Premiers romans : Les nouvelles plumes de la Rentrée Littéraire 

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Premiers romans : découvrez les nouvelles plumes de la Rentrée Littéraire. Photos DR/Olivier Dion/James Weston

Le Book Club de We Culte. Notre second volet de présentation de la rentrée littéraire est consacré à quelques uns des 73 premiers romans. Cette nouvelle génération d’auteurs, qui dessine l’avenir de la littérature française, se retrouve dans les sélections des jurys du prix de la Vocation, du prix Première Plume, du prix Talent Cultura et du prix Stanislas.

  • Les Mères au Cœur des Tourments
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Premiers romans : Mathilda di Matteo /DR

Mathilda di Matteo signe avec La Bonne Mère (L’Iconoclaste) un titre qui sonne comme une ironie amère. Dans un Marseille en tension, entre pauvreté et violence sourde, une femme tente de protéger ses enfants coûte que coûte. Un roman âpre, socialement engagé, qui déconstruit les codes de la maternité idéalisée.

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Premiers romans : Ramsès Kefi. Photo Olivier Dion

Plus tendre mais non moins bouleversant, Ramsès Kefi explore l’absence maternelle dans Quatre jours sans ma mère (Philippe Rey). Du point de vue d’un adolescent livré à lui-même, ce récit mêle ironie, tendresse et douleur dans une chronique sensible de la débrouille affective.

  • L’Enfance Fragilisée, Territoire Littéraire
Premiers romans : Gabrielle de Tournemire /DR

Plusieurs romans s’emparent de l’enfance comme d’un monde en péril. Gabrielle de Tournemire livre l’un des romans les plus attendus avec Des enfants uniques (Flammarion). Hector et Luz, amoureux depuis l’adolescence, affrontent les préjugés liés à leur handicap. Leur amour, redouté par leurs familles, trouve sa voie grâce à leur force et au soutien de Carlo, leur éducateur. Fruit de l’expérience personnelle de l’auteure dans un foyer belge, ce premier roman aborde avec une rare sensibilité la question du handicap et de l’inclusion sociale.

  • Migrations et Quêtes d’Identité
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Premiers romans : Steve Aganze/ DR_

L’exil nourrit plusieurs de ces premiers romans. Steve Aganze impressionne avec Bahari-Bora (Récamier), un récit poétique sur les chemins de migration où l’océan devient à la fois menace et horizon. Puisant dans ses racines africaines, l’auteur questionne les notions d’appartenance dans un roman d’une maturité remarquable.

Premiers romans : Clarence Angles Sabin/DR

Clarence Angles Sabin propose avec Malu à contre-vent (Le Nouvel Attila) le portrait d’une adolescente caribéenne qui résiste aux injonctions de son entourage dans un décor battu par les vents. Un texte où le climat devient personnage, révélant une auteure capable de tisser des liens subtils entre l’intime et l’universel.

  • Fictions Politiques et Regards Sociaux
Damien Peynaud. Photo James Weston

Damien Peynaud transforme la crise économique en théâtre dans Les Crédits (Noir sur Blanc), suivant un homme broyé par l’endettement. Une critique sociale redoutable où l’ironie grince à chaque page.

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Premiers romans : Séverine Cressan /DR

Plus intimiste, Séverine Cressan dresse dans Nourrices (Dalva) le portrait saisissant de ces femmes qui prennent soin des enfants des autres, explorant les questions de maternité et de care dans notre société.

  • Audaces Formelles et voix Décalées
Premiers romans : Thibault Daelman. Photo Olivier Dion

Quelques romans se distinguent par leur singularité narrative. Thibault Daelman surprend avec L’Entroubli (Le Tripode), où un homme tente de retrouver une sensation perdue dans un monde où les souvenirs se dérobent. On pense à Modiano revisité par Borges, dans une forme aussi floue qu’envoûtante.


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Premiers romans : Julia Clavel/DR

Julia Clavel joue sur la verticalité dans L’âme de fond (L’Observatoire) : une femme descend dans les profondeurs de son existence pour remonter à la surface. Un roman aquatique, sensoriel, d’une grande maîtrise stylistique.

Melvin Mélissa transforme l’inconfort mental en fresque poétique avec Une pieuvre au plafond (Rivages), mêlant métaphore psychiatrique et quête existentielle dans une langue hybride et troublante.

  • Les Étoiles Montantes à suivre
Premiers romans : Reine Bellivier/DR

D’autres noms promettent déjà de marquer durablement la littérature. Reine Bellivier bouscule les convenances avec La Hideuse (Bourgeois), le portrait troublant d’une adolescente difforme confrontée au désir et au rejet.

Arbon mélange espionnage et métaphysique dans Les Derniers jours de Harry Yuan (Au Diable Vauvert), révélant une imagination débordante.

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Francesca Rizzoni /DR

Quant à Francesca Rizzoni, elle parvient à associer sa passion pour le théâtre et Avignon à une rencontre improbable entre une femme mutique et un directeur de salle en quête de sens dans La Fille d’Avignon (Héliopoles – Serge Safran).

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Premiers romans : Nadine Luton-Walter /DR

Enfin, Nadine Luton-Walter, déjà récompensée par le Prix Jean Anglade 2025 pour La Particule, interroge l’infiniment petit du corps, de la parole et du monde dans un roman-laboratoire fascinant.

  • Une Génération qui Réinvente la Littérature

Ces quatorze premiers romans prouvent que les auteurs n’hésitent pas à s’emparer des questions brûlantes de notre époque : migration, handicap, écologie sociale, nouvelles formes familiales. Qu’ils interrogent la mémoire, les liens familiaux ou les désordres sociaux. Étonnants, puissants, fragiles, ils dessinent les contours d’une littérature française en pleine mutation, capable de saisir les transformations de notre monde avec sensibilité, intelligence et créativité.

Henri-Charles Dahlem


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