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Aretha Franklin, reine de la soul

Télé. Décédée d’un cancer le 16 août 2018 chez elle à Detroit à l’âge de 76 ans, Aretha Franklin, restera comme l’une des plus grandes figures de la musique populaire de l’Amérique. Une histoire qui se confond avec l’amour du Gospel et de la soul auxquels elle a donné son âme et le combat pour les droits civiques de la communauté afro-américaine, comme le montre le documentaire «Soul sister», à voir vendredi 29 avril sur Arte -22:25.


Aretha Franklin, reine incontestée de la soul à voir sur Arte


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« Aretha Franklin soul sister » : un documentaire à voir sur Arte vendredi 29 avril- 22:25

Aretha Franklin a redéfini la soul et le R&B en leur donnant une nouvelle intensité. « Elle a ouvert la voix à tant d’entre nous pour devenir des femmes puissantes et nous affirmer en tant que femmes de couleur ». Ce témoignage qui ouvre le documentaire montre combien la chanteue a été un exemple pour nombre de femmes afro-américaines aux Etats-Unis.

Née à Memphis (Tennessee), c’est à Detroit (Michigan), ville qu’elle n’a jamais voulu quitter, que tout a commencé pour la « reine de la soul » : « il y avait de la musique partout, elle sortait par les fenêtres, la porte d’entrée, elle résonnait dans le salon et à l’étage, dans la chambre de mon frère. Le tourne-disque était toujours en marche. La maison baignait dans la musique » se souvient-elle.

C.L Franklin le père d’Aretha, était pasteur. Proche de Martin Luther King, il avait de nombreux amis musiciens qui venaient souvent à la maison des Franklin pour faire la fête. Aretha y croisa des personalités comme l’immense chanteuse Gospel Mahalia Jackon. Elle a appris le chant très jeune en fréquentant la paroisse de son quartier, la New Bethel Baptist Church où elle rapidement gagné en puissance et force de conviction. Elle n’a que 14 ans quand sa voix figure dans un premier album « Songs of faces : Aretha Gospel » grâce auquel elle commencera à faire la tournée des églises.



Dans l’industrieuse Détroit, les artistes se produisaient au « Paradise Theatre », « Michigan Theatre », «Fisher theatre » ou au « Fox Theatre » mais également dans des bars non ségrégationnistes où les blancs et les noirs pouvaient écouter et découvrir toutes sortes de musiciens et des sensations du moment comme The Temptations ou les Four Tops: « La musique a été un grand facteur d’égalité » remarque cet autre témoin « elle est un produit de la communauté ouvrière qui se démenait au travail, dans les usines et les cadences de la chaîne. Et ce rythme est sans aucun doute à l’origine de toute la musique qui a été créée ici ».

C’est ici que la soul music a pris son envol, grâce à des labels comme la Motown, Columbia Records, avec qui Aretha a signé lorsqu’elle avait 18 ans, ou Atlantic Records. Une maison de disques essentielles pour la chanteuse. Elle y rencontrera le producteur Jerry Wexler qui prendra véritablement la mesure de ce diamant brut qu’était Aretha Franklin. S’accompagnant au piano, elle se sentait soudainement libre de chanter avec cette voix unique et cette âme qu’elle n’avait jamais pu exprimer jusqu’ici.

Avec l’album « I never loved a man the way i love you », elle a totalement transformé le paysage de la musique. A l’image de « Respect » un titre d’Othis Redding, qu’elle a entièrement réinterprété, qui mettait le feu partout où elle se produisait. Un morceau « feministe » avant l’heure, où elle demande à l’homme avec qui elle vit, de la respecter : « tout ce dont j’ai besoin, c’est d’un peu de respect quand tu rentres à la maison » chante-t-elle sur fond de tempo électrisant.

En 1967, entre le mouvement des droits civiques, le black power ou la lutte des jeunes américains contre la guerre du Vietnam…Le pays est sous tension. « Respect » devient un hymne dans lequel se reconnait toute une jeunesse qui rêve d’un monde plus juste. Detroit cette année-là, s’embrase et connaît des émeutes dues à la ségrégation raciale.

Dans ses chansons Aretha a mis en musique les aspirations et la volonté de s’exprimer des afro-américains. Elle a ainsi occupé une place central dans le mouvement des droits civiques et s’est battue pour la liberté de la communauté noire-américaine. Elle déclara alors publiquement : « je vis pour la communauté noire, je veux aider mon peuple, je veux le voir libre, je paierai pour la  caution d’Angela Davis pour la faire sortir de prison ».



Elle chanta aussi lors de l’investiture de Barak Obama, faisant vibrer comme jamais le parterre. Le jour de sa disparition, elle eu droit à des funérailles dignes d’une véritable diva avec pas moins de cent Cadillac rose (sa voiture et sa couleur préférées) qui ont accompagné le cortège et une foule immense venue rendre hommage et prier pour la soul sister que beaucoup considérait comme leur « amie ». C’est dire l’immense popularité d’Aretha Franklin dont la musique continue de transcender des générations de fans.

Victor Hache

  • A voir: « Aretha Franklin soul sister », vendredi 29 avril sur Arte -22:25

 

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