Jain et les voyages

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Jain  au Printemps de Bourges par Victor Hache. À 24 ans, la chanteuse fait souffler un vent de fraîcheur grâce à la pop solaire de son premier album, Zanaka. Elle sera au W, mercredi, avant Ibrahim Maalouf et Louise Attaque.

Vous êtes née à Toulouse, avez vécu au Congo, à Dubai et à Abu Dhabi, avant de vous installer à Paris. Vous sentez-vous appartenir à un pays en particulier ?

Jain C’est compliqué, l’idée d’appartenance. Je suis française et j’ai essayé de prendre tout ce que je pouvais de bon dans les pays où j’ai vécu. Mes racines, c’est ma famille. Mon père travaille dans une société pétrolière. C’est via ses missions qu’on a pu voyager. C’est comme ça que j’ai décidé de m’intéresser vraiment à la musique. Je me suis aperçue que c’était une porte d’entrée pour découvrir les cultures et vivre des choses avec les populations locales.

Les voyages, ça nourrit l’inspiration ?

Jain  Cela fait plus que de la nourrir. Ça a été l’élément déclencheur. C’est grâce aux voyages que j’ai eu des choses à dire sur la question du déracinement, de l’amitié. C’est toujours difficile, quand on est en expatriation, de quitter un pays pour aller dans un autre lorsqu’on est jeune. C’est ce qui m’a poussée à écrire.

Vous habitiez en Afrique et ne connaissiez pas le milieu de la musique. Comment êtes-vous parvenue à vous faire remarquer ?

Jain J’ai envoyé des mails à plein de maisons de disques avec mon My-Space. J’ai eu la chance de connaître Cyril Le Tallec, qui depuis est devenu mon manager. On a commencé les échanges quand j’avais 16 ans. À l’époque, il travaillait dans un label de reggae. Je lui ai envoyé mes maquettes. Il avait certains contacts, dont Yodelice (réalisateur de son album – NDLR), à qui il les a fait écouter et qui a beaucoup aimé. C’est parti comme ça.

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L’album est musicalement très coloré avec des teintes pop, électro, hip-hop, soul, reggae…

Jain Je voulais quelque chose de solaire. La musique, c’est un partage sociétal. C’est fait pour danser, c’est corporel. J’avais envie de retrouver ça dans cet album, que je rêvais festif. Dans mes chansons, je parle beaucoup de société, de séparation. C’est quelque chose qui m’a marquée lorsqu’on quitte ses amis, son pays, qu’on arrive dans un nouvel endroit. J’essaie que tout cela reste positif parce que c’est ma nature. Pour le défendre sur scène, je ne pouvais pas faire autrement que de faire quelque chose d’optimiste et de joyeux.

Il y a aussi un titre hommage à Miriam Makeba…

Jain C’est quelqu’un qui m’a impressionnée par son charisme, sa force, ses chants, ses positions. Je me suis aperçue qu’il y a beaucoup de gens de mon âge qui ne connaissent pas sa lutte, son travail, son œuvre. Du coup, j’ai eu envie de faire une sorte de Makeba 2.0 pour ceux qui ont la curiosité de découvrir qui elle était.

Vous vous produisez seule sur scène avec juste une guitare, un synthé et un système de machines. Pourquoi ce choix ?

Jain Quand j’ai commencé, j’ai fait les premières parties de Yodelice à La Cigale. À un moment, j’étais frustrée car il me manquait quelque chose, étant seule, pour faire danser les gens. J’ai trouvé ce système de machines avec un « contrôleur », Midi, qui me permet d’envoyer des boucles de batterie en live, et là, ça a été le coup de foudre. En groupe, les musiciens se donnent de l’énergie entre eux. Moi, le seul truc qui me motive, c’est de voir le public et de le voir danser. C’est pour ça que je demande souvent au public de sauter ! Ça m’encourage et me donne de l’énergie !

Album Zanaka, chez Sony/Columbia. Concert au W, à 20 h 30.

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