timp dup immortelles

Musique. Après « La Course folle » Tim Dup revient avec le poétique et mélancolique « Les immortelles »: un album aux ambiances intimistes et hédonistes écrit sur la route de sa dernière tournée, dans lequel il célèbre l’amour et la beauté de la vie tout s’alarmant de l’état de la planète, à travers le titre « Les larmes du monde ».


Tim Dup : Avec « Immortelles », le chanteur rêve d’ailleurs et de légèreté pour mieux s’extraire du poids du réel et laisser libre cours à son imaginaire 


Depuis ses débuts, Timothée Duperray alias Tim Dup nous a habitués à un univers poétique et délicat privilégiant la rêverie mélancolique. Mais cette fois, avec son nouvel album « Immortelles », son 4ème opus, le chanteur s’offre un pas de côté, notamment au travers de « Les larmes du monde ». Une chanson où il s’alarme de l’état de la planète et de ce que les humains ont font : « Encore un jour où les larmes du monde se déversent en silence/La coupole crache les pleurs du ciel sur nos épaules ruisselantes/ On se voile la face et les forêts brûlent, la même violence/Fondent les glaces, s’échappent lits de rivières, la même cadence/ » chante-t-il dans un tempo très lent, sur fond de piano et de riffs de guitare, dont le clip le montre aux côtés de Camille Etienne, activiste pour le climat et la biodiversité.

Si Tim Dup s’émeut de la beauté de la terre « Pourtant, ce que le monde est beau », il tacle aussi ceux qui la malmènent : « Encore un jour où les sanglots du lion sont la seule eau du désert/Les amis disparaissent, et ne reste en surface que des brins de poussières/Après tout, ce qu’on peut souhaiter de mieux, de mieux à la Terre /C’est d’être débarrassée de ceux qui l’indiffèrent ». Un titre en forme de prière que l’on pourra découvrir dans ce nouvel enregistrement où l’on voyage entre émotion et mise à nu de l’artiste, comme en témoigne la photographie de la pochette aux corps dévêtus, prise dans une calanque du Frioul.


  • LIRE AUSSI : « Avalanche » de Raphaël Haroche : le roman de la mélancolie adolescente

13 chansons qui s’ouvrent par « Si je m’écoutais vraiment » où le chanteur rêve d’ailleurs et de légèreté pour mieux s’extraire du poids du réel et laisser libre cours à son imaginaire  : « Si je m’écoutais vraiment/Je ferais tomber les clés /Déserterais la ville/J’irais perdre mon temps/Au profit de l’exil/Je ne tomberais pas d’amour/Pour toutes les actrices/Je ferais moins de détours/Et paraitrais moins lisse/Je m’appellerais fumée/Je m’appellerais nuage ».

Un registre élégant aux contours intimistes (« Amor », «Pardon j’ai menti », «Les immortelles », «Le Club des 27 », « Entre chien et loup ») et ambiances urbaines parfois («Le fil » ) signé d’un artiste sensible cherchant à combattre sa mélancolie au travers de chansons qui savent aussi être joyeuses.

On s’en convainc avec la lumineuse « La Culotte » ou encore avec l’insouciante « Regarde-nous danser », titre le plus entêtant de l’album et déjà presque un classique, qui nous rappelle que malgré la noirceur ambiante, l’essentiel est de se sentir vivant, léger et libre, le plus beau cadeau de la vie. Une belle parenthèse musicale.

Victor Hache

Album « Les Immortelles » Sony/Columbia

LAISSER UN COMMENTAIRE

Laissez un commentaires
Merci d'entrer votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.