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On a lu, on adore "Un film disparaît", le premier livre de Hippolyte Girardot

On a lu, on adore. Pour cette semaine de lecture, trois suggestions. On commence avec « Un film disparaît », le récit à caractère autobiographique empli de mélancolie du comédien Hippolyte Girardot ; on enchaîne avec « Babysitter » le thriller impeccable (comme toujours) de la romancière Joyce Carol Oates, octogénaire à la production affolante, et on boucle la semaine avec le retour tant attendu de la saga suédoise « Millenium » avec, pour ce 7ème épisode « La fille dans les serres de l’aigle », Karin Smirnoff à l’écriture.

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On a lu, on adore « Un Film disparaît » de Hippolyte Girardot

HIPPOLYTE GIRARDOT : « Un film disparaît »

Fils d’un professeur aux Beaux-Arts et d’une publicitaire, diplômé des Arts Déco, il s’imaginait peintre ou dessinateur. Hippolyte Girardot est devenu un délicat comédien tout-terrain. Et le voici, à 63 ans, auteur d’un délicieux récit autobiographique, au joli titre follement énigmatique : « Un film disparaît ».

C’est l’histoire d’un jeune homme qui a accepté un petit boulot : animateur culturel en banlieue parisienne au carrefour des années 1970-1980, quand la France est passée de Giscard d’Estaing à Mitterrand. Le jeune homme (Hippolyte Girardot lui-même) découvre un autre monde, des jeunes (peut-être cinq ans de moins que lui) « de banlieue » avec qui il devient ami.

Ils lui proposent non plus de faire des bouts de films mais un vrai film. L’affaire est lancée, tournée, d’abord titrée « Les Mecs du Porche » puis définitivement « A plus ». Sur la table de montage, les pellicules avec les images…

Et puis, ce constat : plus de bandes, le film a disparu, été volé (?)- « je l’ai pris comme une trahison », confiera plus tard Hippolyte Girardot. Sans tapage, petit sourire en coin (sa marque de fabrique), il a signé un livre en Super-8. D’une écriture élégante, on a là un bel hommage un brin mélancolique à l’enfance, à l’adolescence- à l’âge de jeune homme, aussi.

  • « Un film disparaît » d’Hippolyte Girardot. Seuil, 176 pages, 18 €.

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On a lu, on adore « Babysitter » de Joyce Carol Oates

JOYCE CAROL OATES : « Babysitter »

Hier surnommée Motor City parce que capitale mondiale de l’industrie automobile, la ville de Detroit (Michigan) est devenue Murder City. La cité du crime… Dans la banlieue, vit Hannah, l’héroïne de « Babysitter », le nouveau roman de l’immense Joyce Carol Oates.

Une fois encore, l’auteure à la production étourdissante nous envoie, à 85 ans, un roman empli d’effroi à tous les étages.

Que sait-on vraiment d’Hannah ? Mariée à un homme d’affaires riche, elle s’ennuie au quotidien et tente d’organiser au mieux la vie qui va de sa famille. Va se présenter à elle un inconnu. Il lui a saisi le poignet lors d’un cocktail mondain- elle devine la violence chez « ce mâle prédateur enchanté de lui-même », il devient son amant.

Début d’une relation toxique. A la même période, un tueur d’enfants surnommé « Babysitter » par la presse, enlève, viole et tue des jeunes garçons blancs tout près de chez elle, et des voisins, haut placés chez General Motors, sont assassinés dans leur majestueuse villa. Sans compter que des relations de son amant se pointent chez elle sans prévenir…

Cette fois encore, Joyce Carol Oates vise juste, frappe fort. Elle à qui on promet le Nobel de littérature depuis tant d’années est la meilleure quand il s’agit d’ausculter l’Amérique d’hier et d’aujourd’hui.

  • « Babysitter » de Joyce Carol Oates. Traduit par Claude Seban. Editions Philippe Rey, 608 pages, 25 €.

 

KARIN SMIRNOFF : « Millenium 7. La fille dans les serres de l’aigle »

Aucun doute, voici une des grandes et belles nouvelles de cet automne 2023 ! Héros d’une série initiée par le journaliste-écrivain Stieg Larsson en 2005, Lisbeth Salander et le journaliste Mikael Blomkvist sont de retour, et ce « Millenium 7 » est joliment titré « La fille dans les serres de l’aigle ».

Pour mémoire, on rappelle que les quatre premiers volets de la saga sont signés Stieg Larsson, les deux suivants par David Lagercrantz et ce septième par Karin Smirnoff, 59 ans, écrivaine et photographe.

Elle confie : « C’était plutôt facile d’accepter le projet d’écrire un nouvel épisode de ‘’Millenium’’ », et ajoute : « J’éprouve une grande sympathie pour le personnage de Lisbeth Salander, la hackeuse solitaire ».

Cette fois, l’histoire emmène le lecteur dans le Nord de la Suède, nouvel eldorado vert. Là, les grandes entreprises sont accourues, il y a tant d’argent à se faire mais les bandes criminelles sont aussi sur le coup. Voilà donc Lisbeth et Mikael embringués dans une bataille où les tenants du mal sont prêts à tout pour le fric, et où les hommes n’apprécient pas toujours les femmes…

Avec « La fille dans les serres de l’aigle », Karin Smirnoff a impeccablement relevé le défi- ce qui donne un thriller délicieusement haletant, palpitant…

  • « Millenium 7. La fille dans les serres de l’aigle » de Karin Smirnoff. Traduit par Hege Roel Rousson. Actes Sud, 432 pages, 23,80 €.

Serge Bressan

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