Interview. Comédienne au théâtre où elle a joué Genet, Molière, Musset, Pinter…, voix française du personnage de Meredith Grey dans la célèbre série « Grey’s Anatomy » Céline Mauge qui chante aussi sous le nom de Laughing Seabird a sorti en mai «The Transformation Place». Un bel et lumineux album pop-folk qu’elle présentera sur scène le 16 septembre au Studio de l’Ermitage, à Paris.
Musique. Les belles envolées pop-folk de Laughing Seabird
Sa voix ne vous est sans sans doute pas étrangère puisque Céline Mauge (son vrai nom) double l’actrice américaine Sienna Miller ou encore Ellen Pompeo, alias Meredith Grey, dans la version française de la célèbre série Grey’s Anatomy sur TF1. Au théâtre, elle a incarné le personnage de Madame pour « Les Bonnes » de Jean Genet, celui de Mathilde dans « Les Coquelicots des Tranchées« , une pièce mise en scène par Xavier Lemaire, récompensée à Avignon par le Prix Public 2014 puis par le Molière 2015 du Théâtre Public. Elle a également joué Molière, Musset, Pinter, Jean-Luc Lagarce… et un certain Karol Wojtyla, connu sous le nom de Jean-Paul II pour « La Boutique de l’Orfèvre« .
Il est temps de découvrir la chanteuse qui se produit sous le nom de Laughing Seabird. Après un premier album « And I Become » (en 2016), elle confirme ses talents d’auteur, compositeur et guitariste avec « The Transformation Place ». Un univers pop-folk lumineux dans lequel son timbre envoutant nous embarque au fil de titres comme « I Feel Fat », « Vivre », « Les filles sages et les autres », « Le somptueux règne des absents », « My Shell »… délicatement arrangés par Emmanuel Heyner. Des chansons qui parlent de liberté, de rêves à réaliser, de doutes aussi. En bonus, deux superbes reprises aux accents celtiques: « Sailor Song » de Rickie Lee Jones et la ballade traditionnelle anglaise « Scarborough Fair », popularisée par Simon and Garfunkel.
D’où vient votre nom de scène ?
Laughing Seabird : Dans mon précédent appartement boulevard de Charonne il y avait des mouettes qui volaient au-dessus de ma tête. Je cherchais un truc générique et j’ai pensé à la mouette rieuse. C’est le genre de nom que l’on donne à la naissance aux indiens. Il fait aussi référence à mes origines bretonnes. J’aime le symbole de ces oiseaux qui lorsque nous sommes perdus en mer, annoncent que la terre est proche.
Comment avez-vous décroché le doublage d’un des rôles principaux de la série Grey’s Anatomy ?
Laughing Seabird : J’ai passé des essais et j’ai été retenue. C’était il y a 18 ans et ça dure encore puisque nous avons enregistré la 17ème saison.
Vous avez écrit « On ne sera jamais invincible, mais on peut devenir indivisible, unifié « . Vous faites référence à la situation actuelle ?
Laughing Seabird : Quand j’ai écrit ça, j’avais l’impression d’être éparse. Parfois, il suffit juste de verbaliser les choses pour aller mieux.
Comment est née l’idée du personnage plutôt rock’n roll de « Karmen KéroZen » ?
Laughing Seabird : J’ai eu une espèce de fulgurance. C’est une chanson que je ne pensais pas mettre dans l’album. Elle n’avait d’ailleurs pas été enregistrée. C’est le réalisateur Christian Monnier qui m’a dit qu’il souhaitait la mettre au générique du film « Ça tourne à Saint-Pierre et Miquelon » (dont la sortie est prévue en mai 2022) dans lequel je joue le rôle d’une actrice.
Pourquoi remerciez-vous Paul McCartney sur le livret de l’album ?
Laughing Seabird : J’étais déjà fan des Beatles à 8 ans. J’ai même replongé mon père dans leur musique. A 13 ans, je suis allée voir McCartney à Bercy. L’écouter me rend forte et heureuse. Il est l’homme de ma vie !
Pouvez-vous nous parler de votre complice Emmanuel Heyner ?
Laughing Seabird : Pour mon premier album, j’avais travaillé avec Michel Peteau, un ancien de La Fiancée du Pirate. Je cherchais un nouvel arrangeur et guitariste. Des amis m’ont parlé de Manu et le courant est passé tout de suite. Nous avons les mêmes goûts. C’est lui qui m’a présenté Stéphane Edouard qui joue de la batterie avec nous et Jeff Pautrat qui joue la contrebasse.
Vous jouez vous-même de la guitare ?
Laughing Seabird: J’avais commencé à 15 ans mais le théâtre avait pris beaucoup de place dans ma vie et elle était restée dans son étui. Lorsque j’ai joué et chanté dans l’opéra-rock « La Nuit du Rat« , de Boris Bergman, je ne me sentais pas vraiment légitime. J’ai donc commencé les cours de chant et repris ma guitare. C’est une grande liberté de savoir jouer d’un instrument. Il y a trois mois, je me suis mise également au piano.
Et le théâtre ?
Laughing Seabird : J’ai moins envie d’y jouer. Au théâtre, j’étais protégée et aussi un peu contrainte par le personnage. Je trouve davantage de prise de risque exaltante et de liberté dans la musique. C’est un moyen d’expression plus personnel et direct, j’aime l’idée de casser le 4ème mur pour me retrouver face au public.
Lorsque vous chantez les filles sages et les autres. Vous vous placez dans quelle catégorie ?
Laughing Seabird : Je ne pense pas être une fille sage.
Vous ne visez donc pas le paradis promis dans la chanson ?
Laughing Seabird : Pour moi le paradis c’est ici et maintenant.
Entretien réalisé par Annie Grandjanin
Album « The Transformation Place » (Ad Libertam/L’Autre Distribution), disponible depuis le 28 mai dernier.
- En concert le 16 septembre 2021, à 21h, au Studio de l’Ermitage, 8 rue de l’Ermitage, 75020 Paris. Tél.: 01.44.62.02.86. Infos sur le site www.studio-ermitage.com
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