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"Rébellion afrobeat" : Fela Kuti (c) Laurent Rebours/AP

Exposition « Rébellion afrobeat ». 25 ans après la disparition de Fela Anikulapo-Kuti, la Philharmonie de Paris et le Musée de la Musique présentent, pour la première fois en Europe, une foisonnante et passionnante exposition « Rébellion Afrobeat » consacrée à l’artiste activiste nigérian. A voir jusqu’au 11 juin 2023.


« Rébellion Afrobeat » : une passionnante exposition consacrée à Fela Kuti


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« Rébellion afrobeat » : la Philharmonie de Paris consacre une grande exposition à Fela Kuti, l’inventeur de l’afrobeat (c) Philharmonie

Après un cycle de concerts et spectacles en hommage à la figure du « Black Président », la Philharmonie de Paris et le Musée de la Musique présentent une foisonnante et passionnante exposition intitulée « Fela Anikulapo-Kuti, Rébellion Afrobeat ».

Dès l’entrée, le visiteur est accueilli par les vibrations de l’afrobeat, une musique dont Fela est le créateur, puisant à la fois dans le free jazz, le highlife de l’Afrique de l’Ouest, le funk et les rythmes yoruba. Une musique « à danser et à penser » qui symbolise l’incroyable parcours de cet artiste activiste disparu en  en 1997, à l’âge de 58 ans.

Au fil de l’exposition, on découvre les percussions Yoruba, considérées comme le socle de l’afrobeat, une trentaine de costumes plus chatoyants les uns que les autres ainsi qu’une surprenante collection de slips tout aussi colorés, des extraits de concerts dont la légendaire prestation que le chanteur et saxophoniste nigérian donnera avec son groupe Africa 70, lors du Festival de Jazz de Berlin en 1978, des images de l’enregistrement à Paris, en 1989, de l’album « ODOO » (« Overtake Don Overtake Overtake »), des portraits de femmes qui ont accompagné et soutenu son cheminement politique, comme sa mère Funmilayo Ransome-Kuti et l’actrice Sandra Izsadore. Mais aussi les visages de ses épouses, choristes et danseuses surnommées les « Queens ».



Au-delà de l’artiste, l’accent est évidemment mis sur l’engagement de l’homme qui n’a cessé de dénoncer la corruption du gouvernement et l’acharnement des forces de l’ordre, ce qui lui vaudra de multiples incarcérations. On apprend notamment que, le 4 septembre 1984, alors qu’il s’apprête à prendre l’avion pour une tournée européenne, Fela est arrêté après la découverte de 1600 livres non déclarées dans ses bagages. Il est alors condamné à 5 ans de prison !

En France, un collectif baptisé « La Caravane Jericho » organise alors une tournée pour réclamer sa libération. De nombreuses coupures de presse relatent également les agressions dont il fut victime, comme l’attaque par de nombreux soldats de sa résidence : la République de Kalakuta (nom d’une cellule où il a été emprisonné). Un refuge abritant des personnes marginalisées, une clinique, un projet d’imprimerie, un point de vente de cannabis…

25 ans après sa disparition, l’influence de Fela Anikulapo-Kuti est toujours très présente, comme on peut le voir sur l’un des écrans de l’exposition où défilent des artistes lui rendant hommage. Pour Keziah Jones, il représente celui qui lui a appris à chérir son héritage, tandis que Sir Paul McCartney affirme : « Fela, c’est le boss ! »…

Annie Grandjanin

  • A voir : Exposition « Fela Anikulapo-Kuti, Rébellion Afrobeat ». Jusqu’au 11 juin 2023, du mardi au vendredi de 11h à 18h, le Sam. de 10h à 20h et le dim. de 10h à 18h (Fermeture les 25 décembre, 1er janvier et 1er mai), au Musée de la Musique – Cité de la Musique, 221, avenue  Jean-Jaurès, 75019 Paris. Tél.: 01.44.84.44.84. Entrée : 10 Euros et tarifs réduits à 6 et 8 Euros (gratuit pour les moins de 16 ans). Infos supplémentaires sur le site de la Philharmonie ICI 

Retrouvez l’ensemble des chroniques culturelles dAnnie Grandjanin sur : annieallmusic.blogspot.com


 

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