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Michel Moatti revient avec un nouveau thriller : "Dog Island. Mémoires de l'île aux morts"

Livre. Ile sanctuaire et terre hostile au large de Manhattan, « Dog Island » est un lieu parfait pour un thriller rondement mené par Michel Moatti, un spécialiste du genre. Bienvenue sur l’île aux morts, là où « personne n’entre, personne ne sort »…


« Dog Island. Mémoires de l’île aux morts », c’est impeccablement mené, angoissant et haletant à souhait. On y retrouve la belle influence d’Agatha Christie, celle du « Meurtre de Roger Ackroyd » et des « Dix Petits Nègres ». On a connu pire comme parentèle !  


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Michel Moatti revient avec un nouveau thriller : « Dog Island. Mémoires de l’île aux morts »

Ils sont détectives et bossent pour la police de New York. Ils se nomment Kitman et Jaworski, et viennent de débarquer sur Dog Island, une île à moins de dix-huit kilomètres de Manhattan et desservie deux fois par jour par le ferry. Une île qui, de la Guerre de sécession à 1940, a servi de pénitencier à ciel ouvert ; qui, sur la plaine de Potter’s Field (soit un tiers de la superficie de l’île), a servi de cimetière- le plus grand d’Amérique du nord, où sont enterrés un million de personnes : d’abord les prisonniers confédérés, puis tous les morts anonymes et les indigents des hôpitaux et des asiles de l’Etat de New York.

Plus tard, Dog Island, une île dont la devise assure que « personne n’entre, personne ne sort », a servi de rampe de lancement de missiles anti-aériens destinés à assurer la protection de New York. Et puis, lorsqu’ils débarquent sur « l’île du chien » surnommée également « l’île aux morts », Kitman et Jaworski s’interrogent. Ils veulent comprendre, faire la part du vrai et du faux.


Livre. «Dog Island» de Michel Moatti : un thriller sous influence d’Agatha Christie


Des questions les habitent : l’ancienne base nucléaire est fermée depuis longtemps mais l’armée garde des hommes sur l’île ; discrètement, des transbordeurs accostent pour y décharger des cercueils… et puis, pourquoi deux des douze habitants de Dog Island sont-ils morts en si peu de temps, en cette période de Covid ? Sur cette « île du chien », les légendes sont nombreuses, ainsi celle qui assure qu’on trouvait une « forme d’ombre » qui « apparaissait dans un souffle de vent tiède venu du Long Island Sound. Le plus souvent sous la forme d’une silhouette maigre enroulée dans une couverture de laine blanche, brodée de l’étoile du soir, jaune et rouge. Une de ces couvertures, disait la légende, volontairement contaminées au virus de la variole, que les Blancs avaient offertes aux Premières Nations. Des cadeaux empoisonnés destinés à les anéantir »



Maître du thriller depuis « Retour à Whitechapel » (2013), Michel Moatti emmène donc, en cet été avec « Dog Island. Mémoires de l’île aux morts « , le lecteur à Dog Island. C’est « bienvenue à l’île aux morts », et c’est impeccablement mené, angoissant et haletant à souhait. On y retrouve la belle influence d’Agatha Christie, celle du « Meurtre de Roger Ackroyd » et des « Dix Petits Nègres ». On a connu pire comme parentèle !

Serge Bressan

  • A lire : « Dog Island. Mémoires de l’île aux morts » de Michel Moatti. HC éditions, 482 pages, 19 €.

dog island michel moattiEXTRAIT 

« La nuit était parfaitement bleue. De ce bleu absolu qu’ont les rêves et les sommeils sans fin de l’alcool et des drogues. Ces sommeils dans lesquels plongeaient autrefois les Indiens Algonquiens dans leurs voyages immobiles sur l’île et ses proches alentours.
Dog Island dormait, nimbée de ce bleu. Tout au nord, aux Blauzes, là où les premiers cartographes venus d’Europe avaient cru discerner le museau du « chien », les récifs semblaient luminescents, cernés d’eau mousseuse. Leur masse énorme, aiguisée et luisante, émergeait de moins d’un mètre, gainée par des couches de varech et de mazout ».


 

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