Heart", 1990. (photo) Sygma- Murray Close

Télé. Arte diffuse ce soir «Chasseur blanc, cœur noir», un grand film méconnu de Clint Eastwood, fable traitant de la difficulté de créer, de l’échec et de la mort. On passe des studios de Hollywood, où un metteur en scène se bat contre les producteurs, à la savane africaine où il doit réaliser son prochain film. Mais le personnage (John Wilson) est venu en fait pour chasser le gros gibier… Une métaphore romanesque pour un des films les plus personnels d’Eastwood, qui s’inspire du tournage d’«African Queen» et d’un épisode de la vie de John Huston. A voir dimanche 5 septembre – 20:55

1951, en Afrique, un cinéaste (John Wilson interprété par Clint Eastwood) accompagné de son scénariste (Jeff Fahey), part pour l’Afrique faire les repérages de son prochain film. Une fois sur le terrain, il désire chasser et délaisse passablement son métier. Il ne pense en fait qu’à trouver des éléphants et sa quête deviendra alors son unique obsession.


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Clint Eastwood dans son film « Chasseur blanc, cœur noir » ( (White Hunter Black Heart », 1990. (photo) Sygma- Murray Close

Télé. «Chasseur blanc, cœur noir» : l’hommage d’Eastwood à John Huston


«Chasseur blanc, cœur noir» s’inspire du tournage d’un film réalisé par John Huston en Afrique «African Queen», avec Humphray Bogart et Katarine Hepburn. Clint Eastwood en fait un adepte de la chasse au gros gibier. C’est son point de vue à lui car Huston avait réalisé en 1957 «Les Racines du ciel» d’après le beau roman de Romain Gary, avec Errol Flynn et Juliette Gréco, dans lequel il dénonçait clairement la chasse à l’éléphant.

Dans «Chasseur blanc, cœur noir», Eastwood brosse le portrait dénaturé à l’extrême d’un metteur en scène célèbre, égoïste, caractériel, qui pense pouvoir mener à la fois la réalisation de son film et la recherche, la traque même, le gibier mythique qu’était l’éléphant pour les chasseurs occidentaux. Son trophée ne serait pas le film mais l’animal.

C’est ce tiraillement entre l’industrie du cinéma et ses créations, la quête de l’art, le plaisir d’une passion dangereuse et le désir d’obtenir la reconnaissance de ses pairs et du public, que le réalisateur traite avec brio. Clint Eastwood a réussi un film engagé, captivant, dont la seconde moitié, tournée au Zimbabwé, rappelle «Out of Africa» et la magie de ses paysages magnifiques.



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Clint Eastwood : tournage de « Chasseur blanc, coeur noir »

Un film injustement boudé du public à sa sortie en 1990, plein d’humilité pour le métier, du choix d’un scénario à la direction d’acteurs en passant par les rappels de la production depuis le lointain Hollywood, qu’il faut supporter. Un hommage vibrant à John Huston et au tournage de «African Queen», qui reste un immense succès.

Quel est le message de Clint Eastwood, hormis la chasse au gros gibier, trop évident venant du subtil réalisateur? Sans aucun doute une interrogation sur la difficulté de créer, qui conduit maints artistes à boire pour se donner de l’allant et pour oublier qu’on ne peut écrire ou réaliser un grand film à chaque fois. Pourtant, John Huston et Clint Eastwood nous ont donné beaucoup d’authentiques chefs-d’œuvre.

Jane Hoffmann

  • A voir : «Chasseur blanc, cœur noir» (1990) de et avec Clint Eastwood, Marisa Berenson, Jeff Fahey sur Arte dimanche 5 septembre – 20:55

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