juliette chansons de la ou l'oeil se pose
Juliette revient avec un nouvel album, «Chansons de là où l'oeil se pose». © Geoffroy Petit

Musique. Cinq ans après « J’aime pas la Chanson », Juliette sort « Chansons de là où l’œil se pose ». Un superbe album sensiblement plus grave, écrit et composé en partie durant le confinement. Entre des textes bouleversants sur la maladie ou le harcèlement dans les cours de récré, elle confesse également son allergie aux poivrons et son désœuvrement lorsqu’il s’agit de faire entrer une couette dans sa housse ! À découvrir absolument sur scène à Paris, les 5 et 6 juin prochains à La Cigale et en tournée.


Juliette : Comme toujours, l’artiste jongle avec virtuosité sur toute une gamme d’émotions dans « Chansons de là où l’oeil se pose »


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Dans son précédent album « J’aime pas la chanson », Juliette nous vantait les mérites de « La procrastination« . Il a donc fallu patienter cinq ans pour qu’elle nous livre enfin sa nouvelle production.

Plus sérieusement, les contraintes sanitaires ne furent sans doute pas étrangères à cette longue attente. « Lorsqu’il ne peut plus regarder dehors, l’oeil se pose sur les objets du quotidien, les traces du passé, les souvenirs hétéroclites de nos vies rêvées et chantées pour raconter de toutes nouvelles histoires. Des histoires d’escaliers, de poivrons, de perruque, de 2CV, de housses et de couettes et autres épisodes ironiques, nostalgiques ou douloureux. Des histoires de nous qui sommes enfermés et libres… » confie-t-elle au sujet de « Chansons de là où l’oeil se pose« .

Un opus réalisé par Renaud Letang, écrit et composé, en partie, durant le confinement, dont les arrangements savants soulignent la beauté des cordes, des cuivres, des choeurs, des notes de piano, de bandonéon…

Comme toujours, l’artiste jongle avec virtuosité sur toute une gamme d’émotions, même si elle aborde ici des thèmes sensiblement plus graves. Notamment lorsqu’elle évoque les barbares de cour de récré et de bac à sable dans le bouleversant «  Seigneur des Mouches » ou la maladie avec « La perruque« .



Mais en une pirouette, la fantasque Juliette nous entraîne quatre à quatre dans une vertigineuse ascension des « Escaliers« , cite Van Gogh et Amadeus dans une délirante version domestique du fameux châtiment de Sisyphe pour « La housse et la couette », énumère avec une certaine volupté les mystérieuses « Litanies du Diable« .

Au passage, elle rend hommage à l’auteur Pierre Philippe dont elle reprend « Lames » (sur une musique d’Astor Piazzolla), une chanson initialement écrite pour Jean Guidoni et à Jacques Brel dans une belle relecture de « Regarde bien, petit ».

On connaît la passion de Juliette pour les textes ciselés, on découvre aussi qu’elle n’est pas insensible au pantoum ! Un genre littéraire venu de Malaisie, composé d’une série de quatrains à rimes croisées, popularisé notamment par le poète Théodore de Banville. Un exercice dans lequel elle se lance pour une ludique virée à bord d’une « Deux chevaux ».

Enfin, si après l’écoute de ce superbe album, l’envie vous prenait d’inviter cette incorrigible épicurienne à partager votre table, on ne saurait trop vous conseiller de bannir impérativement les « Poivrons » !

Annie Grandjanin


  • Album « Chansons de là où l’oeil se pose » (Barclay/Universal), disponible depuis le 24 février 2022.
  • En concert: les 5 et 6 juin 2023, à 20h, à La Cigale, 120, Bd de Rochechouart, 75018 Paris. Loc. points de vente habituels. www.lacigale.fr En tournée dès le mois d’octobre prochain.
  • Retrouvez l’ensemble des chroniques culturelles d’Annie Grandjanin sur : annieallmusic.blogspot.com et aussi sur annieallmusic.com/

 

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