a lire au coin du feu
Gilles Bornais publie "Les oiseaux du Bronx" (c) DR

A lire au coin du feu. Pour cette semaine de lecture, trois suggestions. On commence avec « Les oiseaux du Bronx », le nouveau roman de Gilles Bornais, un des maîtres du polar à la française ; on enchaîne avec « Le Cirque du Diable » de l’avocat marseillais Olivier Descosse pour un très réussi thriller en très haute altitude, et on boucle la semaine avec « Puzzle » du toujours impeccable Didier Roustan qui, d’une vie de foot en puzzle, a fait des moments de grâce et d’élégance.

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A lire au coin du feu : « Les oiseaux du Bronx » de Gilles Bornais

GILLES BORNAIS : « Les oiseaux du Bronx »

Un pas de côté pour son quinzième livre, « Les oiseaux du Bronx »… et voilà Gilles Bornais, auteur chevronné de polars, qui déroule une affaire non pas du point des enquêteurs mais d’une avocate. L’auteur emmène les lecteurs outre-Atlantique- janvier 2017, Etat de New York.

Donc, en cette présidence de Donald Trump qui a fait passer, entre autres, des lois permettant à des entreprises de polluer, l’avocate June Mitchell, 51 ans, spécialiste des affaires d’environnement, est chargée d’une mission « pro bono » et doit monter le dossier de demande de grâce de Maurice Da-John, 51 ans, originaire du Bronx, détenu noir condamné voilà 16 ans à 27 ans de prison pour viol de sa fiancée.

June Michell ne souhaite pas défendre un violeur mais, finalement face à ce cas de conscience, accepte sur les conseils de Nicholas, un jeune confrère du cabinet. Les deux avocats vont découvrir, dans l’affaire Maurice Da-John, de nombreuses zones d’ombre, et des incohérences qui, au moment du procès, n’avaient pas interpellé le juge… Remarqué pour sa série avec l’inspecteur Joe Hackney (dont « Le Tartan noir »), Gilles Bornais maîtrise l’art du récit avec aisance et élégance. Il sait aussi camper les nuances et fragilités de ses personnages, sans jamais négliger le contexte politique…

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A lire au coin du feu : « Le Cirque du diable » de Olivier Descosse

OLIVIER DESCOSSE : « Le Cirque du Diable »

Une promesse de l’éditeur : « un sommet d’angoisse et de suspense ». Une citation de Winston Churchill : « Le succès ne dure pas. L’échec ne tue pas. Ce qui compte, c’est le courage de continuer ». Deux bonnes façons de lancer « Le Cirque du Diable », le nouveau roman d’Olivier Descosse, avocat à Marseille, entré en littérature en 2002 et remarqué pour plusieurs thrillers (« Le Couloir de la pieuvre », « Le Pacte rouge », « Peurs en eau profonde »…).

Cette fois, l’auteur se propose d’emmener le lecteur en très haute altitude. Dans le massif de la Meije- montagne mythique de l’Oisans- des surfeurs trouvent un corps congelé et totalement nu dans le Cirque du Diable. Un peu plus loin, dans le Haut-Var, trois corps calcinés sont retrouvés dans une bergerie abandonnée en pleine forêt.

La première affaire est confiée à Paul Cabrera, et la seconde à Chloé Latour. Cabrera bosse à la Crim’ marseillaise et ne se déplace qu’en Harley ; Latour est cheffe de groupe à la brigade criminelle de Marseille et subit jalousie et défiance à cause de sa froideur relationnelle. Comme on est dans un (très bon) thriller, les enquêtes vont amener les deux policiers à se croiser. Et si, comme le laissent penser de nombreux recoupements et le talent d’Oliver Descosse, les deux affaires n’en étaient qu’une seule ?

  • « Le Cirque du Diable », d’Olivier Descosse. Editions XO, 524 pages, 21,90 €.
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A lire au coin du feu : « Puzzle » de Didier Roustan

DIDIER ROUSTAN : « Puzzle »

Des bas du front qui n’ont d’autre horizon que le ras du gazon se contentent de voir, en lui, seulement un journaliste sportif, spécialité football, en piste depuis 1976. Didier Roustan avait alors 19 ans, et venait de débarquer à Paris dans la première chaîne télé de France, en provenance de Cannes où il fut un jeune footballeur pas malhabile.

Sexagénaire, il a rassemblé les morceaux de sa vie professionnelle (et, un peu, personnelle). Un lever de rideau, vingt et un morceaux et un baisser de rideau, c’est « Puzzle »– plus de 400 pages pour un livre délicieux.



Longtemps, dans le PAF (paysage audiovisuel français), Roustan a fait figure d’OVNI- du moins, était-il considéré ainsi parce qu’il était le plus doué de tous. A une connaissance très fine et pointue de l’art du ballon rond, il a toujours ajouté une sensibilité rare, une culture artistique, un sens de l’image et de la mise en scène que la télé française avait, jusqu’à sa venue, ignoré. Au fil des pages, l’éternel joueur de l’AS Cannes (se) raconte.

Une autobiographie éclatée, on y croise Pelé, Johann Cruyff, Diego Maradona, Eric Cantona, on aperçoit Enzo Francescoli et Javier Pastore… On se rappelle le syndicat mondial des joueurs, on vénère le foot citoyen. On souhaite que, longtemps, vive la Roustanie !

Serge Bressan

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