Playlist WeCulte. « Dyade » de Cyril Mokaiesh, « Bing Bang Boum » de Têtes Raides, « De Pelicula » de The Limiñanas & Laurent Garnier, « Grand Songs » de Lisa Ekdahl et « Happy End » de Albin de la Simone. Voici nos cinq coups de cœur de la semaine.
Playlist We Culte : Mokaiesh, Têtes Raides, Limiñanas-Garnier, Ekdahl, de la Simone
CYRIL MOKAIESH – DYADE (Un Plan Simple)
Depuis toujours Cyril Mokaiesh est en mal d’humanité. Une quête du bonheur qui passe par le rêve d’un peu moins de solitude et de plus de partage. Après l’album « Paris-Beyrouth », l’auteur de « Du Rouge et des Passions » et de « L’Amour qui s’invente », livre « Dyade ». Un disque de duos féminins et masculins, où il réinvente son univers en compagnie de Alma Forrer, Elodie Frégé, Laura Mokaiesh (sa sœur), Keren Ann, Clara Ysé, Mélanie Doutey, L (Raphaëlle Lannadère), Calogero, Dominique A, Pierre Guénard (de Radio Elvis) et Florent Marchet. Un album à deux, pour tenter de renouer le fil des relations avec l’autre et le besoin d’être ensemble, après des mois de silence forcé. Un opus sensible qui s’ouvre par l’émouvante « Après le déluge » et ces mots : « Et toi/comment tu vas ? ». Un registre binôme qui pose la question du « nous » dans cette société en chaos, entre chagrin, romantisme, joie et peine, espoir et envie d’aimer pour le meilleur et pour le pire. La vie, tout simplement. Assurément, le plus bel album de Cyril Mokaiesh.
TÊTES RAIDES – BING BANG BOUM (Bmg)
Punk-rock, fanfare, chansons aux contours réalistes, bouillonnement poétique, théâtral et engagement citoyen… le groupe Tête Raides n’a jamais lâché l’affaire depuis ses débuts en 1989 et son premier album « Not dead but bien raides ». Sept ans après « Les Terriens », le groupe emmené par Christian Olivier revient avec « Bing Bang Boum ». Soit le disque des retrouvailles avec, côté casting, la team originelle, Grégoire (saxophone), Cali (basse), Lulu (Batterie, Pierrot (trombone), Anne Gaëlle (violoncelle), Edith (Clavier) et Serge (Guitare). Des retrouvailles festives d’après Covid, qui permet à Têtes Raides de regarder l’avenir, sur fond d’esprit rock aussi dansant que résistant : « Tiens voilà qu’les arbres se remettent à bouger/Tiens voilà qu’le vent se remet à penser/Tiens, voilà qu’soudain tout peut arriver » chante Christian Olivier sur la vibrante « Haut les mains » . Et aussi « Levez-vous du tombeau », chanson du poète et dramaturge Jean-Pierre Siméon, qui clôt l’album. Une invitation à réfléchir au monde d’aujourd’hui et de demain. De quoi faire bouger les lignes.
THE LIMINANAS & LAURENT GARNIER – DE PELICULA (Because Music)
Il y a des rencontres magiques parfois, à l’image de celle de The Limiñanas et de Laurent Garnier. Le groupe de Perpignan formé de Lionel et Marie Limiñana et le DJ producteur et compositeur star de musiques électroniques, ont uni leurs univers respectifs et sortent un album commun baptisé « De Pelicula ». Un disque où l’on suit le road trip de Saul, « un petit mec de province » qui tombe amoureux de Juliette qui « travaille dans une caravane des années 60 », héros romantiques en cavale dans la lignée du film de David Lynch, « Sailor et Lula ». Un album aux ambiances cinématiques façon «Histoire de Melody Nelson» de Serge Gainsbourg, où rock garage et électro nous entraînent dans un voyage hypnotique et vertigineux dominé par la transe. Un mix de rock et de french touch où l’on se noie avec bonheur dans des morceaux très longs hors des formats radio, reposant sur des structures répétitives. Un registre dansant et totalement inclassable, tel « Steeplechase », titre de six minutes aux atmosphères psychédéliques ou encore « Que Calor », chanté par l’allumé Henriquez, des groupes rock franco-chilien Panico et Nova Materia. Un répertoire follement électrisant, qui nous laisse respirer vers la fin, avec l’envoûtante « Au début », c’était le début » interprétée et écrite par Bertrand Belin. Une tuerie.
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LISA EKDAHL – GRAND SONGS (Sony Music)
Le disque feel good idéal pour accompagner les premiers jours de l’automne. Lisa Ekdhal est de retour avec « Grand Songs », album de reprises en anglais de grandes chansons pop d’hier d’aujourd’hui. La chanteuse suédoise à la voix enfantine évolue ici dans des ambiances cosy et bohêmes, en reprenant des titres de Billie Eillish, des Beatles, Bod Dylan ou encore Beyoncé : « Si une chanson vous touche, c’est souvent parce qu’elle offre une expression à des sentiments intimes » confie l’artiste aux deux millions d’albums vendus. Un écrin dans lequel Lisa Ekdhal se love sur fond d’arrangements jazzy-soul invitant à un voyage poétique et intemporel.
ALBIN DE LA SIMONE – HAPPY END (Tôt ou Tard)
Le label Tôt ou Tard inaugure une collection joliment titrée « Les Instrumentôts ou tard ». Une façon de remettre la musique au centre du jeu. Premier artiste à se lancer dans l’aventure, l’auteur-compositeur-interprète Albin de la Simone, qui avec « Happy End », nous plonge dans un album entièrement instrumental : « depuis que je fais des interviews, on me parle essentiellement de mes textes, presque jamais de musique » observe-t-il. Un disque aux élégantes et douces mélodies minimalistes, où se mêlent piano, guitare acoustique et claviers-synthés. Un havre de paix bienvenu en cette époque bruyante et trop bavarde.
Victor Hache
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