"La forme de l'eau": une fantastique fable étrange et poétique

Télé. « La forme de l’eau », une fantastique fable étrange et poétique met en scène une belle histoire d’amour entre une jeune femme muette et une créature de forme humaine, vivant sous l’eau, que la guerre froide, en 1962, va contrecarrer. Un film à la beauté envoûtante, qui témoigne de la formidable créativité du réalisateur mexicain Guillermo del Toro. A voir jeudi 19 mai sur C8  – 21:18.


Comme toujours chez le cinéaste mexicain Guillermo del Toro, ses réalisations allient une certaine horreur et le fantastique teinté de poésie. Ce film mêlant le monde aquatique à la nature terrestre est un enchantement qui se regarde à plusieurs niveaux, le fantastique, l’espionnage, la tolérance, l’amour.


"la forme de l'eau" : une fantastique fable etrange et poetique
« La forme de l’eau »: une fantastique fable étrange et poétique

Dans le film «La Forme de l’eau», Elisa Esposito (Sally Hawkins) est  femme de ménage dans un laboratoire du gouvernement américain, dont les recherches sont tenues secrètes. Un jour, nettoyant des traces de sang au sol, elle va découvrir une expérience cachée, avec  une créature au corps d’humain couvert d’écailles, vivant enfermé dans un des bassins de l’établissement. L’être étrange (Doug Jones) a été capturé dans une rivière par le chef du laboratoire Richard Strickland (Michael Shannon), en Amérique du Sud, et ramené à Baltimore, aux Etats-Unis.

Chaque jour, Elisa va se rendre en cachette jusqu’à la cuve où est détenu l’amphibien et va l’apprivoiser. Elle y parviendra. Mais Strickland, sadique, le torture car sa proie l’a blessé lors de sa capture.

En 1962, la concurrence entre Américains et Soviétiques est rude, c’est «la guerre froide». Le gouvernement U.S. voudrait expédier l’amphibien dans l’espace, l’utilisant à des fins scientifiques. Pour cette expérience, il faudra le sacrifier. Elisa, aidée de deux collègues, va donc l’enlever, le cacher chez elle,  l’immergeant dans sa baignoire…. Strickland va le retrouver et l’enlever. Les Soviétiques vont s’en mêler, désirant faire échouer le plan des Américains, et s’approprier leur sujet.

Mais la véritable question est de savoir si l’histoire d’amour entre Elisa, jeune muette, et l’être extra-marin est possible ?

«La Forme de l’eau» : une fantastique fable étrange et poétique

Comme toujours chez le cinéaste mexicain Guillermo del Toro («Le Labyrinthe de Pan»), ses réalisations allient une certaine horreur et le fantastique teinté de poésie, comme dans «La Belle et la Bête» de Jean Cocteau. L’amphibien ressemble physiquement beaucoup à celui de «Helboy» 1 et 2 du même Guillermo del Toro, et incarné déjà par Doug Jones, qui vivait dans un aquarium, même si, concernant son physique et son tempérament, le réalisateur désirait s’en éloigner un peu. Il a préféré s’inspirer des dessins de poissons des contes illustrés japonais, dont «La Carpe» de Hiroshigé.



Ce film mêlant le monde aquatique à la nature terrestre est un enchantement qui se regarde à plusieurs niveaux, le fantastique, l’espionnage, la tolérance, l’amour. Les créatures inquiétantes ne sont pas celles que l’on imagine. En fait, Guillermo del Toro est un cinéphile au cœur grand comme ça, passionné par les monstres, tels «La Créature du lac» film qui l’a fasciné dès l’âge de huit ans.

"la forme de l'eau": une fantastique fable etrange et poetique

La morale, s’il en existe une, voudrait que certaines rencontres se passent de mots, qu’elles se terminent bien, mais, par exemple, si la créature n’est pas réellement humaine et que nous la tuons, sommes-nous vraiment humains ? Une fable comme chez La Fontaine ou Perraud mais au cinéma, bien dans l’air du temps, mais dont la vraie question reste : qu’en est-il des individus qui se sont acceptés, que devient leur amour après plusieurs années de vie ensemble parmi les milliards d’autres humains différents d’eux ?

Jane Hoffmann

  • A voir: «La Forme de l’eau» (2016) de Guillermo del Toro avec Sally Hawkins, Doug Jones, Michael Shannon, Octavia Spencer, jeudi 19 mai sur C8– 21:18.
  • Le film a obtenu quatre Oscars à Hollywood : Meilleur film, Meilleur réalisateur, Meilleurs décors, Meilleure musique (du Français Alexandre Desplats), et le Lion d’Or à la Mostra de Venise en 2017.

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