Idées cadeaux (1). Bientôt Noël et le Jour de l’An… Une idée pour des cadeaux à glisser sous le sapin ou près de la cheminée ? Des beaux livres, bien sûr. We Culte en a sélectionné neuf. Un premier menu avec de très, très beaux livres, garantie et assurance de belles lectures et de bonnes fêtes !
L’INDISPENSABLE
« L’Information-Consommation » de Sempé
L’indispensable et éternel Sempé ! Nous le retrouvons, en ces temps moroses, avec une réédition grand format de « L’Information- Consommation », un recueil paru initialement en 1969 et épuisé depuis 1975…
Pendant une dizaine d’année, formidable capteur de tendances, Sempé a dessiné dans l’hebdomadaire « L’Express »- il était alors un des meilleurs chroniqueurs de la « vie moderne ».
De sa plume fine, il rendait compte de cette société qu’alors on avait qualifiée « de consommation »- au fil des pages, on constate que le dessinateur du Petit Nicolas et de Catherine Certitude n’a pas été seulement témoin de son temps et annonciateur de Mai-68 en France, il fut également visionnaire sur ce qu’est notre monde de ce 21ème siècle…
Les pages tournent, le plaisir de la lecture et des yeux est permanent. Avec des bonheurs de formule comme « Achetez une voiture qui va plus vite que celle de vos amis », « Devenez cultivé distingo et viril » ou encore « Culture first quality pour homme viril et femme sexy in pop et op » !
- « L’Information-Consommation » de Sempé. Denoël, 176 pages, 39 €.
Et AUSSI
« Dior Bérard. La mélancolie joyeuse » de Laurence Benaïm
Délices de mode… et une des plus belles plumes de la presse française de mode, Laurence Benaïm, assure : « Tout Dior est dans Bérard, tout Bérard est dans Dior ». Chez l’un comme chez l’autre qui se sont rencontrés à la fin des années 1920, ainsi que le rappelle « Dior Bérard. La mélancolie joyeuse », il y avait des jours sombres et des jours fastes.
En mots et photos, l’auteure raconte et montre, à travers ces deux personnages essentiels de la mode au XXème siècle, une amitié indéfectible sur fond permanent d’art, de mode et de théâtre. Dior a révolutionné la mode avec le « new look », Bérard a touché à tout- deux personnages immenses non pas pour une biographie à deux têtes mais pour un livre-vagabondage entre Belle Epoque et après-Deuxième Guerre mondiale…
- « Dior Bérard. La mélancolie joyeuse » de Laurence Benaïm. Gallimard, 310 pages, 32 €.
« La Terre en colère » de Bernard Chambaz
Déluges, séismes et autres catastrophes… le constat est cinglant. Et ça ne date pas d’aujourd’hui. La preuve avec « La Terre en colère », magnifique livre de Bernard Chambaz, historien, poète et romancier du meilleur niveau. « Depuis les premières traces de fusain sur les parois des grottes paléolithiques jusqu’aux œuvres non figuratives contemporaines la peinture explore des sensations, affronte le réel », écrit-il. Ainsi, il a fait appel à de grands noms de la peinture mondiale et aussi à quelques anonymes qui racontent la colère de la Terre. C’est le déluge avec Paolo Uccello, Nicolas Poussin ou William Turner, le passage de la mer Rouge, les inondations avec Léonard de Vinci, des tempêtes avec Rembrandt, des orages, des neiges, des volcans ou encore des tremblements de terre…
- « La terre en colère » de Bernard Chambaz. Seuil, 266 pages, 39,90 €.
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« Les femmes musiciennes sont dangereuses » d’Annie Coste
Les femmes qui lisent sont dangereuses. Celles qui écrivent et/ou pensent aussi ! Et pour poursuivre la collection initiée par Laure Adler, voici « Les femmes musiciennes sont dangereuses », le beau-livre signé Annie Coste, entre autres guitariste d’un groupe de rock alternatif.
Dans ce livre, l’auteure remonte à l’Antiquité, déambule dans l’Histoire de Marie Jaëll à Lady Gaga. On dit la musique d’essence féminine, mais c’est un domaine où la place des femmes demeure mineure. Poupées de sons, pour nombre d’entre elles.
Et puis, il y a celles qu’on soupçonne dangereuses, d’Aretha Franklin à Björk en passant par Nina Simone ou Clara Wieck Schumann, sans oublier Cassienne de Constantinople (810- 865), fabuleuse effrontée, et Amy Winehouse (1983- 2011), éternelle étoile noire…
- « Les femmes musiciennes sont dangereuses » d’Annie Coste. Flammarion, 160 p, 29,90 €.
« Gardiens de la forêt » de Claire Eggermont, Marc Dozier
Dans une belle préface, le botaniste Francis Hallé rappelle qu’il convient d’avoir « les connaissances et les ressources humaines nécessaires pour assurer la protection de l’environnement ». Il lance de belle façon « Gardiens de forêt », l’ouvrage de Claire Eggermont et Marc Dozier. Le sous-titre, « L’appel des peuples autochtones », est une invitation au voyage. Un beau livre pour un voyage en cinq étapes dans les forêts de la planète : Papouasie avec ses paradisiers, Canada et ses bisons, Amazonie et des jaguars, Mongolie et des rennes, et Gabon et des gorilles. On lira, à chaque étape, le témoignage du chef coutumier de la tribu des Hulis, la gardienne de la terre dénée, le leader du peuple Ashaninka, le chef ranger d’un parc national et l’homme-médecin punu.
- « Gardiens de forêt » de Claire Eggermont, Marc Dozier. Seuil / Arte Editions, 220 pages, 42 €.
« Tove Jansson » de Paul Gravett
C’est l’histoire d’une enfant finlandaise douée pour le dessin et encouragée par ses parents à pratiquer son don. Plus tard, après dessiner sur le mur extérieur d’une petite cabane, elle publiera son premier livre dans les années 1940. Dans un livre consacré aux illustrateurs et simplement titré « Tove Jansson », le Britannique Paul Gravett rend hommage à Tove Jansson (1914- 2001). Et voici lectrices et lecteurs embarqué.e.s dans la vallée de Moomin où vit la tribu de personnages délicieusement attachants. Grand connaisseur du monde de l’illustration et de la BD, Gravett propose un regard frais et empathique sur l’écrivaine et illustratrice finlandaise. Cent illustrations accompagnent le texte pour un hommage délicat à une femme aussi remarquable que libre.
- « Tove Jansson » de Paul Gravett. Flammarion, 112 pages, 19,90 €.
« La vie secrète des écrivains » de Guillaume Musso, Miles Hyman
Par ces temps où l’on adapte tout en « roman graphique », il est une superbe réussite : « La vie secrète des écrivains », best-seller de Guillaume Musso paru en 2019. Là, on a entre les mains un livre magnifique. A l’histoire imaginée et écrite par Musso (vendeur numéro 1 des auteur.e.s français.e.s), s’ajoutent les dessins de Miles Hyman, connu et célébré pour ses couleurs et son style qui évoquent fortement les impressionnistes.
Les deux auteurs sont persuadés que « pour survivre, il faut raconter des histoires ». Ce que faisait le célèbre écrivain Nathan Fawles qui décide d’arrêter l’écriture et de se retirer sur une île aussi sublime que sauvage au large de la Méditerranée. Vingt ans après, une journaliste débarque sur l’île. Elle veut découvrir le secret de Fawles.
- « La vie secrète des écrivains » de Guillaume Musso, Miles Hyman. Calmann-Lévy, 194 pages, 29,90 €.
« Mes nuits blanches » de Jean-Marie Périer
Facétieux, Jean-Marie Périer annonce : « Ceci n’est pas un livre de photos ! » Star aujourd’hui octogénaire parmi les stars retirée dans le sud de la France, il a débuté dans la photographie à l’âge de 16 ans, par l’entremise de Daniel « SLC Salut les Copains » Filipacchi. Il a été- et demeurera à jamais, le photographe de la génération yéyé en France. Mais pas que… Certes, il a shooté Johnny Hallyday, Sylvie Vartan, Sheila, Françoise Hardy, Jacques Dutronc ou encore Mick Jagger et les Beatles, mais il a aussi photographié des pointures du cinéma et du théâtre, aussi son copain d’enfance Patrick Modiano. Il a aussi bossé pour la pub et fait des campagnes de prévention (entre autres, contre la drogue). Chaque photo est accompagnée d’un texte, entre gouaille et sincérité. Du grand Périer !
- « Mes nuits blanches » de Jean-Marie Périer. Calmann-Lévy, 418 pages, 20,90 €.
« Breakdowns » d’Art Spiegelman
Jeune homme, il se définissait comme « un buveur d’encre au regard fou ». De 1972 à 1977, l’Américain Art Spiegelman (à ce jour, le seul dessinateur à avoir reçu le prix Pulitzer pour « Maus ») réalisa de nombreuses esquisses autobiographiques publiées l’année suivante en un recueil titré « Breakdowns ».
Le voici réédité en format XL, ce fut et ça reste, sous-titré « Portrait de l’artiste en jeune %@*! », follement novateur, délicieusement singulier et débordant d’humour. Cette nouvelle version est ouverte par un long récit autobiographique en bande dessinée, c’est à la fois intime et expérimentalement audacieux. Breakdowns, œuvre de jeunesse, c’est une œuvre joyeusement foutraque, déjà furieusement radicale et diablement révolutionnaire. Parce qu’avec Spiegelman, il n’y a jamais de pannes !
- « Breakdowns » d’Art Spiegelman. Flammarion, 88 pages, 25 €.
Serge Bressan
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